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"J'ai décidé de rester au frais chez mes parents, à la campagne": comme cet étudiant lyonnais, les habitants des quatre départements placés en vigilance rouge mardi par Météo-France tentent d'esquiver la canicule.
Le Rhône, l'Ardèche, la Drôme et la Haute-Loire ont été placés en vigilance rouge à partir de midi ce mardi, avec des pics de températures attendus à 40-42°C, alors que la France a connu lundi sa journée la plus chaude jamais mesurée après un 15 août avec un indicateur thermique national qui a atteint 26,63 degrés, selon Météo-France.
Peu avant 11h00, il faisait déjà 31°C à Pierrelatte (Drôme), dans la vallée du Rhône, l'un des principaux secteurs concernés par le niveau rouge.
A 05H00, "on relevait 29°C à Nice et Hyères" et 23°C à Lyon, où la nuit a été étouffante, note encore Météo-France, qui s'attend à ce que "certains records absolus risquent encore d'être battus, notamment vers la vallée du Rhône et le midi toulousain".
Lundi déjà, "les températures ont grimpé jusqu'à 41°C à Carcassonne, 40°C à Valence" ou encore 38°C à Lyon. Partout les autorités multiplient les consignes, plusieurs ministres ont été mobilisés pour sillonner le pays et rappeler les mesures de prévention, comme Aurélien Rousseau (Santé), en déplacement à l'hôpital de Valence mardi.
Face à la canicule qui écrase les deux tiers du pays - seul le tiers nord étant classé vert- les habitants tentent de s'adapter, avec des mesures en faveur des plus vulnérables.
La Croix-Rouge a ouvert mardi matin dans un gymnase du centre de Lyon un "site rafraîchi" pour les sans-abris, "les grosses chaleurs représentant autant de risques que les grands froids", a indiqué à l'AFP Raimon Schmidt, un responsable de la Croix-Rouge à Lyon.
Le rythme des maraudes a doublé depuis le passage de Lyon en vigilance orange depuis la mi-août et les équipes espèrent mettre en place des tournées l'après-midi, aux heures les plus chaudes, selon la même source.
Tom Grandgeorge, 22 ans, étudiant à Lyon lui se "lève beaucoup plus tôt pour profiter de la fraîcheur du matin". Logé dans le quartier de Confluence, situé entre Rhône et Saône, il a "acheté un ventilo" pour lutter contre la chaleur mais finalement choisit d'abandonner provisoirement Lyon pour "rester au frais" chez ses parents, à Chazay-d'Azergues (Rhône).
-"La chaleur reste"-
Dans le même quartier, Emma Solet, 26 ans, communicante, ne peut que constater: "à 6h30, il fait déjà 29°C dans mon appartement. J'ai acheté une +clim+, ce n'est pas bien pour la planète, je sais, mais elle ne sert à rien, je l'ai renvoyée, la chaleur reste dans les murs...".
"Bien que les matériaux d'isolation" utilisés dans cet "éco-quartier" sorti de terre ces 15 dernières années soient plus performants que "dans les constructions des années 1960-70, on arrive quand même assez vite à 30° dans l'appartement", explique Frédérique, une résidente du même quartier.
En Haute-Loire, aux urgences du Puy-en-Velay, la vigilance est aussi de mise. "Nous ne sommes pas trop impactés pour l’instant en termes d’appels aux urgences ou au niveau des admissions mais il peut y avoir un décalage de 24 ou 48 heures", dit Stéphane Monteil, cadre de ce service. Même son de cloche à l’hôpital de Montélimar.
La chaleur touche tous les métiers: dans le Bordelais, le plus grand vignoble AOC de France avec 110.000 hectares, les vendanges ont débuté la semaine dernière et les températures extrêmes contraignent les vignerons à composer.
Au Château de Sours, à Saint-Quentin-de-Baron (Gironde), les vendangeurs s’activent dès l’aube et s’arrêtent à la mi-journée quand la chaleur devient "torride", témoigne Anthony Chappel, saisonnier de 42 ans. "Il n'y pas de secret: quand la chaleur est là, on ne peut plus la supporter".
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W.Odermatt--NZN