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Le président de la République italienne Sergio Mattarella, réélu samedi pour un second septennat malgré ses réticences initiales à l'issue d'un scrutin à rebondissements, a prêté serment jeudi lors d'une cérémonie en grande pompe au parlement.
"La prolongation d'un état de profonde incertitude politique et de tensions" aurait pu "mettre en péril (...) les perspectives de relance du pays, engagé pour sortir d'un moment de grande difficulté", a estimé M. Mattarella dans l'hémicycle, en présence des parlementaires et du chef du gouvernement Mario Draghi.
Gage de stabilité, Sergio Mattarella, 80 ans, a été réélu au terme d'un marathon parlementaire qui a mis au jour les profondes divisions entre les partis au gouvernement à un moment charnière pour la reprise post-Covid.
Après avoir répété qu'il ne comptait pas effectuer un second mandat, il avait finalement accepté samedi de se mettre "à disposition". "Pour moi il s'est agi d'un nouvel appel, inattendu, à la responsabilité, auquel je ne peux pas et je n'ai pas voulu me soustraire", a affirmé jeudi M. Mattarella, dont le discours a été interrompu à de nombreuses reprises par des salves d'applaudissements.
Un tel scénario assure la stabilité au sommet de l'Etat en maintenant Mario Draghi, un moment donné favori, à la tête du gouvernement, dans un pays en phase de reprise économique.
Les partis du gouvernement de coalition de M. Draghi ne sont pas parvenus à s'entendre sur une candidature alternative commune et se sont donc tournés vers ce juriste de formation.
La coalition est toujours fragile, comme le montre l'absence de la Ligue au Conseil des ministres de mercredi soir pour marquer son désaccord avec certaines mesures.
La chef de la Ligue, le souverainiste Matteo Salvini, était absent à la cérémonie car positif au Covid.
Le poste de président est largement protocolaire, mais il a un rôle important en cas de crise politique. Il a le pouvoir de dissoudre le Parlement, de nommer le Premier ministre et il peut refuser le mandat de gouverner à des coalitions qu'il juge trop fragiles.
Sergio Mattarella, figure de la démocratie-chrétienne, a été député pendant 25 ans et cinq fois ministre. En 2008, il avait quitté la tête du ministère de la Défense pour devenir juge à la Cour constitutionnelle.
A.Weber--NZN