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La Cour suprême de justice du Venezuela (TSJ) a révoqué vendredi soir le président et le conseil d'administration de la Croix-Rouge locale après l'ouverture d'une enquête contre son président Mario Enrique Villarroel, accusé de "harcèlement" et "mauvais traitements" à l'encontre de volontaires et d'employés de l'institution.
"Une restructuration large et diversifiée de la Croix-Rouge vénézuélienne est ordonnée", selon l'arrêt du TSJ ordonnant la révocation "immédiate" de M. Villaroel, président historique de la Croix Rouge, et du conseil d'administration.
Le tribunal a ordonné "la constitution d'un conseil de restructuration ad hoc" présidé par Ricardo Cusanno, ancien président du syndicat patronal Fedecamaras.
M. Cusanno nommera les membres de ce conseil dans les sept prochains jours pour une durée d'un an. Le même conseil "ad hoc" devra convoquer des "élections internes pour choisir les autorités" qui composeront la Croix-Rouge locale.
M. Cusanno a annoncé sur Twitter, désormais rebaptisé X, son engagement à restructurer l'organisation et a demandé "l'accompagnement de différentes organisations et secteurs de la société civile, de la Fédération internationale de la Croix-Rouge".
Le parquet avait annoncé le 28 juillet l'ouverture d'une enquête contre Mario Villarroel, 75 ans, président de la Croix-Rouge depuis 1978, pour des allégations de "harcèlement et de mauvais traitements".
Cette annonce était survenue après des attaques fin juillet du très influent député Diosdado Cabello, souvent considéré comme le numéro deux du pouvoir vénézuélien derrière le président Nicolas Maduro, même s'il n'appartient pas à l'exécutif.
M. Diosdado avait accusé M. Villarroel de "conspiration" contre le gouvernement et d'"activité mafieuse" dans la gestion des fonds de la Croix-Rouge.
La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge avait demandé jeudi au gouvernement de Maduro de "s'abstenir" d'intervenir dans l'organisation locale.
Et la semaine dernière, dans un communiqué diffusé avant l'annonce de l'enquête et les accusations du parquet, le conseil d'administration de la Croix-Rouge vénézuélienne avait rejeté "catégoriquement" les déclarations de M. Cabello, soulignant que l'institution agissait selon les principes "d'impartialité, de neutralité et d'indépendance".
Le communiqué exprimait son "soutien absolu et sans restriction" à M. Villarroel qui a été un acteur important de la distribution de tonnes d'aide humanitaire arrivées dans le pays au plus fort de la grave crise socio-économique que traverse le pays. Au cours de cette crise, avec de fortes pénuries de nourriture et de médicaments entre 2014 et 2018, le PIB s'est contracté de 80% en dix ans.
R.Bernasconi--NZN