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Une majorité des Suisses, 69%, a dit "oui" dimanche à la loi sur l'électricité visant à accélérer le développement des énergies renouvelables, selon une première estimation chiffrée publiée par l'institut de sondage gfs.bern à l'issue du vote.
Cette estimation est un peu en-dessous des prédictions des sondages avant le scrutin, qui tablaient sur un chiffre proche de 75%. Les résultats définitifs seront connus en fin de journée.
Cette loi a pour objectif de garantir "un approvisionnement en électricité sûr reposant sur des énergies renouvelables", alors que le pays alpin espère atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.
Le vote intervient dans un contexte particulier, quelques semaines après la condamnation de la Suisse, début avril, par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour son manque d'initiatives contre le réchauffement climatique.
La loi a été adoptée l'an dernier par le parlement, mais un petit groupe d'organisations environnementales ont lancé un référendum pour s'y opposer, estimant qu'elle conduira à un "saccage inutile des paysages".
Ils craignent qu'elle se traduise par le développement accru de projets solaires, éoliens et hydroélectriques dans les montagnes suisses, et déplorent qu'elle limite les possibilités pour la population de lancer des recours contre la construction de ces installations.
- "Vision d'horreur" -
A l'origine du référendum, Pierre-Alain Bruchez avait fait valoir qu'"il n'y a pas de raison de mettre des panneaux photovoltaïques sur les alpages, quand il y a tellement d'espace" sur les bâtiments et infrastructures.
Cet économiste à la retraite s'est lancé dans la bataille lorsqu'il a pris connaissance du projet Grengiols-Solar visant à installer, d'ici 2030, quelque 230.000 modules solaires à environ 2.500 mètres d'altitude dans le Valais, "une vision d'horreur" selon lui.
Le plus grand parti de Suisse, l'UDC soutenait le référendum, au nom surtout de la défense du nucléaire, dont les centrales ont assuré l'an dernier 32,4% de la production totale d'électricité.
Cette formation de droite dure estime que les énergies renouvelables ne permettent pas de garantir la sécurité de l'approvisionnement électrique en raison notamment de leur caractère fluctuant.
La loi, soutenue par de grandes ONG comme le Fonds mondial pour la nature (WWF) et Greenpeace, vise à vise à augmenter rapidement la production hydraulique, éolienne et solaire, afin que le pays soit moins dépendant des importations d'électricité.
Elle prévoit que le développement de l'énergie solaire se fasse avant tout sur les toits et les façades.
Elle instaure des conditions de planification facilitées pour les éoliennes et les grandes installations solaires d'intérêt national, deux énergies qui représentent une part infirme dans la production nationale d'électricité.
- "Réserves d'oiseaux migrateurs" -
Le gouvernement reconnaît que "les recours devant les tribunaux" contre les grands projets énergétiques "auront probablement moins de chance d'aboutir qu'auparavant".
Mais il a souligné que chaque projet serait examiné au cas par cas et qu'il resterait interdit de construire de grandes installations dans "les biotopes d'importance nationale" et "les réserves d'oiseaux migrateurs", même si des exceptions sont prévues.
La loi prévoit par ailleurs la réalisation de 16 projets hydroélectriques, un secteur qui représentait l'an dernier 56,6% de la production nationale d'électricité. Il s'agit de rehaussements de barrage ou de nouvelles constructions.
Il n'est en revanche pas sûr que les Suisses approuvent dimanche deux "initiatives populaires" (propositions émanent de la société) relatives à la santé, l'une qui veut plafonner les cotisations de santé à 10% du revenu et l'autre visant à limiter les coûts de la santé.
Les Suisses votaient dimanche sur d'autres sujets.
Selon l'institut de sondage gfs.bern, 57% ont rejeté une proposition (initiative populaire) sur la santé, soutenue par les partis de gauche, qui visait à plafonner les cotisations de santé à 10% du revenu, et à 65% une initiative visant à freiner les coûts de la santé.
Ils ont par ailleurs balayé à 75% une initiative populaire lancée par des opposants aux mesures anti-Covid, qui exigeait qu'à l'avenir que les personnes qui refusent de donner leur consentement, par exemple pour la vaccination, ne soient pas punies ou désavantagées comme ce fut le cas pendant la dernière phase de la pandémie.
A.Weber--NZN