Zürcher Nachrichten - Dans une tranchée ukrainienne: "On creuse quand c'est calme, on se cache quand ça tire"

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Dans une tranchée ukrainienne: "On creuse quand c'est calme, on se cache quand ça tire"
Dans une tranchée ukrainienne: "On creuse quand c'est calme, on se cache quand ça tire" / Photo: MIGUEL MEDINA - AFP

Dans une tranchée ukrainienne: "On creuse quand c'est calme, on se cache quand ça tire"

Au début, Dima a eu du mal à s'habituer au bruit de la guerre, à la promiscuité avec ses compagnons d'armes, et à ces sales mouches qui vous harcèlent sans répit, jour et nuit.

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Aujourd'hui, au fond de sa tranchée, le jeune homme affirme que tout va bien.

Il a 25 ans, un sourire franc et une assurance tranquille. Sur son treillis est inscrit son surnom, Moriak (Marin), ainsi que les maximes prisées des soldats en temps de guerre: "Born to hunt" (né pour chasser) ou "Si vis pacem para bellum" (Si tu veux la paix prépare la guerre).

Après avoir été au front dans les régions de Soumy et Kharkiv (nord), Dima a été affecté sur cette position dans la région d'Izioum, une ligne de front au nord-ouest de Kramatorsk, centre administratif du Donbass, région de l'est de l'Ukraine dont les forces russes veulent prendre le contrôle total.

Et depuis, il creuse. Comme tous les autres ici. Une tranchée de plusieurs dizaines de mètres de longueur, un labyrinthe percé dans la terre noire, où l'on ne peut pas faire trois mètres sans tomber sur une pioche ou une pelle, tandis que résonnent à l'extérieur les tirs d'artillerie et, de temps à autre, l'affreux bruit des Grad, ces missiles tirés simultanément depuis un camion.

"On creuse quand c'est calme. On se cache quand ça tire", sourit un soldat. Et pour se cacher, il y a ces terriers qui leur servent de chambre, cavités complètement obscures de quelques mètres carrés où sont installées leurs litières.

- 'No pasaran' -

Les forces russes sont à quelques kilomètres.

"No pasaran", lance dans un éclat de rire Ahil, le chef de l'unité, un vétéran souriant mais avare de mots.

Combien a-t-il d'hommes ? "Autant que j'en ai besoin".

Comment est la situation ? "Ca pourrait être pire".

Les armes ? "On n'en a jamais assez".

Le moral des hommes ? "Bon".

Combattant dans le Donbass depuis le début de la guerre en 2014, quand des séparatistes pro-russes soutenus par Moscou ont saisi une partie du territoire, Ahil admet que la situation est désormais totalement différente.

"Aujourd'hui, c'est la guerre totale", dit le militaire qui espère "pouvoir se reposer quand ce sera fini". "Si je tiens jusque-là", ajoute-t-il.

Avant de prendre congé des journalistes, l'homme au visage buriné retire son casque pour dévoiler un crâne totalement rasé à l'exception d'une grosse mèche de cheveux sur le côté. "Coiffure de Cosaque. C'est quelque chose qui se mérite", rigole-t-il encore.

Le front, l'un des plus actifs ces derniers mois, s'est calmé depuis quelques semaines. "L'armée russe concentre ses efforts sur Sloviansk (plus au sud) et la région de Donetsk en général. Ici, l'ennemi est désormais en position défensive", assure "Grizzly", un autre commandant de la tranchée, bonnet de laine sur la tête malgré la chaleur, barbe et tatouages.

Mais "cet endroit a été l'un des plus sanglants de la guerre", poursuit-il: "Avant notre arrivée, l'unité précédente a perdu de nombreux hommes. Jusqu'à 40% d'entre eux sont restés dans cette position, pour toujours".

Le jeune Dima lui aussi a vu des camarades tomber.

"C'est triste, bien sûr, quand ça arrive à des amis avec qui tu partages la vie des tranchées. Et en même temps, ça te motive encore plus pour dégager ces salauds à qui personne n'a demandé de venir", ajoute le soldat, qui confie "bien sûr" penser régulièrement qu'il se couche ou boit un thé pour la dernière fois.

- Kilomètre par kilomètre -

A l'extérieur de la tranchée, s'étend la campagne ukrainienne. Un paysage qui serait magnifique sans ces grandes étendues de champs brûlés.

Les petites routes trouées de cratères sont hérissées de missiles non explosés et bordées de carcasses de véhicules. De rares voitures militaires circulent à toute allure dans la campagne, un char T-72 fonce et prend un virage dans une pluie de pierres et de poussière.

Quelques kilomètres à l'arrière, se trouve le quartier général de la brigade, installé dans une ferme presque entièrement détruite.

Des poules errent dans les décombres, un chat dort profondément sur une chaise abandonnée, des abeilles s'échappent encore de ruches non entretenues. Un missile Totchka-U git dans la cour.

En bas d'un petit escalier, l'officier en chef opère dans une pièce d'une quinzaine de mètres carrés, où sont installées cartes et radios pour communiquer avec les positions. Trois hommes allongés sur des couchettes presque invisibles dans la pénombre consultent leur téléphone d'un air absent.

Oleksandr, l'officier, homme jovial de 34 ans, affirme que "la situation est sous contrôle".

"On est ici depuis fin avril, et après plusieurs tentatives d'avancée de l'ennemi, on avance, kilomètre par kilomètre, on saisit des "lignes vertes" les unes après les autres".

L'objectif ? "La victoire totale", répond-il immédiatement. Un cessez-le-feu est-il envisageable ? "Non. Non. Non."

H.Roth--NZN