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Un "visionnaire" et un "patriote" pour l'extrême droite, un "être abject, raciste et antisémite pour la gauche", "figure historique" pour l'exécutif qui marche sur des œufs... réactions contrastées à la mort de Jean-Marie Le Pen.
Le RN salue un "visionnaire" et un "patriote"
L'extrême droite ne marque aucune distance avec le fondateur du Front national dans ses hommages.
Jean-Marie Le Pen "a toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté", dans "l'armée française en Indochine et en Algérie", ou en tant que "tribun du peuple", a déclaré le président du Rassemblement national (ex-FN) Jordan Bardella.
Son vice-président Sébastien Chenu a déploré la "disparition d'un immense patriote, visionnaire et d'une incarnation du courage" qui "a porté l'espoir de millions de Français".
Le parti a salué son fondateur qui "restera celui qui, dans les tempêtes, tint entre ses mains la petite flamme vacillante de la nation française et qui, par une volonté et une ténacité sans limite, fit du mouvement national une famille politique autonome, puissante et libre".
Éric Zemmour (Reconquête) retient qu'il "fut parmi les premiers à alerter la France des menaces existentielles qui la guettaient".
"Au delà des polémiques, il aura marqué son temps par la force et la constance de ses convictions nationales", a renchéri Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France).
Éric Ciotti, qui s'est allié au RN lors des dernières législatives, a salué un "homme politique au parcours jalonné de zones d'ombres, mais aussi de courage, d'intuitions puissantes et de patriotisme sincère".
Seul à prendre ses distances, le maire de Béziers Robert Ménard estime que Jean-Marie Le Pen "tenait des propos inacceptables, insupportables".
L'exécutif évoque sobrement "une figure de la vie politique"
L'exécutif a réagi avec prudence.
Jean-Marie Le Pen, était une "figure historique de l'extrême droite" dont le "rôle dans la vie publique de notre pays pendant près de soixante-dix ans (...) relève désormais du jugement de l'Histoire", a ainsi écrit l’Élysée.
Pour François Bayrou, Jean-Marie Le Pen "aura été une figure de la vie politique française", au-delà "des polémiques qui étaient son arme préférée et des affrontements nécessaires sur le fond".
"On savait, en le combattant, quel combattant il était", a ajouté le Premier ministre.
Jean-Marie Le Pen "aura incontestablement marqué son époque", a relevé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, estimant qu'une "page de l'histoire politique française se tourne".
Pour la gauche, "le combat continue" contre les "idées racistes"
La gauche s'indigne des hommages rendus à un "raciste", un "antisémite" et un "tortionnaire".
"Le respect de la dignité des morts et du chagrin de leurs proches n'efface pas le droit de juger leurs actes. Ceux de Jean-Marie Le Pen restent insupportables. Le combat contre l'homme est fini. Celui contre la haine, le racisme, l'islamophobie et l'antisémitisme qu'il a répandus, continue", a écrit le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon.
"Les amis de Vichy et la torture en Algérie. Le FN fondé avec des Waffen SS, les +Durafour crématoire+ et les +points de détail de l'histoire+. Un fasciste d'un autre temps s'en est allé. Mais laisse derrière lui des héritiers, très actuels", a réagi le député François Ruffin.
Après la mort de l'ex-président du Front National, "restent ses idées nauséabondes. Combattons-les, sans relâche", écrit le porte-parole du PCF Ian Brossat.
Pour Philippe Poutou, "l'année 2025 ne commence pas trop mal avec cette bonne nouvelle de la mort de Le Pen, un raciste, un colonialiste, un facho, un tortionnaire, un assassin, un homophobe, ..."
B.Brunner--NZN