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Des soldats sri-lankais ont ouvert le feu pour contenir une émeute dans une station-service, faisant sept blessés, trois soldats et quatre civils, ont indiqué dimanche les autorités alors que les automobilistes font des heures de queue pour obtenir du carburant.
Les faits se sont produits à Vusuvamadu, à 365 kilomètres au nord de la capitale Colombo, dans la nuit de samedi à dimanche, lorsqu'un poste militaire a été la cible de jets de pierres, a indiqué le porte-parole de l'armée, Nilantha Premaratne.
"Un groupe de 20 à 30 personnes a lancé des pierres et endommagé un camion de l'armée", a affirmé à l'AFP M. Premaratne.
Selon la police, quatre civils et trois soldats ont été blessés lorsque l'armée a, pour la première fois, ouvert le feu afin de réprimer des troubles liés à l'aggravation de la crise économique.
Lorsque la station-service a été à sec, les automobilistes ont commencé à protester et la situation a dégénéré en un affrontement avec l'armée, a indiqué la police.
Le Sri Lanka est frappé par la pire crise économique de son histoire et une grave pénurie de devises étrangères ne lui permet pas d'importer suffisamment de nourriture, de carburant et autres produits essentiels.
L'île de 22 millions d'habitants, voisine de l'Inde, vit depuis de nombreux mois au rythme de pannes d'électricité quotidiennes, de longues files d'attente devant les stations de carburant, des rationnements des denrées et d'une inflation record.
Des manifestations pacifiques réclament depuis des semaines la démission du président Gotabaya Rajapaksa qu'ils accusent de mauvaise gestion.
Le Sri Lanka a déployé des policiers et des soldats armés devant les stations-service.
En avril, un automobiliste a été abattu par la police à Rambukkana, dans le centre du pays, lors d'un affrontement lié à la distribution rationnée d'essence.
Selon la police, des affrontements impliquant des policiers et des automobilistes ont éclaté à trois endroits au cours du week-end.
Au moins six représentants des forces de l'ordre ont été blessés dans un affrontement, tandis que sept automobilistes ont été arrêtés.
Le gouvernement a décrété la fermeture des administrations et des écoles pendant deux semaines afin de réduire les déplacements et de préserver les stocks de carburant en voie d'épuisement.
L'ONU a prévenu que la crise économique pourrait se transformer en une grave crise humanitaire, des millions de personnes ayant déjà besoin d'aide.
Le gouvernement a déjà fait défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars et est en pourparlers avec le FMI pour un renflouement.
A.Weber--NZN