Zürcher Nachrichten - Macron reçoit le prince héritier saoudien, malgré Khashoggi et la colère des défenseurs des droits humains

EUR -
AED 3.880909
AFN 72.133982
ALL 98.219059
AMD 410.988321
ANG 1.904451
AOA 964.156087
ARS 1059.070394
AUD 1.624703
AWG 1.899252
AZN 1.794399
BAM 1.956722
BBD 2.133605
BDT 126.279489
BGN 1.951872
BHD 0.398226
BIF 3120.970268
BMD 1.056608
BND 1.415607
BOB 7.328661
BRL 6.101591
BSD 1.056728
BTN 89.240574
BWP 14.376773
BYN 3.458129
BYR 20709.512111
BZD 2.130064
CAD 1.479298
CDF 3032.464389
CHF 0.932367
CLF 0.037284
CLP 1028.745251
CNY 7.650367
CNH 7.652265
COP 4647.806218
CRC 537.168308
CUC 1.056608
CUP 28.000106
CVE 110.31697
CZK 25.294147
DJF 188.168645
DKK 7.459355
DOP 63.63998
DZD 140.788805
EGP 52.310928
ERN 15.849116
ETB 130.060463
FJD 2.396017
FKP 0.833998
GBP 0.836336
GEL 2.879274
GGP 0.833998
GHS 16.833408
GIP 0.833998
GMD 75.01893
GNF 9107.290383
GTQ 8.158075
GYD 220.974099
HKD 8.223736
HNL 26.699578
HRK 7.537057
HTG 138.815395
HUF 407.881228
IDR 16767.995351
ILS 3.963071
IMP 0.833998
INR 89.187626
IQD 1384.252112
IRR 44475.26225
ISK 145.896341
JEP 0.833998
JMD 167.598955
JOD 0.749456
JPY 162.828006
KES 136.566823
KGS 91.330801
KHR 4292.143866
KMF 491.058152
KPW 950.946584
KRW 1473.413085
KWD 0.324928
KYD 0.880615
KZT 524.371916
LAK 23169.572877
LBP 94629.966343
LKR 307.444835
LRD 192.320601
LSL 19.1055
LTL 3.119888
LVL 0.639132
LYD 5.154428
MAD 10.557874
MDL 19.205047
MGA 4939.467195
MKD 61.489477
MMK 3431.820791
MNT 3590.353114
MOP 8.471591
MRU 42.055812
MUR 48.900059
MVR 16.334818
MWK 1832.363214
MXN 21.400544
MYR 4.7262
MZN 67.543689
NAD 19.1055
NGN 1772.870952
NIO 38.88832
NOK 11.631994
NPR 142.785319
NZD 1.793919
OMR 0.406815
PAB 1.056728
PEN 4.010189
PGK 4.252003
PHP 62.210425
PKR 293.65634
PLN 4.333923
PYG 8229.87704
QAR 3.853816
RON 4.976469
RSD 116.996079
RUB 106.268817
RWF 1453.484727
SAR 3.966847
SBD 8.843299
SCR 14.355826
SDG 635.551951
SEK 11.58964
SGD 1.415553
SHP 0.833998
SLE 23.932117
SLL 22156.541444
SOS 603.90164
SRD 37.409187
STD 21869.647366
SVC 9.246356
SYP 2654.758547
SZL 19.10054
THB 36.523739
TJS 11.232692
TMT 3.698127
TND 3.329569
TOP 2.474681
TRY 36.519852
TTD 7.175584
TWD 34.257869
TZS 2804.217982
UAH 43.625952
UGX 3890.832945
USD 1.056608
UYU 45.361369
UZS 13552.384437
VES 48.313999
VND 26843.120163
VUV 125.442597
WST 2.949617
XAF 656.284805
XAG 0.033924
XAU 0.000402
XCD 2.855535
XDR 0.803779
XOF 656.266163
XPF 119.331742
YER 263.993657
ZAR 19.118999
ZMK 9510.755112
ZMW 29.192581
ZWL 340.227268
  • AEX

    -2.7700

    862.62

    -0.32%

  • BEL20

    -33.2300

    4120.42

    -0.8%

  • PX1

    -50.9500

    7227.59

    -0.7%

  • ISEQ

    -95.1600

    9614.92

    -0.98%

  • OSEBX

    1.1500

    1442.97

    +0.08%

  • PSI20

    -57.7200

    6355.63

    -0.9%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -18.4900

    2783.54

    -0.66%

  • N150

    -27.8100

    3283.05

    -0.84%

Macron reçoit le prince héritier saoudien, malgré Khashoggi et la colère des défenseurs des droits humains
Macron reçoit le prince héritier saoudien, malgré Khashoggi et la colère des défenseurs des droits humains / Photo: Bandar AL-JALOUD - Saudi Royal Palace/AFP/Archives

Macron reçoit le prince héritier saoudien, malgré Khashoggi et la colère des défenseurs des droits humains

Emmanuel Macron reçoit jeudi à dîner le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, dont c'est la première visite en Europe depuis l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, et ce malgré la vive colère des défenseurs des droits de l'Homme qui fustigent une visite hautement inappropriée.

Taille du texte:

Cette rencontre signe un peu plus la "réhabilitation" du dirigeant de facto du royaume, moins de deux semaines après la visite du président américain Joe Biden en Arabie saoudite, qui a définitivement consacré le retour de "MBS" sur la scène internationale, dans un contexte de guerre en Ukraine et de flambée des prix de l'énergie.

Mohammed ben Salmane est arrivé mercredi soir à l'aéroport parisien d'Orly, où il a été accueilli par le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire.

"La visite de MBS en France et de Joe Biden en Arabie saoudite ne changent rien au fait que MBS n'est autre qu'un tueur", a déploré auprès de l'AFP Agnès Callamard, qui avait mené une enquête sur l'assassinat par des agents saoudien de Jamal Khashoggi lorsqu'elle était rapporteure spéciale de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires.

Chroniqueur du Washington Post, critique du pouvoir saoudien, le journaliste avait été tué et démembré le 2 octobre 2018 dans les locaux du consulat saoudien à Istanbul alors qu'il venait chercher des papiers nécessaires à son mariage.

"Le journaliste saoudien avait notamment appelé à rendre au royaume sa +dignité+ en mettant fin à la guerre +cruelle+ au Yémen, ou encore dénoncé les nouvelles vagues d'arrestations (en Arabie saoudite) consécutives à l'intronisation de MBS", rappelle Reporters sans frontières (RSF) dans un communiqué.

Les services de renseignement américains avaient pointé la responsabilité de Mohammed ben Salmane dans l'assassinat du journaliste.

Le prince héritier dément avoir ordonné l'assassinat même s'il dit en porter la responsabilité en tant que dirigeant.

- "Choquant" -

En déplacement en Afrique, dont il reviendra jeudi après-midi, le président français Emmanuel Macron recevra MBS pour un "dîner de travail", prévu à 20H30 de Paris (18H30 GMT) à l'Elysée.

Salué pour ces réformes, MBS est toutefois critiqué à cause de la répression menée contre les dissidents dans les milieux religieux, politique, intellectuel, économique et même au sein de la famille royale.

Son image de réformateur avait été mondialement ternie par l'assassinat de Jamal Khashoggi.

Si le "fist bump", salut poing contre poing, échangé entre les deux hommes à Jeddah lors de la visite de M. Biden a scellé le retour du président américain sur sa promesse de campagne de traiter le royaume en "paria", le premier déplacement de MBS au sein de l'Union européenne passe mal chez les défenseurs des droits de l'Homme.

"MBS peut apparemment compter sur Emmanuel Macron pour le réhabiliter sur la scène internationale malgré le meurtre atroce du journaliste Jamal Khashoggi, la répression impitoyable des autorités saoudiennes contre toute critique, crimes de guerre au Yémen", a taclé sur Twitter la directrice pour la France de Human Rights Watch, Bénédicte Jeannerod.

Son retour en grâce auprès de chefs d'Etat occidentaux est "d'autant plus choquant que nombre d'entre eux ont exprimé à l'époque leur dégoût (pour le meurtre) et leur engagement à ne pas ramener MBS dans la communauté internationale", a-t-elle dit.

"Macron avait déjà fait le plus gros du travail de réhabilitation en visitant lui-même MBS" à Ryad en décembre dernier, observe Quentin de Pimodan, expert du royaume sunnite à l'Institut de recherche pour les études européennes et américaines, interrogé par l'AFP. "Mais là, on atteint un autre niveau. Il arrive en France, Macron n’est pas là. MBS ne prend plus du tout les pincettes qu’il aurait pu prendre il y a un an ou deux. Il se déplace comme il l’entend", poursuit-il.

- "Pragmatisme" -

Moins de quatre ans après l'affaire Khashoggi, l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février a provoqué un affolement des prix de l'énergie.

Les pays occidentaux cherchent depuis lors à convaincre l'Arabie saoudite, le premier exportateur de brut, d'ouvrir les vannes afin de soulager les marchés et limiter l'inflation.

Mais Ryad résiste aux pressions de ses alliés, invoquant ses engagements vis-à-vis de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP+), l'alliance pétrolière qu'il codirige avec Moscou.

Face à "des prix de l’énergie qui explosent, (...) clairement, les droits de l’Homme en Arabie saoudite ne sont plus vraiment la priorité dans l’agenda" des pays occidentaux, qui rivalisent de "pragmatisme", relève Camille Lons, chercheuse associée à l'Institut international pour les études stratégiques.

Cette visite controversée a été fustigée par l'ancien candidat écologiste à la présidentielle française Yannick Jadot. "Au menu du dîner entre Emmanuel Macron et MBS le corps démembré du journaliste Khashoggi ? Le chaos climatique ? La paix et les droits humains (...) Non ! Du pétrole et des armes ! L'exact opposé de ce qu’il faut faire !", a-t-il dénoncé sur Twitter.

Au contraire, la cheffe de file des députés du parti présidentiel Renaissance Aurore Bergé a jugé "important que le président de la République puisse recevoir un certain nombre de ceux qui sont de facto ses interlocuteurs (...) d'autant plus dans le contexte que l'on connaît, lié (...) aux enjeux énergétiques majeurs que nous avons".

U.Ammann--NZN