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Oublié pendant deux ans, Jonathan Danty va vivre, vendredi au pays de Galles, sa troisième titularisation sur les quatre derniers matches du XV de France. Pas mal pour un joueur qui avait "fait une croix sur les Bleus".
"Je me suis rendu compte récemment que j'avais eu plus de sélections en un an que sur les huit dernières saisons. Voilà... C'est mon parcours à moi. A un moment de ma carrière, j'ai peut-être un peu baissé de pied, je n'étais pas au niveau. Aujourd'hui, j'y suis et j'en profite à 100 %", a ainsi avoué Le Rochelais.
Car Danty, 29 ans et 13 sélections, est presque un miraculé. Depuis la tournée en Australie, avec un groupe aussi jeune que remanié, le centre est devenu quasi-incontournable. Au point de devancer Virimi Vakatawa, pourtant considéré comme le meilleur centre du monde la saison dernière.
Résultat, depuis son retour du tour "Down Under", il a battu les All Blacks (40-25) en novembre puis l'Italie (37-10) et l'Ecosse (36-17) dans le Tournoi.
Il avait connu ses premières capes en 2016, lors d'un Tournoi terminé à la 5e place, puis avait décroché deux sélections lors de tournées estivales en Argentine ou automnales contre la Nouvelle-Zélande. Mais il avait raté le train pour le Mondial-2019 au Japon.
Deux ans plus tard, Danty a été rappelé en Bleu par Fabien Galthié à la faveur de l'éphémère Coupe d'automne des nations et la limitation des internationaux à trois feuilles de matches.
Avec réussite, puisque c'est lui que le patron du XV de France a placé aux côtés au centre de l'indéboulonnable Gaël Fickou, une fois que l'essai Romain Ntamack n'a pas été transformé.
- Dix sélections sous Galthié -
"C'est un joueur dominant physiquement, altruiste, très bon en défense et très fort au sol", l'a complimenté d'ailleurs Fabien Galthié.
"Après la Coupe du monde 2019, j'avais fait une croix. Je pensais que c'était fini parce qu'au moment où le staff des Bleus a fait le tour des clubs (pour rencontrer les internationaux probables, NDLR), je n'avais pas été vu", a récemment confié Danty.
"Je m'étais dit: +Continue à progresser en club+. Finalement, le staff a peut-être changé de vision sur le joueur que je suis et ça me permet d'être ici. Ca a demandé pas mal de force, pas mal de temps aussi. Je n'ai aucun regret", a ajouté Danty, qui devrait connaître sa 10e sélection sous l'ère Galthié face au pays de Galles.
Car l'ancien Parisien a su faire évoluer son jeu. Fini le boulet de démolition, limité par ses seules qualités de défi physique.
"Le retour de Gonzalo Quesada à Paris (en 2020, NDLR) m'a fait du bien. Avant lui, j'avais connu des coaches qui me demandaient un jeu très restrictif et j'étais enfermé dans ce style de jeu-là", a encore expliqué l'intéressé.
"Au Stade français, Gonzalo m'a demandé de changer. Il m'a dit que si je ne progressais pas, je ne jouerais pas. Je n'ai pas eu le choix, en fait. Mais ça a marché. Quesada, c'est l'un des seuls entraîneurs ayant cru que je pouvais faire autre chose que rentrer dans des murs. Il n'avait pas tort", a souri Danty.
Le voilà installé en Bleu, à 160 minutes d'un Grand Chelem.
W.F.Portman--NZN