Zürcher Nachrichten - Ukraine : les déboires d'une brigade formée en France, reflets du passé soviétique

EUR -
AED 3.782469
AFN 73.224567
ALL 98.265869
AMD 408.673041
ANG 1.855855
AOA 940.714934
ARS 1067.652837
AUD 1.663106
AWG 1.856201
AZN 1.751121
BAM 1.955007
BBD 2.079178
BDT 125.60198
BGN 1.953932
BHD 0.388142
BIF 3046.042004
BMD 1.029792
BND 1.40971
BOB 7.115114
BRL 6.217676
BSD 1.029842
BTN 88.3883
BWP 14.432987
BYN 3.36993
BYR 20183.929421
BZD 2.068482
CAD 1.482813
CDF 2955.504014
CHF 0.939377
CLF 0.037566
CLP 1036.558344
CNY 7.550642
CNH 7.575024
COP 4461.20449
CRC 520.819101
CUC 1.029792
CUP 27.289496
CVE 110.573977
CZK 25.088865
DJF 183.376307
DKK 7.460649
DOP 63.330327
DZD 140.00027
EGP 52.061634
ERN 15.446885
ETB 129.543205
FJD 2.399983
FKP 0.815577
GBP 0.837066
GEL 2.92457
GGP 0.815577
GHS 15.18882
GIP 0.815577
GMD 73.629454
GNF 8902.907711
GTQ 7.946738
GYD 215.434712
HKD 8.013725
HNL 26.178907
HRK 7.386603
HTG 134.443303
HUF 413.67775
IDR 16738.244327
ILS 3.765137
IMP 0.815577
INR 88.480014
IQD 1348.931469
IRR 43341.386149
ISK 145.095977
JEP 0.815577
JMD 161.473915
JOD 0.730529
JPY 162.881224
KES 133.359499
KGS 89.592087
KHR 4162.420684
KMF 492.292496
KPW 926.81251
KRW 1498.040483
KWD 0.317454
KYD 0.858102
KZT 541.411949
LAK 22449.202613
LBP 92214.570679
LKR 303.414614
LRD 192.563116
LSL 19.439948
LTL 3.040709
LVL 0.622911
LYD 5.091232
MAD 10.345808
MDL 19.184337
MGA 4875.306637
MKD 61.519307
MMK 3344.725277
MNT 3499.23416
MOP 8.253233
MRU 41.037027
MUR 48.163382
MVR 15.859452
MWK 1785.579806
MXN 21.119285
MYR 4.637193
MZN 65.814152
NAD 19.439948
NGN 1593.62407
NIO 37.896837
NOK 11.741527
NPR 141.42088
NZD 1.840542
OMR 0.396418
PAB 1.029682
PEN 3.88735
PGK 4.128566
PHP 60.175401
PKR 287.147164
PLN 4.263289
PYG 8123.178538
QAR 3.748959
RON 4.974074
RSD 117.082442
RUB 105.292204
RWF 1431.202894
SAR 3.865837
SBD 8.683521
SCR 14.699177
SDG 618.90516
SEK 11.493661
SGD 1.40926
SHP 0.815577
SLE 23.482052
SLL 21594.233118
SOS 588.495595
SRD 36.10503
STD 21314.621827
SVC 9.009871
SYP 2587.384342
SZL 19.421254
THB 35.579646
TJS 11.255191
TMT 3.604273
TND 3.305352
TOP 2.411877
TRY 36.430999
TTD 6.990572
TWD 33.871828
TZS 2564.109396
UAH 43.659236
UGX 3808.455295
USD 1.029792
UYU 44.951549
UZS 13325.371636
VES 55.387449
VND 26138.703496
VUV 122.259006
WST 2.845097
XAF 655.729242
XAG 0.034201
XAU 0.000386
XCD 2.783065
XDR 0.793025
XOF 655.729242
XPF 119.331742
YER 256.636264
ZAR 19.509652
ZMK 9269.368096
ZMW 28.601066
ZWL 331.592706
  • AEX

    6.8500

    895.83

    +0.77%

  • BEL20

    2.5800

    4301.84

    +0.06%

  • PX1

    38.0100

    7490.28

    +0.51%

  • ISEQ

    -8.7400

    9705.48

    -0.09%

  • OSEBX

    6.3100

    1472.83

    +0.43%

  • PSI20

    26.7600

    6397.95

    +0.42%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -1.6100

    3225.02

    -0.05%

  • N150

    7.9200

    3309.88

    +0.24%

Ukraine : les déboires d'une brigade formée en France, reflets du passé soviétique
Ukraine : les déboires d'une brigade formée en France, reflets du passé soviétique / Photo: Genya SAVILOV - AFP

Ukraine : les déboires d'une brigade formée en France, reflets du passé soviétique

Le calme de cette journée d'hiver dans le Donbass, une région de l'est de l'Ukraine, est soudainement troublé par le bruit sourd d'un canon Caesar de la brigade "Anne de Kiev", en partie formée en France et actuellement rongée par les scandales.

Taille du texte:

Les hommes de cette unité se battent en effet contre deux ennemis : les Russes mais aussi les maux dont elle souffre et qui trouvent leur origine à l'époque de l'URSS.

Baptisée en l'honneur d'une princesse de Kiev devenue reine de France au Moyen-Age et inaugurée en grande pompe par le président Emmanuel Macron, la brigade était supposée être la vitrine du partenariat militaire entre l'Ukraine et la France.

Mais elle fait objet d'une controverse depuis son récent retour de France, où ont été formés 2.300 des 4.500 soldats qui la composent.

Un journaliste ukrainien, Iouri Boutoussov, a multiplié les alertes, affirmant notamment que 1.700 ont déserté, pour la plupart avant même que leur unité ne soit déployée sur le front, dont 50 pendant leur formation en France.

Il a aussi évoqué des pertes humaines importantes et un "chaos organisationnel" aux premiers jours de son engagement dans la zone de Pokrovsk, une ville clé du front oriental.

La brigade n'avait que très peu de drones, pourtant essentiels, et une partie de son artillerie a été transférée vers d'autres unités, de même que certains de ses soldats pour "colmater les trous" en termes d'effectifs, a affirmé le journaliste.

- Problèmes "systémiques" -

Ces révélations ont eu l'effet d'une bombe à un moment où l'armée ukrainienne est dans une situation très difficile et recule depuis des mois dans l'est devant les forces russes plus nombreuses et mieux armées.

Elles ont aussi soulevé des questions sur l'utilité de tels projets, le président ukrainien Volodymyr Zelensky ayant appelé ses alliés occidentaux à former et à équiper 14 brigades.

L'Ukraine a annoncé mercredi l'arrestation d'un commandant d'unité de la brigade pour avoir "quitté" son service et avoir "incité ses hommes à le faire".

Elle a aussi organisé lundi une visite de presse dans la brigade pour tenter d'éteindre l'incendie, tandis que Paris a reconnu "quelques dizaines" de désertions pendant la formation, jugeant le phénomène "marginal".

Devant la presse, dont l'AFP, Taras Maksimov, le nouveau commandant de la brigade, est apparu tendu. "Tout ce qui est dit dans les médias est faux", a assuré le colonel, dont le prédécesseur a été limogé en décembre.

Mais quelque heures plus tard, son supérieur, le commandant des forces terrestres ukrainiennes, Mykhaïlo Drapaty, très respecté dans l'armée, avait un ton différent.

"Je confirme bien sûr qu'il y a eu des problèmes avec le commandement et le processus de formation", a admis le général devant plusieurs médias, dont l'AFP, mais "peut-être pas à l'échelle (...) présentée".

"Nous prenons certaines mesures, notamment en matière de formation et de coordination, pour que cette unité militaire soit réellement prête à remplir ses missions", a-t-il ajouté.

De tels problèmes sont "systémiques pour d'autres brigades", a encore reconnu l'officier. "Ce n'est pas un secret".

- Héritage soviétique -

Les difficultés causées par une communication verticale - en particulier entre les unités sur le terrain, l'état-major et l'équipe du président Volodymyr Zelensky, le commandant suprême de forces armées, persistent depuis le début il y a trois ans de l'invasion russe de l'Ukraine.

Des responsables civils se sont plaints de rapports incomplets et tardifs de l'état-major, mettant en cause le travail de généraux formés quand l'Ukraine faisait partie de l'Union soviétique.

Parfois, la présidence a même directement vérifié auprès d'unités des informations fournies par le commandement.

Fin novembre, un commandant d'unité très réputé, Pavlo Palissa, diplômé d'une école militaire américaine, a été nommé chef adjoint du cabinet de M. Zelensky, justement pour obtenir du front des informations de première main.

Ennemies sur le champ de bataille, les armées ukrainienne et russe partagent ce même problème hérité de leur passé soviétique, analyse Franz-Stefan Gady, un chercheur indépendant rattaché au International Institute for Strategic Studies (IISS).

Selon lui, il s'agit d'un commandement "hautement centralisé où le pouvoir de décision repose fermement et presque totalement sur des commandants de haut rang, souvent très éloignés du champ de bataille".

Pour la Russie, les conséquences de cette situation sont partiellement gommées par une réserve d'hommes gargantuesque envoyée à la mort.

- Changer l'esprit -

L'Ukraine a fait des efforts pour lutter contre ce fléau afin de se hisser au niveau de l'Otan depuis l'annexion en 2014 de sa péninsule de Crimée par la Russie suivie par l'éclatement du conflit armé avec des séparatistes dirigés par Moscou.

Si une nouvelle génération d'officiers a pu être formée, l'ensemble du système n'a pas été changé en profondeur et des scandales de corruption et d'abus de pouvoir de la part d'officiers de haut rang éclatent régulièrement.

Cette mentalité soviétique émane principalement du commandement supérieur et "nuit à l'efficacité opérationnelle", car la rigidité et la micro-gestion étouffent "l'initiative" et entraînent des pertes plus importantes, relève le Franz-Stefan Gady.

Des militaires évoquent aussi le problème de commandants intouchables qui rejettent toute faute sur leurs subordonnés. "Plus votre grade est élevé, moins les lois s'appliquent à vous", décrivait récemment le sergent et influenceur Valery Markous dans une vidéo.

Il n'est pas rare que les soldats aient "peur" de leurs commandants, admet pour sa part Mykhaïlo Drapaty. Cet "esprit post-soviétique doit être éradiqué", lance-t-il.

Sur le front est, le chef d'une division d'artillerie composée de canons Caesar, Serguiï Strakhov confirme à l'AFP que des problèmes de communication persistent entre soldats sur le terrain et officiers supérieurs.

Mais il estime que le changement est amorcé et que les commandants appliquant la méthode soviétique "sont moins nombreux qu'autrefois".

F.E.Ackermann--NZN