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François Cros et Thomas Ramos indispensables, Maxime Lucu et Matthieu Jalibert laissent passer leur chance: le Tournoi des six nations, conclu samedi par un succès contre l'Angleterre (33-31) à Lyon, a redistribué quelques cartes au sein du XV de France.
. Les gagnants
François Cros. Sans doute le Français le plus régulier du Tournoi. De retour parmi les titulaires à la faveur de la nouvelle grave blessure à un genou de son coéquipier toulousain Anthony Jelonch, le troisième ligne a rappelé à quel point il était essentiel dans les tâches obscures. Mais pas que. "C'est un régulateur. Il sait tout faire. C'est un joueur qu'on est contents d'avoir avec nous", salue le sélectionneur Fabien Galthié.
Thomas Ramos. Sans sa pénalité de 50 mètres passée à la dernière minute pour arracher la victoire aux Anglais, le bilan final des Bleus n'aurait pas été le même. Aussi précieux dans le jeu courant que face aux perches, capable d'évoluer indifféremment à l'arrière ou à l'ouverture, il a terminé pour la deuxième année consécutive meilleur réalisateur du Tournoi (63 points). Le Toulousain de 28 ans au franc-parler est devenu incontournable en équipe de France, dont il est aujourd'hui l'un des patrons du vestiaire. "Thomas a beaucoup de leadership, dans la conduite du jeu et sur les hommes", confirme Galthié.
Thibaud Flament-Emmanuel Meafou. Le staff tricolore attendait depuis longtemps de pouvoir associer en deuxième ligne les deux Toulousains, aux profils complémentaires, entre un formidable athlète à l'aise en touche et un monstre de puissance. Absents sur blessure en début de compétition, ils ont beaucoup apporté lors des deux derniers matches au pays de Galles et contre l'Angleterre, et semblent bien partis pour s'installer durablement dans la cage.
Nolann Le Garrec. Première sélection, homme du match pour sa première titularisation, deux premiers essais et une chistera délicieuse à Cardiff qui restera comme l'un des gestes marquants du Tournoi côté français: le demi de mêlée, plein de culot et d'autorité malgré ses 21 ans, a vécu les dernières semaines en accéléré. Le joueur du Racing 92 a pris une sérieuse option sur le rôle de doublure d'Antoine Dupont lorsque ce dernier en aura fini avec le rugby à VII et les Jeux olympiques de Paris cet été. Il est le symbole d'une jeunesse décomplexée --avec l'arrière Léo Barré (21 ans) et le centre Nicolas Depoortere (21 ans)-- qui a apporté beaucoup de fraîcheur sur les deux derniers matches après les débuts prometteurs du colosse Posolo Tuilagi (19 ans).
. Les perdants
Maxime Lucu. Loin de son niveau affiché avec Bordeaux-Bègles, le demi de mêlée a été le bouc-émissaire du début de Tournoi raté des Bleus. Il a raté le coche en l'absence de Dupont et perdu sa place de titulaire au profit du jeune Le Garrec. "Il faut accepter les critiques, même si elles font mal et qu'elles sont dures", assume-t-il. "J'ai passé des semaines pas très rigolotes, c'est ce qui fait le caractère d'un joueur de rugby".
Matthieu Jalibert. Comme son compère de la charnière de l'UBB, le demi d'ouverture, fébrile défensivement et pas toujours très juste en attaque, n'a pas su transposer sous le maillot bleu, avant de se blesser à un genou contre l'Italie, ses performances des derniers mois en club. Romain Ntamack n'a pas trop de souci à se faire pour son retour de blessure.
Cameron Woki. Titulaire pendant le Mondial-2023, le deuxième ligne du Racing a traversé comme une ombre les trois premières journées du Tournoi avant de disparaître des feuilles de match. "On a senti qu'il avait besoin de se reposer", justifie Galthié.
Jonathan Danty. Deux performances très moyennes contre l'Irlande et l'Ecosse avant d'être exclu face à l'Italie pour un plaquage dangereux: le puissant trois-quarts centre de La Rochelle a lâché du lest sur la concurrence, incarnée par les jeunes Depoortere et Emilien Gailleton (20 ans). Sanctionné d'un carton rouge, lors de la déroute irlandaise, le deuxième ligne Paul Willemse s'est également tiré une balle dans le pied.
P.Gashi--NZN