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"C'est beau !" : dans un décor féérique inondé de soleil, les dirigeants du G7 se sont retrouvés dimanche au château d'Elmau, une bulle de luxe placée sous haute sécurité au pied des Alpes bavaroises.
Posé sur un pâturage vert émeraude, sous un ciel bleu azur, l'hôtel cinq étoiles classé monument historique offre une vue impressionnante sur le massif du Wetterstein et son célèbre Zugspitze, le point culminant de l'Allemagne à presque 3.000 m d'altitude.
C'est dans ce paysage mêlant prairies, vaches replètes, chalets en bois fleuris de géraniums et forêt de sapins que le chancelier Olaf Scholz a accueilli sur le tapis rouge ses six partenaires américain, français, britannique, canadien, italien et japonais.
"C'est beau !", s'est enthousiasmé Joe Biden juste après avoir contemplé les cimes environnantes avec l'hôte de ce G7.s
En début d'après-midi, les dirigeants -tous des hommes à l'exception de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen- ont posé pour la traditionnelle photo de famille, laissant tomber la cravate.
Seuls le Français Emmanuel Macron et le Britannique Boris Johnson sont arrivés en Bavière accompagnés de leur épouse. Au programme, pour celles qui ont été accueillies par la femme d'Olaf Scholz, Britta Ernst, la ministre régionale de l'Education : marche nordique, fabrication des violons, exposé sur le changement climatique dans les Alpes.
Tous les dirigeants découvrent pour la première fois ce site spectaculaire situé à une centaine de kilomètres de Munich, non loin de la frontière autrichienne.
En 2015, l'Allemagne avait déjà accueilli les dirigeants du G7 à Elmau.
- Saucisses et bière -
Le président américain d'alors, Barack Obama, s'était essayé aux spécialités locales : saucisses et bière blanches, bretzels. Les Bavarois en tenue traditionnelle et coiffés de chapeaux tyroliens qui l'entouraient avaient fait le bonheur des photographes.
Le choix d'un hôtel retiré du monde ne doit rien au hasard. Les autorités allemandes veulent à tout prix éviter que ne se répète le scénario cauchemardesque du sommet du G20 en 2017 à Hambourg qui fut dominé par des violences d'une rare ampleur en Allemagne. Olaf Scholz était alors le maire de cette métropole portuaire.
A Elmau, une clôture métallique de 16 km de long et de jusqu'à trois mètres de haut a été érigée pour empêcher l'accès à d'éventuels protestataires.
Et jusqu'à 18.000 policiers sont mobilisés avec des renforts en provenance de toute l'Allemagne, selon le ministère bavarois de l'Intérieur.
Dimanche, les manifestants anti-G7 ont dû se contenter d'un rassemblement dans la bourgade de Garmisch-Partenkirchen, à une vingtaine de kilomètres d'Elmau. Ils étaient environ 800, certains portant des masques à l'effigie des sept dirigeants, à scander des slogans tels : "Il n'y a pas de paix avec le G7 !" ou "Lutte contre la guerre et le capital !".
Des policiers surveillaient toutes les routes d'une région soumise au bruit incessant provoqué par les hélicoptères de la police et les délégations.
A Garmisch-Partenkirchen, certains ne cachaient pas leur grogne. "Toutes les routes sont barrées, les enfants auront de nouveau de l'enseignement à distance lundi et mardi et tous les touristes sont partis", se plaignait ainsi Ingrid qui loue des chambres aux vacanciers.
Selon les médias allemands, le coût total de ce sommet s'élève à 177 millions d'euros.
- Spas et salle de concert -
La résidence aux 115 chambres et suites, équipée de spas, de piscines en plein air, d'une salle de concert, de cinq restaurants dont l'un a deux étoiles au Michelin, placera donc les dirigeants dans une bulle.
Outre quelques chemins de randonnée, une seule petite route, barrée, permet d'accéder au château.
Les sept dirigeants ont eux été transportés en hélicoptère à partir de l'aéroport international de Munich.
Ils ont pu découvrir à leur arrivée l'histoire particulière de ce lieu, exemplaire de la façon dont l'Allemagne a fait face à son passé nazi après-guerre.
Situé à plus de 1.000 m d'altitude sur la commune de Krün, le château a été bâti de 1914 à 1916.
La vaste demeure avait servi à partir de 1942 de centre d'accueil pour les soldats de la Wehrmacht qui allaient s'y reposer après la bataille. Après la chute du Reich, le château, saisi par les Etats-Unis, a servi d'hôpital militaire américain, puis de refuge pour des survivants de l'Holocauste.
L.Zimmermann--NZN