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Triple champion du monde et double champion d'Europe en skiff, le rameur allemand Oliver Zeidler s'avance comme favori pour le titre olympique dans la catégorie solitaire de l'aviron. Jusqu'aux Jeux de Paris, il raconte son parcours à l'AFP.
Dans ce deuxième épisode, il revient sur son échec aux JO de Tokyo, en 2021, "un sérieux revers" qui lui a appris que, pour atteindre son "rêve" de médaille olympique, il fallait aussi une part de "chance".
. Perte de légèreté dans le sport
"Je pense que ma carrière, étant donné qu'elle a connu une progression assez linéaire et régulière vers le haut, allait forcément connaître, à un moment ou à un autre, un contre-temps. Le premier est venu en 2020, quand les Jeux olympiques ont d'abord été reportés d'une année à cause de la pandémie de Covid-19. J'ai alors un peu perdu cette légèreté, cette facilité dans le sport. Toute cette incertitude, de savoir si les Jeux auraient tout de même lieu, ça ne m'a pas permis d'accumuler de la confiance en amont. J'ai gagné les régates avant les Jeux, je suis allé à Tokyo en tant que favori pour la médaille d'or. Mais, en demi-finales, j'ai fait, et de très loin, la plus mauvaise course de mon année. Sur les 26 courses que j'ai disputées cette saison, il y en a deux que je n'ai pas terminé à la première place. Une course, c'était une troisième place en Coupe du monde et la seconde, c'était une quatrième place en demi-finales des Jeux olympiques."
. Besoin de recul
"Ca a été un sérieux revers de ne pas accéder à la finale des Jeux à Tokyo. C'était mon grand rêve de gagner une médaille olympique et, avec mon passage de la natation à l'aviron, j'ai enfin eu la chance de l'accomplir, ce qui était totalement illusoire avant. Donc c'était déjà très difficile. J'ai eu besoin de prendre du recul par rapport à l'aviron pendant deux mois. Je suis allé m'aérer à la montagne. Un ami de Zürich est venu me rendre visite, il est aussi rameur. Il avait une course un week-end sur le Rotsee à Lucerne. Et quand je me suis retrouvé là-bas, mon bassin de compétition favori, je me suis dit: +OK, quand je rentrerai à la maison, je remonterai dans le bateau, et je m'y remettrai+. C'est venu ainsi. Paris était déjà à coup sûr dans ma tête. Je savais que si je reprenais, je serais compétitif, je serais le représentant de l'Allemagne en skiff. Le fait que, avec le report de Tokyo d'un an, l'olympiade était raccourcie à trois ans, ça a été aussi une motivation: je trouvais que c'était gérable. Et je me suis engagé dans la préparation olympique."
. Être moins perturbé par les conditions
"J'ai tout simplement eu de la malchance, on doit le dire comme ça. Et c'est ce que j'ai aussi appris: aux Jeux olympiques, on a aussi besoin de chance. Les conditions à Tokyo laissaient à désirer. J'ai encore les images télévisées dans la tête, où l'on voit que j'avance droit mais que mon bateau est totalement en biais, parce que, dans cette demi-finale, on devait contrebraquer. Mais bon, l'aviron est tout simplement un sport d'extérieur, on doit aussi faire avec la nature. En conséquence de ce qui m'est arrivé à Tokyo, j'ai essayé de me pencher sur tous ces facteurs, et de me préparer à être compétitif quelles que soient les conditions, pour être moins perturbé et être performant à Paris. On ne peut se préparer à toutes les conditions météo que si on va par tous temps sur l'eau et on s'entraîne. Ou alors, il faut se rendre sur un plan d'eau et observer quelles sont les conditions là-bas, connaître les spécificités de tous les bassins de compétition au monde et y être mieux préparé."
Propos recueillis par Thomas BACH
T.Furrer--NZN