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Qatar Airways a commandé lundi 34 exemplaires de la version cargo du nouveau gros-porteur de Boeing, le 777X, avec une option pour 16 appareils supplémentaires, devenant ainsi le premier transporteur à acheter cet avion avec ce contrat de plus de 20 milliards de dollars.
La compagnie, qui a officialisé cet accord à l'occasion d'une visite de l'émir du Qatar à la Maison Blanche, a aussi signé une lettre d'intention pour 25 appareils 737-10 et indiqué être prêt à commander au total jusqu'à 50 737 MAX.
L'annonce marque une déconvenue pour Airbus, qui a lancé l'été dernier une version cargo de son A350 en espérant mieux concurrencer Boeing sur le marché du fret. Le constructeur européen laissait jusqu'à présent les coudées franches à son concurrent et ses B747, B767 et B777.
Mais Airbus est en conflit ouvert avec Qatar Airways, qui lui reproche des défauts sur ses A350 passagers.
Pour Boeing, il s'agit d'une bouffée d'air. La commande de 50 appareils "représente deux années pleines sur les chaînes de production", a souligné son directeur général, Dave Calhoun, à l'occasion de la cérémonie de signature.
La version cargo du 777X "répondra à un besoin important dans la chaîne d'approvisionnement", a-t-il aussi souligné.
Le programme du 777X a été lancé en 2013 et les premiers appareils devaient initialement entrer en service en 2020. Mais les premières livraisons ont été repoussées à plusieurs reprises et sont désormais attendues fin 2023.
Le groupe a certes vu ses livraisons commencer à se redresser en 2021 après deux années de disette liées aux déboires de son avion vedette, le 737 MAX, et à la pandémie.
Mais il doit aussi gérer la suspension des livraisons du long-courrier 787 Dreamliner, en proie depuis l'été 2020 à des problèmes de production, qui lui a coûté jusqu'à présent 5,5 milliards de dollars.
En lançant une version cargo du 777X, Boeing tente de profiter de l'actuelle envolée du fret aérien, porté par la montée en puissance du commerce en ligne et la congestion dans le transport maritime.
Ce segment constitue une source de revenus bienvenue alors que les commandes de gros avions de passagers sont sinistrées par l'épidémie de Covid-19 et la chute des vols internationaux.
A.P.Huber--NZN