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Décisif jeudi à Villarreal où il a sauvé l'OM d’une très embarrassante "remontada" et l'a qualifié pour les quarts de finale de la Ligue Europa, Jonathan Clauss traverse un hiver paradoxal, entre critiques de sa direction, performances contrastées et confiance de Didier Deschamps.
Un but à la 94e minute et la célébration "clim": jeudi à Villarreal, Clauss a refroidi le public espagnol, qui commençait à croire très fort à une possible remontée, et a libéré l'OM qui grâce à son latéral droit a évité le désastre (4-0; 1-3) et a validé la poursuite de son aventure européenne.
Mais le match de jeudi au Stade de la Céramique a été à l'image des derniers mois vécus par Clauss, plein de hauts et de bas. Car avant de marquer, il avait vécu une rencontre très pénible, avec notamment une première période de très grande souffrance, martyrisé par Etienne Capoue et les autres.
Les semaines précédentes, c'est en dehors du terrain que Clauss avait le plus fait parler de lui, avec en point culminant les derniers jours du mercato, quand le club avait clairement fait comprendre qu'il n'était pas satisfait du comportement de l'ancien Lensois et qu'il envisageait un départ.
- Longoria critique -
Le premier à l'évoquer, à demi-mot en conférence de presse, avait été Gennaro Gattuso, manifestement pas très convaincu par les problèmes physiques soulevés par le joueur. En interne, on confirmait d'ailleurs que l'Italien avait été "très agacé" par la sortie de Clauss lors du match contre Monaco, à un moment où l'effectif était décimé par la CAN.
Quelques jours plus tard, Clauss était de retour à l'entraînement et faisait à son tour passer son message en se touchant très ostensiblement l'arrière du genou après chaque passe devant les journalistes invités à suivre le premier quart d'heure de la séance.
Dans la foulée, le président Pablo Longoria avait confirmé ouvertement une certaine crispation du côté de la direction.
"On n'a pas apprécié certaines choses. Jonathan est un joueur attachant, avec une sensibilité spéciale. Mais en tant que joueur international, on a besoin qu'il soit leader et on s'attend à ce qu'il donne un exemple positif (...) A un moment, il n'a pas été l'exemple qu'on souhaitait", avait déclaré l'Espagnol.
Enfin, avant le match à Brest qui allait sceller le départ de Gattuso et l'arrivée de Jean-Louis Gasset, c'est le conseiller sportif de Longoria Mehdi Benatia qui avait choisi de remettre une pièce dans la machine en critiquant à son tour très durement le professionnalisme du joueur.
Mais au bout du compte, Clauss est resté à l'OM et en est resté l'un des joueurs les plus précieux, avec déjà quatre buts et dix passes décisives cette saison, malgré une certaine irrégularité dans les performances.
- La confiance de Deschamps -
Gasset, lui, a très vite fait comprendre qu'il était temps de passer à autre chose. "Jonathan est dans les deux ou trois meilleurs latéraux français, que l’on joue à quatre ou cinq derrière", a-t-il ainsi affirmé après la victoire ramenée de Clermont.
"Il sait attaquer quand on joue à cinq, il sait défendre quand on passe à quatre. Il a un physique hors normes. Je le trouve très fort", avait-il ajouté.
Le nouvel entraîneur marseillais n'a de toutes façons pas de véritable alternative, en attendant un possible retour d'Amir Murillo, dont il a annoncé samedi qu'il avait repris la course.
Clauss devrait donc être de nouveau titulaire dimanche à Rennes avant de retrouver l'équipe de France et son sélectionneur Didier Deschamps, qui a rappelé jeudi qu'il comptait toujours sur le Marseillais.
"Jonathan a vécu des moments difficiles, pénibles (...) Le plus important est d'avoir maintenu le contact avec Jonathan comme je le fais avec tous les joueurs qui peuvent avoir périodes sportives ou extra-sportives compliquées", a déclaré +DD+.
"La situation s'est normalisée et la vérité du terrain lui donne raison. Tant mieux pour lui, pour son club, pour l'équipe de France. Tout le monde est gagnant", a-t-il ajouté.
T.L.Marti--NZN