Zürcher Nachrichten - Afghanistan: dans le Panchir, la vie dans la peur des talibans

EUR -
AED 3.896071
AFN 72.130551
ALL 98.649047
AMD 412.597671
ANG 1.911906
AOA 968.990719
ARS 1062.604762
AUD 1.621287
AWG 1.903478
AZN 1.780298
BAM 1.964381
BBD 2.141956
BDT 126.773765
BGN 1.957762
BHD 0.399798
BIF 3074.564963
BMD 1.060743
BND 1.421148
BOB 7.357346
BRL 6.123093
BSD 1.060864
BTN 89.589875
BWP 14.433046
BYN 3.471665
BYR 20790.572112
BZD 2.138401
CAD 1.480024
CDF 3044.33428
CHF 0.935507
CLF 0.037339
CLP 1030.289842
CNY 7.678083
CNH 7.672236
COP 4659.199033
CRC 539.270862
CUC 1.060743
CUP 28.109702
CVE 110.980299
CZK 25.286428
DJF 188.514852
DKK 7.45915
DOP 64.161703
DZD 141.327807
EGP 52.558249
ERN 15.911152
ETB 130.073716
FJD 2.400479
FKP 0.837263
GBP 0.835611
GEL 2.911696
GGP 0.837263
GHS 16.865687
GIP 0.837263
GMD 74.766985
GNF 9154.216134
GTQ 8.190007
GYD 221.839024
HKD 8.25617
HNL 26.714829
HRK 7.566558
HTG 139.358738
HUF 408.365365
IDR 16816.602757
ILS 3.971153
IMP 0.837263
INR 89.531682
IQD 1390.104324
IRR 44662.603968
ISK 145.470125
JEP 0.837263
JMD 168.254961
JOD 0.752387
JPY 164.049282
KES 137.382069
KGS 91.758976
KHR 4296.011351
KMF 493.007062
KPW 954.668725
KRW 1474.465045
KWD 0.326115
KYD 0.884062
KZT 526.424383
LAK 23283.319803
LBP 94989.578538
LKR 308.648218
LRD 191.729793
LSL 19.17825
LTL 3.1321
LVL 0.641633
LYD 5.165982
MAD 10.580883
MDL 19.280219
MGA 4947.307016
MKD 61.534621
MMK 3445.25343
MNT 3604.406271
MOP 8.50475
MRU 42.339519
MUR 49.091221
MVR 16.388592
MWK 1841.450534
MXN 21.326964
MYR 4.736175
MZN 67.845196
NAD 19.236822
NGN 1781.359402
NIO 39.038261
NOK 11.637273
NPR 143.344201
NZD 1.791736
OMR 0.408407
PAB 1.060864
PEN 4.025533
PGK 4.209134
PHP 62.458169
PKR 295.019325
PLN 4.332435
PYG 8262.089959
QAR 3.861902
RON 4.97616
RSD 116.965016
RUB 106.685326
RWF 1454.279304
SAR 3.982147
SBD 8.877913
SCR 14.446549
SDG 638.035263
SEK 11.570993
SGD 1.417647
SHP 0.837263
SLE 23.97887
SLL 22243.265325
SOS 606.208915
SRD 37.697234
STD 21955.248302
SVC 9.282547
SYP 2665.149653
SZL 19.178561
THB 36.606089
TJS 11.276658
TMT 3.72321
TND 3.338689
TOP 2.484371
TRY 36.586825
TTD 7.20367
TWD 34.304975
TZS 2815.194113
UAH 43.79671
UGX 3906.062223
USD 1.060743
UYU 45.53892
UZS 13651.768587
VES 48.565083
VND 26948.187985
VUV 125.933597
WST 2.961162
XAF 658.853598
XAG 0.033896
XAU 0.000402
XCD 2.866712
XDR 0.806925
XOF 656.069696
XPF 119.331742
YER 265.081451
ZAR 19.13194
ZMK 9547.967398
ZMW 29.306845
ZWL 341.558966
  • AEX

    -3.3700

    861.98

    -0.39%

  • BEL20

    -36.9600

    4116.4

    -0.89%

  • PX1

    -48.7700

    7229.64

    -0.67%

  • ISEQ

    -95.1600

    9614.92

    -0.98%

  • OSEBX

    1.1500

    1442.97

    +0.08%

  • PSI20

    -53.8700

    6359.62

    -0.84%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -14.2000

    2769.47

    -0.51%

  • N150

    -27.4800

    3283.2

    -0.83%

Afghanistan: dans le Panchir, la vie dans la peur des talibans
Afghanistan: dans le Panchir, la vie dans la peur des talibans / Photo: Wakil KOHSAR - AFP/Archives

Afghanistan: dans le Panchir, la vie dans la peur des talibans

Dans la vallée du Panchir, l'ancien bastion historique de la résistance aux talibans tombé aux mains des islamistes début septembre 2021, des habitants vivent toujours dans la peur des nouveaux maîtres de l'Afghanisan, accusés d'exactions.

Taille du texte:

"Depuis qu'ils sont arrivés, les gens ne se sentent pas en sécurité, ils ont peur et ne peuvent pas parler librement", raconte à l'AFP Amir (prénom modifié), un étudiant de 22 ans, près du village de Safid Cherer.

Le 6 septembre 2021, les talibans annonçaient avoir pris le contrôle "complet" de la vallée du Panchir, où le Front national de résistance (FNR) leur tenait tête depuis leur prise du pouvoir à Kaboul le 15 août.

La vallée, enclavée et cernée de hautes montagnes, à 80 km au nord de la capitale, a été rendue célèbre à la fin des années 1980 par le commandant Ahmad Shah Massoud, surnommé le "lion du Panchir", avant qu'il soit assassiné par Al-Qaïda en 2001.

Elle avait résisté sous l'occupation soviétique dans les années 1980, puis face aux talibans lors de leur ascension vers le pouvoir une décennie plus tard et puis leur premier régime (1996-2001).

Un an après le retour aux commandes des islamistes, le FNR, dirigé par Ahmad Massoud, le fils du commandant défunt, apparaît comme la seule menace militaire conventionnelle pour le nouveau pouvoir.

Début mai, il annonçait une large offensive dans le Panchir et d'autres province du nord.

Des affrontements localisés ont eu lieu avec les talibans. Et comme souvent, chacun a affirmé avoir causé des dizaines de morts dans les rangs adverses. Des bilans impossibles à confirmer de source indépendante.

Depuis, la résistance été repoussée dans la montagne. Dans la vallée, 6.000 combattants talibans sont déployés et tiennent désormais solidement la principale route qui serpente sur plus d'une centaine de km à côté de la rivière tumultueuse Panchir.

Ils sont bien visibles dans les villages et sur plusieurs checkpoint.

"Le soir, on ne peut pas se promener avec nos amis (...) Dès qu'on s'installe quelque part pour s'amuser, ils viennent nous en empêcher, en nous demandant pourquoi on est assis là", poursuit Amir.

Selon lui, "ils pensent probablement que si les jeunes se réunissent, ils planifient quelque chose contre eux", comme s'ils appartenaient à la résistance.

- Torture -

En juin, les ONG Amnesty international et Human Rights Watch ont accusé les talibans d'avoir commis dans la province des actes de torture et détenu arbitrairement des civils accusés d'appartenir au FNR.

"Ces graves violations des droits humains créent un climat de peur et de méfiance dans la région", relevait Amnesty.

Des accusations démenties par les talibans.

"Avant, on se sentait très bien en venant ici, nos maris pouvaient venir librement", se souvient Nabila, venue de Kaboul avec ses quatre soeurs pour les funérailles de leur mère, près de la ville de Bazarak.

"Maintenant nous avons peur et nous craignons qu'ils (les talibans) les arrêtent. La plupart de nos maris n'ont pas pu venir pour les funérailles, nous leur avons dit qu'on ne pouvait pas faire confiance aux talibans", dit-elle à l'AFP, sans donner son nom.

A l'arrivée des islamistes en septembre, de nombreux habitants avaient fui.

"Probablement moins de 2.000 familles ont peut-être quitté le Panchir, mais la plupart d'entre elles sont revenues", affirme à l'AFP Abubakar Sediq, porte-parole du gouverneur du Panchir, qui comptait plus de 170.000 habitants avant août 2021.

Interrogé sur les actions du FNR, il répond "propagande", tout comme Abdul Hamid Khurasani, chef local de l'unité Badri, les forces spéciales talibanes.

"Nous n'avons vu aucun front, le front n'existe pas", répond calmement le combattant, depuis une maison du village de Tawakh, dans le district d'Anaba, dominant l'entrée de la vallée et devenue son QG.

"Aucune menace de sécurité n'existe, nulle part (...) Quelques personnes sont dans les montagnes, nous sommes à leur poursuite", affirme l'homme, entouré d'une garde rapprochée lourdement armée.

"Si nous étions quelques combattants et si nous avions été repoussés dans les montagnes, pourquoi envoient-ils des milliers de combattants ?", répond à l'AFP Ali Maisam Nazary, chef des relations internationales du FNR.

"Nous avons une base permanente dans chaque vallée latérale du Panchir, soit plus de 20 bases", et aussi dans d'autres provinces du nord-est, affirme-t-il. Le FNR revendique un effectif de quelque 3.000 membres à travers le pays, un chiffre impossible à vérifier.

Pour Michael Kugelman, du groupe de réflexion américain Wilson Center, "la volonté (du FNR) de se battre est bien là, mais (...) la capacité n'y est pas", en soulignant qu'une "grande partie" de ses dirigeants et ses combattants sont à l'étranger, notamment au Tadjikistan voisin.

"Pour que le FNR soit un groupe vraiment efficace, il va lui falloir plus de soutien extérieur, militaire et financier", dit-il.

L'autre menace qui pèse sur l'autorité des talibans reste l'Etat islamique-Khorasan (EI-K), la branche régionale de l'EI, qui s'est montré assez actif depuis un an.

Le groupe jihadiste a posé des bombes et commis des attentats suicides, mais il a surtout ciblé des minorités religieuses afghanes, principalement les chiites, plutôt que de s'attaquer directement aux talibans.

Les talibans tentent de minimiser la menace de l'EI-K, et mènent une lutte sans pitié contre le groupe, arrêtant des centaines d'hommes accusés d'en faire partie.

Ils assurent depuis quelques mois avoir vaincu l'EI-K, mais les analystes estiment que le groupe extrémiste constitue toujours le principal défi sécuritaire pour le nouveau pouvoir afghan.

Michael Kugelman estime que le FNR pourrait tirer avantage d'une intensification des attaques de l'EI-K.

"Si les Afghans voient leurs familles se faire exploser par l'EI-K (...), cela pourrait, je pense, porter une atteinte majeure à la légitimité des talibans et cela pourrait profiter au FNR et lui donner une ouverture" pour apparaître comme une alternative, juge l'analyste.

P.Gashi--NZN