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"Je vais rester chez moi": des dizaines de millions d'habitants du nord de la Chine souffraient mardi d'un épisode de forte pollution atmosphérique, les autorités appelant à réduire les activités extérieures face à la brume grisâtre.
La qualité moyenne de l'air dans les grandes villes chinoises est bien meilleure que dans les années 2010. Mais des pics de pollution surviennent régulièrement.
Dans la région autour des villes de Pékin et Tianjin ainsi que de la province du Hebei - où vivent plus de 100 millions de personnes -, les niveaux de pollution étaient ainsi ce mardi parmi les plus élevés de ces derniers mois.
Dans la capitale, les autorités ont émis lundi une alerte orange, la deuxième plus forte concernant la pollution.
"Il y a davantage de pollution de l'air ces deux derniers jours", affirme à l'AFP Fu Dalin, un employé de bureau de 27 ans interrogé dans un quartier d'affaires du cente de Pékin.
"Du coup, comme c'est assez élevé, je ne vais pas sortir faire mon footing comme d'habitude. Je vais rester chez moi."
Pour une autre habitante, Xu Gengying, la pollution "n'a pas vraiment d'impact" sur sa vie quotidienne, explique-t-elle.
"Si j'ai quelque chose à faire, je vais quand même sortir, si vraiment c'est nécessaire. Je vais juste éviter de faire des exercices à l'extérieur. Comme aller courir", déclare-t-elle.
"Ces dernières années, du bon travail a été fait en matière de protection de l'environnement et de réduction des émissions. On est plutôt content."
- Alerte rouge -
La société suisse de mesure de la qualité de l'air IQAir classait mardi Pékin comme la cinquième ville la plus polluée au monde, juste devant Bombay en Inde.
Les habitants sont appelés à "réduire leurs sorties et les exercices physiques intenses dans les prochains jours", selon l'agence de presse officielle Chine nouvelle.
La circulation de certains poids lourds et engins de construction est elle limitée.
Dans plusieurs zones de la province du Hebei, fortement peuplée et qui entoure Pékin, les autorités ont émis une alerte rouge.
Selon l'un des avis officiels, la brume réduisait la visibilité à moins de 50 mètres dans les endroits les plus touchés de la province.
Dans la ville de Tianjin, au sud de Pékin, où vivent 15 millions d'habitants, le bureau chargé de la météo a conseillé à ceux souffrant de problèmes respiratoires d'éviter de sortir et de porter un masque s'ils le font.
- "Guerre" -
Selon les prévisions officielles, la brume, due à "des conditions météorologiques défavorables", restera sur la région jusqu'à la chute des températures prévue en fin de semaine.
La Chine avait déclaré officiellement une "guerre contre la pollution" en 2014 et la qualité de l'air s'est depuis sensiblement améliorée dans plusieurs grandes villes, selon de nombreuses études.
A Pékin, des dizaines d'usines de charbon ont été fermées et les industries les plus polluantes ont été éloignées de la capitale, jusque-là l'une des plus polluées au monde.
La qualité de l'air reste toutefois loin des standards de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Chine est toujours le plus gros émetteur au monde de gaz à effet de serre, considérés comme responsables du changement climatique.
Le géant asiatique a approuvé au premier trimestre 2023 un bond de nouvelles capacités de production d'électricité à partir de charbon, selon l'organisation de protection de l'environnement Greenpeace.
Cette hausse alimente les craintes que la Chine ne parvienne pas à atteindre les ambitieux objectifs qu'elle s'est fixés: atteindre un pic d'émissions entre 2026 et 2030 et la neutralité carbone d'ici 2060.
T.Gerber--NZN