Zürcher Nachrichten - A la frontière, les insulaires taïwanais imperturbables face aux tambours de guerre chinois

EUR -
AED 3.892436
AFN 72.082908
ALL 98.147191
AMD 410.598766
ANG 1.903058
AOA 968.078181
ARS 1061.588213
AUD 1.622321
AWG 1.901693
AZN 1.848179
BAM 1.955318
BBD 2.132094
BDT 126.188888
BGN 1.955874
BHD 0.399433
BIF 3118.760488
BMD 1.059749
BND 1.414565
BOB 7.323194
BRL 6.118781
BSD 1.055955
BTN 89.174014
BWP 14.366661
BYN 3.455681
BYR 20771.074822
BZD 2.128495
CAD 1.479256
CDF 3041.478877
CHF 0.935705
CLF 0.037304
CLP 1029.323085
CNY 7.674169
CNH 7.672745
COP 4654.82966
CRC 536.772722
CUC 1.059749
CUP 28.083341
CVE 110.23782
CZK 25.290688
DJF 188.035414
DKK 7.459787
DOP 63.594921
DZD 141.205829
EGP 52.505889
ERN 15.896231
ETB 129.965909
FJD 2.399854
FKP 0.836478
GBP 0.835124
GEL 2.909034
GGP 0.836478
GHS 16.820853
GIP 0.836478
GMD 74.695554
GNF 9100.842034
GTQ 8.15199
GYD 220.815557
HKD 8.24715
HNL 26.680925
HRK 7.559462
HTG 138.717108
HUF 408.363314
IDR 16796.540253
ILS 3.966894
IMP 0.836478
INR 89.444276
IQD 1383.258953
IRR 44620.719972
ISK 145.504837
JEP 0.836478
JMD 167.481868
JOD 0.751679
JPY 164.123327
KES 136.749681
KGS 91.674
KHR 4288.983009
KMF 492.544702
KPW 953.773442
KRW 1475.175505
KWD 0.32582
KYD 0.879983
KZT 523.980811
LAK 23152.510143
LBP 94560.278139
LKR 307.227151
LRD 192.185336
LSL 19.089272
LTL 3.129163
LVL 0.641031
LYD 5.150779
MAD 10.550299
MDL 19.191449
MGA 4935.852913
MKD 61.530151
MMK 3442.022489
MNT 3601.026078
MOP 8.465513
MRU 42.026035
MUR 49.045109
MVR 16.372985
MWK 1831.07446
MXN 21.311117
MYR 4.734426
MZN 67.781531
NAD 19.091793
NGN 1774.87785
NIO 38.860785
NOK 11.634896
NPR 142.680168
NZD 1.792274
OMR 0.40801
PAB 1.05594
PEN 4.007312
PGK 4.248992
PHP 62.427149
PKR 293.449803
PLN 4.333896
PYG 8224.049937
QAR 3.851051
RON 4.976793
RSD 116.987858
RUB 106.583777
RWF 1452.4693
SAR 3.978482
SBD 8.869588
SCR 14.439982
SDG 637.440824
SEK 11.574359
SGD 1.417907
SHP 0.836478
SLE 23.958208
SLL 22222.405707
SOS 603.462603
SRD 37.66188
STD 21934.658785
SVC 9.239722
SYP 2662.65029
SZL 19.086564
THB 36.571497
TJS 11.224633
TMT 3.719718
TND 3.32718
TOP 2.482037
TRY 36.531764
TTD 7.170232
TWD 34.371365
TZS 2806.176426
UAH 43.595269
UGX 3888.04139
USD 1.059749
UYU 45.328824
UZS 13542.661012
VES 48.522511
VND 26922.916116
VUV 125.815497
WST 2.958385
XAF 655.804592
XAG 0.033956
XAU 0.000401
XCD 2.864024
XDR 0.803213
XOF 655.804592
XPF 119.331742
YER 264.817581
ZAR 19.12359
ZMK 9539.003541
ZMW 29.171083
ZWL 341.238654
  • AEX

    -3.3700

    861.98

    -0.39%

  • BEL20

    -36.9600

    4116.4

    -0.89%

  • PX1

    -48.7700

    7229.64

    -0.67%

  • ISEQ

    -95.1600

    9614.92

    -0.98%

  • OSEBX

    1.1500

    1442.97

    +0.08%

  • PSI20

    -53.8700

    6359.62

    -0.84%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -14.2000

    2769.47

    -0.51%

  • N150

    -27.4800

    3283.2

    -0.83%

A la frontière, les insulaires taïwanais imperturbables face aux tambours de guerre chinois
A la frontière, les insulaires taïwanais imperturbables face aux tambours de guerre chinois / Photo: Sam Yeh - AFP

A la frontière, les insulaires taïwanais imperturbables face aux tambours de guerre chinois

Non loin des chars rouillés et des piques anti-débarquement qui parsèment la plage d'une île taïwanaise tout près de la Chine continentale, Yang Yin-shih, ancien combattant de 92 ans, lit son journal à portée de missile de l'ennemi.

Taille du texte:

La maison de M. Yang se trouve à quelques kilomètres de la côte chinoise, dans les îles Kinmen, où les habitants peuvent observer de leurs propres yeux la puissance militaire qui les menace.

Le régime communiste a mené des exercices militaires sans précédent autour de Taïwan, île démocratique qu'il revendique, après la visite début août à Taipei de Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis.

Avec les vaisseaux chinois dans le détroit de Taïwan et les missiles tirés dans les eaux entourant l'île, le risque d'une invasion se fait plus pressant. Pékin n'a mis fin à ses exercices qu'après avoir réitéré ses menaces envers Taipei.

M. Yang conserve toute sa placidité, quand bien même son île de 140.000 habitants se trouve à moins de 10 kilomètres de la ville chinoise de Xiamen.

"Je ne suis pas nerveux. Kinmen est calme et tranquille", confie-t-il à l'AFP en esquissant un sourire au milieu de sa routine matinale faite de télévision et de balades dans le quartier.

Le nonagénaire, qui a assisté au bombardement le plus meurtrier des îles proches du continent il y a plus de 60 ans, estime que ces dernières alertes n'étaient que du menu fretin.

En 1958, la Chine a tiré plus d'un million d'obus sur Kinmen et les îles à proximité, tuant 618 personnes et blessant plus de 2.600 autres.

Ce bombardement était "plus éprouvant pour les nerfs, la situation était plus tendue à l'époque", raconte M. Yang.

"Il est difficile d'évaluer la situation - si (la Chine) a l'intention d'intimider ou a des plans d'attaque".

- "Joindre les deux bouts" -

Malgré les souvenirs douloureux de la guerre et les tensions actuelles, beaucoup d'habitants de Kinmen conservent une opinion favorable de la Chine, après des années d'échanges commerciaux et de voyage à travers l'étroit bras de mer.

Le ferry ne fonctionne plus à cause du Covid-19, mais Yang Shang-lin, un professionnel du tourisme de 34 ans, espère la réouverture prochaine de Kinmen aux visiteurs chinois, malgré les semonces de Pékin.

"Taïwan est plus libre et nous ne voulons pas être gouvernés par la Chine", explique-t-il, "mais nous devons joindre les deux bouts".

Mais l'île est maintenant divisée. D'autres habitants sont prêts à défendre leur terre contre une agression chinoise.

"S'il y a une guerre, je me battrai", clame Huang Zi-chen, un ingénieur civil de 27 ans.

"Je suis né dans ce pays et je dois être là contre vents et marées lorsqu'il a besoin de moi", explique-t-il à l'AFP lors d'une pause en pleine supervision d'un projet de construction.

- "Pas peur" -

Alors que les îlots de Kinmen avaient pu un temps constituer une barrière naturelle à une invasion, elles pourraient désormais être facilement franchies par Pékin et son puissant arsenal de missiles, d'avions de chasse et de porte-aéronefs.

Pour Yang, employé d'un service de location de voitures, "les disparités des forces armées sont beaucoup trop importantes" pour Taïwan, ce qui laisse peu d'espoir à une contre-offensive, en particulier en raison de la taille réduite de Kinmen et de sa proximité avec le continent.

"Je ne voudrais pas me rendre sur le champ de bataille étant donné qu'il n'y aurait aucune chance de l'emporter", ajoute-t-il.

James Chen, 18 ans, l'un des rares étudiants de son âge à n'avoir pas quitté les lieux pour étudier ou travailler dans les grandes villes de Taïwan, est d'avis que seuls les militaires professionnels devraient combattre.

"Je pense qu'il y a une probabilité de 50% pour que la Chine emploie la force contre Taiwan. Mais nous n'avons aucun contrôle sur la Chine. Alors nous devrions juste être nous-mêmes."

Ainsi, pour l'essentiel, le quotidien se poursuit comme de coutume à Kinmen.

Les habitants ne se pressent ni dans les bunkers pour s'y réfugier, ni dans les supermarchés pour faire leurs réserves, mais plutôt chez eux pour des karaokés ou à l'extérieur pour dîner entre amis.

En pleine partie de cartes avec ses voisines dans une des rues calmes de l'île, Cheng Hsiu-hua, 73 ans, balaie d'un revers de main la possibilité d'un débarquement des troupes de Pékin sur leurs rives.

"Non, nous n'avons pas peur. Elles (les troupes chinoises) ne viendront pas ici", affirme-t-elle.

Yang explique qu'il préférerait une réunification pacifique à un conflit, et adresse un message au gouvernement chinois, enseigné par le bombardement dont il a été témoin il y a plusieurs décennies.

"Ne partez pas en guerre. La guerre apporte souffrances et misère", souligne-t-il. "La mort frappera des deux côtés."

O.Hofer--NZN