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L'ex-superstar du basket Yao Ming a invité lundi Enes Kanter Freedom à visiter la Chine, après que le joueur des Boston Celtics, fervent critique du gouvernement chinois, a appelé à boycotter les JO d'hiver de Pékin.
Âgé de 29 ans, très présent sur les réseaux sociaux, le basketteur d'origine turque et naturalisé américain est l'un des critiques les plus virulents de la Chine dans le monde du sport de haut niveau.
Admirateur des Etats-Unis qu'il considère comme "le plus grand pays au monde", le joueur dénonce régulièrement ce qu'il appelle la "brutale dictature" chinoise qui vise selon lui les Tibétains, les musulmans ouïghours, Hong Kong ou Taïwan.
Lors d'une récente interview, il a notamment accusé la Chine d'utiliser "son argent pour acheter le silence" et appelé les sportifs à ne pas se rendre aux Jeux olympiques d'hiver (4-20 février).
Selon lui, le boycott diplomatique des JO par les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie est "une bonne chose" mais qui n'est "pas suffisante".
Interrogé lundi lors d'une conférence de presse sur les propos du joueur des Boston Celtics, Yao Ming, désormais président de l'Association chinoise de basket, dit avoir "entendu parler" d'Enes Kanter Freedom sans pour autant "bien le connaître".
"Je ne sais pas quelles sont ses motivations ou ses opinions, donc je ne suis pas forcément en position de commenter", a indiqué l'ex-star chinoise des Houston Rockets. "Chacun a des canaux (d'information) différents, ce qui peut entraîner des points de vue différents."
"Mais si jamais l'opportunité se présente, j'espère pouvoir l'inviter à venir voir la Chine. Moi ou d'autres fans de basket, on pourrait lui servir de guide et voyager avec lui dans tout le pays. Il pourrait ainsi en avoir une connaissance plus globale".
Enes Kanter a grandi en Turquie où le sort des Ouïghours, qui parlent une langue turcique, est particulièrement suivi.
La région du Xinjiang (nord-ouest de la Chine) a longtemps été frappée par des attentats sanglants attribués à des islamistes ou des séparatistes de l'ethnie musulmane des Ouïghours.
Des études occidentales, fondées sur des interprétations de documents officiels, des témoignages de victimes présumées et des extrapolations statistiques, accusent Pékin d'avoir interné dans des "camps" un million de personnes, majoritairement ouïghoures, d'effectuer des "stérilisations forcées" ou encore d'imposer du "travail forcé".
La Chine dément fermement ces accusations et présente les "camps" comme des "centres de formation professionnelle" destinés à éloigner les habitants de la tentation de l'extrémisme religieux.
Les journalistes étrangers peuvent se rendre au Xinjiang mais y sont systématiquement suivis. Il leur est donc difficile d'infirmer ou de confirmer les affirmations des différentes parties.
La Chine est le plus gros marché à l'étranger pour la NBA.
Mais depuis 2019 et le soutien de Daryl Morey, alors manager de la franchise des Houston Rockets, aux manifestations pro-démocratie à Hong Kong, les relations entre la ligue nord-américaine de basket et Pékin se sont refroidies.
R.Schmid--NZN