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Des milliers de manifestants indiens indignés, dont des supporters de football et des avocats, ont réclamé justice à Calcutta après le viol et le meurtre d'une médecin de leur ville, tandis que les soignants entament leur seconde semaine de grève généralisée.
"Nous sommes avec les médecins (...) nous voulons la justice", ont scandé les supporters de différents clubs de la ville, en dépit des pluies torrentielles de la mousson et des tentatives de la police de disperser le rassemblement.
Dans une exceptionnelle vague d'unité, les supporters du East Bengal FC et du Mohun Bagan ont défilé côte à côte lors d'un rassemblement nocturne qui s'est prolongé jusqu'aux premières heures de la journée de lundi.
"Nous avons oublié nos rivalités pour faire cause commune et demander justice pour la médecin et sa famille", a déclaré Bablu Mukherjee, supporter du Mohun Bagan.
"La cause est plus importante que notre club, et même plus importante que la politique", a-t-il ajouté.
Des centaines d'avocats, des femmes pour la plupart, se sont joints aux manifestations à Calcutta, défilant vêtus de robes noires. "Pas de pitié pour les violeurs", pouvait-on lire sur une de leurs banderoles.
Si de nombreuses manifestations dans plusieurs villes du pays ont été menées à l'initiative des soignants, ils ont été rejoints par des dizaines de milliers d'Indiens de différents horizons.
"Il ne s'agit pas seulement d'une protestation, mais d'un appel à l'humanité", a déclaré Sristi Haldar, une étudiante de 23 ans du Presidency College, qui s'est jointe au rassemblement.
- Audience prévue mardi -
Samedi matin, l'Association médicale indienne (IMA) a intensifié le mouvement en décrétant une grève de 24 heures, excepté pour les urgences.
Les médecins des hôpitaux publics du pays poursuivaient le mouvement lundi et ceux de l'hôpital où le meurtre a eu lieu à Calcutta, se sont rassemblés devant le bâtiment.
Ils réclament la mise en oeuvre du projet de loi sur la protection centrale (Central Protection Act) visant à prémunir les soignants contre la violence.
"Nous sommes déterminés à ne pas céder aux pressions qui nous poussent à garder le silence (...) les manifestations se poursuivront jusqu'à ce que justice soit faite", a déclaré Shreya Shaw, une femme médecin.
La Cour suprême de l'Inde s'est également saisie de l'affaire, en supervisant le processus devant la Haute Cour de Calcutta, avec une audience prévue mardi.
Les violences sexuelles à l'encontre des femmes sont très répandues en Inde, avec en moyenne près de 90 viols par jour signalés en 2022 dans ce pays de 1,4 milliard d'habitants.
Cette nouvelle agression a réveillé le souvenir du viol collectif et du meurtre dont avait été victime une jeune femme dans un autobus en 2012 à New Delhi.
Les médias indiens ont rapporté lundi l'arrestation de cinq personnes accusées d'avoir violé un enfant dans une gare routière de l'État d'Uttarakhand (nord).
B.Brunner--NZN