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Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a annoncé dimanche que l'avion de la compagnie nationale qui s'est écrasé cette semaine avait essuyé "des tirs" provenant du territoire russe, et a accusé Moscou d'avoir voulu camoufler sa responsabilité.
Depuis mercredi, jour du crash de cet avion au Kazakhstan après avoir échoué à atterrir à Grozny dans le sud de la Russie, les soupçons se précisent autour d'un tir de la défense antiaérienne russe.
Le président russe Vladimir Poutine a, selon un communiqué du Kremlin, présenté des excuses à M. Aliev samedi pour l'incident, reconnu des tirs mais n'a pas admis que l'avion avait été frappé par erreur par l'armée russe. Il a également affirmé que la zone était alors sous l'attaque de drones ukrainiens.
Le président azerbaïdjanais a lui publiquement pointé la "culpabilité" de la Russie, lors d'un entretien à la télévision nationale, tout en relevant que l'"avion a été touché par accident".
L'appareil a "été rendu incontrôlable par des moyens militaires de brouillage électroniques" dans le ciel de Grozny et "sa queue a été également gravement endommagée" par des tirs depuis le sol russe, a-t-il dit à la télévision, selon l'agence d'Etat Azertag.
"Malheureusement, pendant les trois premiers jours, nous n'avons entendu que des théories absurdes de la part de la Russie", a-t-il accusé.
Ilham Aliev a estimé que les diverses versions des faits avancées en Russie -- choc avec des oiseaux, explosion d'un ballon de gaz dans l'avion -- "montrent clairement que la partie russe voulait étouffer l'affaire".
"Admettre (sa) culpabilité, présenter des excuses en temps utile à l'Azerbaïdjan, qui est considéré comme un pays ami, et informer le public à ce sujet, voilà autant de mesures et d'étapes qui auraient dû être prises", a-t-il dit.
"Après l'examen des enregistreurs de vol et l'obtention d'informations plus détaillées, un tableau complet de ce qui s'est passé sera rendu public", a encore insisté M. Aliev.
Selon lui, Bakou a adressé trois revendications dès le 27 décembre: des excuses, une reconnaissance de culpabilité et la sanction des responsables.
"La première a été entendue samedi (avec les excuses de M. Poutine, ndlr). J'espère que les autres conditions seront acceptées aussi", a-t-il insisté.
Mercredi, l'avion Embraer 190 de la compagnie azerbaïdjanaise Azerbaijan Airlines s'est écrasé près d'Aktaou dans l'ouest du Kazakhstan, sur la rive orientale de la mer Caspienne, alors que l'avion devait relier Bakou à Grozny, deux villes situées sur la rive opposée.
Selon les agences de presse russes, MM. Aliev et Poutine se sont parlé dimanche.
L.Zimmermann--NZN