AEX
-3.4500
Une victoire et le début de Tournoi des six nations poussif sera oublié, une défaite et le bilan virera au négatif: le Crunch samedi à Lyon contre l'éternel rival anglais, retrouvé, marque un point de bascule pour le XV de France.
Lorsque le coup d'envoi sera donné, à 21h00, dans le Rhône, les Bleus connaîtront les autres résultats de cette cinquième et dernière journée.
Sauf énorme surprise à Dublin, où elle n'a plus perdu depuis plus de trois ans, l'Irlande aura déjà été sacrée, pour la deuxième année consécutive, et les coéquipiers de Grégory Alldritt n'auront plus que la deuxième place à espérer.
Ce serait un moindre mal tant ils sont péniblement entrés dans le Tournoi, entre leur lourd revers inaugural face au XV du Trèfle (38-17) à Marseille, leur succès heureux en Ecosse (20-16) et leur piteux match nul devant l'Italie (13-13) à Lille.
La victoire décrochée le week-end dernier au pays de Galles (45-24) avec un effectif rajeuni et un allant offensif retrouvé a éteint le début d'incendie, mais les braises sont encore chaudes et un nouveau faux pas à domicile pourrait le faire repartir.
"On est encore dans cette période difficile, on n'en est pas sorti", a tempéré à chaud le sélectionneur Fabien Galthié dans les entrailles du Millennium Stadium de Cardiff.
La performance, enfin convaincante, de son équipe et l'absence de blessures l'ont conduit pour la première fois depuis son arrivée à la tête de la sélection, en 2020, à reconduire les 23 mêmes hommes d'un match à l'autre.
Le puissant deuxième ligne Emmanuel Meafou (25 ans), le jeune centre Nicolas Depoortere (21 ans) et le non moins jeune arrière Léo Barré (21 ans) vont donc vivre une deuxième sélection, face à un adversaire d'un autre calibre que ce pays de Galles en chantier.
- L'Angleterre revancharde -
Le XV de la Rose a marqué les esprits samedi dernier en faisant chuter l'ogre irlandais (23-22) au terme d'un match plein, grâce à un drop après la sirène de sa pépite, l'ouvreur Marcus Smith, de nouveau placé sur le banc ce week-end derrière l'expérimenté George Ford.
"C'est une équipe en pleine confiance, qui est en train de redevenir la grande équipe d'Angleterre", a prévenu Galthié, conscient que la sienne devra élever son curseur défensif.
Derrière le troisième ligne omnipotent Ben Earl, l'un des visages de leur renouveau, les Anglais n'ont pas oublié la gifle historique infligée par la France l'an passé dans leur jardin de Twickenham (53-10).
De quoi pimenter encore un peu plus les retrouvailles de samedi à Lyon, où les Bleus ont enregistré leur dernier succès à domicile, il y a près de six mois déjà, en Coupe du monde contre l'Italie (60-7).
"Il n'y a rien de mieux pour se rattraper collectivement auprès de nos supporters que de finir sur un Crunch à la maison. La motivation est toute trouvée", se réjouit le demi de mêlée remplaçant Maxime Lucu.
- "Encore grandir" -
"On a forcément envie de finir sur une belle note", appuie le demi d'ouverture Thomas Ramos. "Il faudra quand même regarder, pour que ça ne se reproduise pas, ce qui n'a pas fonctionné sur ce début de Tournoi".
Eternel optimiste, Galthié veut voir "le verre à moitié plein" et considère la première vraie crise de son mandat comme un mal nécessaire sur la route du Mondial-2027: "Je pense que ça va nous faire encore grandir et nous rendre meilleurs pour la suite".
Au moment d'annoncer sa composition d'équipe jeudi, le sélectionneur a dit plusieurs fois qu'il était encore trop tôt pour esquisser un bilan du Tournoi. Il a raison: le résultat du Crunch pèsera très lourd dedans.
T.Gerber--NZN