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Des milliers d'opposants au pass vaccinal venus en convois de toute la France, et qui ont campé aux portes de la capitale, reprenaient la route samedi matin pour entrer dans Paris et manifester malgré l'interdiction par la préfecture de police, déterminée à empêcher tout blocage.
Certains automobilistes, comme ceux du convoi qui s'est arrêté vendredi soir sur un parking en périphérie de Chartres, sont repartis dès 05H00, à petite vitesse, en direction du périphérique parisien.
Selon leurs messages consultés par l'AFP, ils veulent devenir "une masse de véhicules impossible à contenir par les forces de l'ordre à moins que ces dernières ne bloquent elles mêmes les axes principaux de la capitale".
"De fait, face à plusieurs milliers de véhicules capables d'être à l'arrêt comme en mouvement, quelques dizaines de dépanneuses ne pourraient pas faire grand chose", poursuit l'un des messages.
Dans un tweet, peu après minuit, la PP a salué d'un "Merci aux policiers engagés toute la nuit" les forces de l'ordre mobilisées pour prévenir toute manifestation motorisée dans la ville.
Le préfet de police Didier Lallement a "créé un certain nombre de fourrières provisoires qui (...) permettront avec plusieurs dizaines de véhicules de remorquage de mettre fin à tout blocage", a-t-il déclaré. Des blindés de la gendarmerie ont aussi été déployés dans la capitale, une première depuis les manifestations des "gilets jaunes" fin 2018.
Le Premier ministre Jean Castex a promis d'être inflexible face au mouvement. "S'ils bloquent la circulation ou s'ils tentent de bloquer la capitale, il faut être très ferme", a-t-il insisté sur France 2.
Les centaines de voitures, camping-cars et camionnettes partis de Lille, Strasbourg, Vimy (Pas-de-Calais) ou Châteaubourg (Ille-et-Vilaine) se sont arrêtés vendredi soir aux portes de Paris, une source policière affirmant qu'aucun convoi n'a pénétré vendredi soir dans la capitale.
- "Ampleur phénoménale" -
Beaucoup de fatigue et un début d'énervement étaient ressentis dans le cortège parti de Bretagne, qui s'est arrêté sur le parking d'un centre commercial de la périphérie de Chartres encadré par des escadrons de gendarmerie mobile, selon une journaliste de l'AFP.
"Nous sommes tous collectivement fatigués par ce que nous vivons depuis deux ans. Cette fatigue s'exprime de plusieurs manières: par du désarroi chez les uns, de la dépression chez d'autres. On voit une souffrance mentale très forte, chez nos jeunes et moins jeunes. Et parfois, cette fatigue se traduit aussi par de la colère. Je l'entends et la respecte", a souligné le président Macron dans un entretien au quotidien Ouest-France.
"Mais", a-t-il ajouté, "j'en appelle au plus grand calme".
La police avait estimé dans l'après-midi à 3.300 le nombre de véhicules engagés dans les convois, dont un millier sur la RN20 en provenance d'Orléans et 500 sur l'autoroute A10-A11 venus du Mans. C'est une action "d'une ampleur phénoménale", a dit à l'AFP un coordinateur du mouvement.
L'interdiction de rassemblement des convois a été maintenue vendredi soir par le tribunal administratif de Paris, qui a rejeté deux recours.
"C'est une trahison. Les fondements de l'arrêté ne sont pas respectueux de la loi, de la liberté de manifester", a réagi à l'AFP la militante anti-vaccin et "gilet jaune" Sophie Tissier.
- "Convergence européenne" -
"Le droit de manifester et d'avoir une opinion sont un droit constitutionnellement garanti dans notre République et dans notre démocratie. Le droit de bloquer les autres ou d'empêcher d'aller et venir ne l'est pas", a répondu Jean Castex.
A deux mois de l'élection présidentielle, les manifestants exigent le retrait du pass vaccinal et défendent des revendications sur le pouvoir d'achat ou le coût de l'énergie.
Le gouvernement affirme envisager pour fin mars ou début avril la levée du pass vaccinal et compte supprimer dès le 28 février le port du masque obligatoire dans les lieux où le pass est exigé.
Certains participants espèrent grossir samedi les rangs des cortèges contre le pass vaccinal organisés chaque semaine.
"C'est important de ne pas déranger les autres usagers, de garder la population de notre côté, comme au Canada", a lancé Robin, depuis un parking à Illkirch-Graffenstaden, en banlieue de Strasbourg.
D'autres comptent ensuite rejoindre Bruxelles pour une "convergence européenne" prévue lundi 14 février. Les autorités belges ont interdit l'accès de la capitale.
Vendredi, d'autres encore lançaient des appels à occuper des ronds-points. "Je lance un appel à rejoindre toutes les grandes villes pour les occuper, multipliez les points de rassemblements", a lancé dans une vidéo l'un des initiateurs du mouvement, Rémi Monde.
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M.J.Baumann--NZN