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Les abeilles urbaines peuvent être utilisées pour mieux connaître le paysage invisible de nos villes, constitué de micro-organismes potentiellement très importants pour notre santé, selon une étude publiée jeudi.
Des chercheurs, dont les conclusions paraissent dans la revue Environmental Microbiome, ont commencé par mener une étude pilote avec des abeilles à miel du quartier new-yorkais de Brooklyn, avant d'étendre leurs recherches à quatre autres villes (Melbourne, Sydney, Tokyo et Venise).
Le but était de mieux connaître le microbiome des villes, c'est-à-dire l'ensemble des micro-organismes (bactéries, champignons, virus...) qui y sont présents.
Ils ont postulé que ces insectes, qui peuvent parcourir plus d'un kilomètre et demi autour de leur ruche en ville, pourraient être précieux pour la collecte de ces micro-organismes urbains, évitant de confier cette tâche laborieuse à des humains.
"Cette méthode s’avère plus adaptée à l'échelle des espaces urbains que d'autres méthodes de prélèvement, par exemple par écouvillon", a expliqué à l'AFP Elizabeth Hénaff, de l'Université de New York, co-autrice de l'étude.
Les scientifiques ont effectivement trouvé diverses informations génétiques, différentes selon les villes, dans les débris accumulés dans les ruches.
"L'intérêt d'étudier le microbiome urbain est que le microbiome environnemental est très important pour le développement et la santé humaine", souligne Elizabeth Hénaff.
L'étude renvoie en effet à d'autres recherches qui tendent de plus en plus à prouver que notre bien-être dépend de nos interactions avec bactéries et champignons.
Les chercheurs ont ainsi pu trouver des traces d'un pathogène qui se transmet des chats aux humains, suggérant qu'il serait en théorie possible d'utiliser les abeilles comme moyen "potentiel" de surveillance de certaines maladies.
Mais les auteurs tempèrent cet aspect de leur découverte. "Notre intérêt est plutôt de pouvoir caractériser le microbiome +sain+ des zones urbaines, étant donné que la majorité des microbes sont bénéfiques ou même essentiels pour la santé humaine", insiste Elizabeth Hénaff.
"Cela nous ouvre à l'idée plus générale qu'il est possible de détecter des agents pathogènes" de cette manière, a conclu Kevin Slavin, chercheur indépendant et co-auteur de l'étude, lors d'une conférence de presse.
Mais il ne mise pas tout non plus sur les abeilles - dont l'activité est notamment marquée par les saisons - pour cela, suggérant que d'autres espèces proches de l'homme pourraient peut-être un jour faire ce travail.
I.Widmer--NZN