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La fin approche. Le manager de Montpellier Patrice Canayer, qui quittera le double champion d'Europe en fin de saison, attaque la phase finale de la Ligue des champions avec une envie intacte, mercredi en barrage aller à Zagreb, dans une salle si souvent fréquentée.
Au bout de sa 30e campagne européenne avec le MHB, Canayer, 62 ans, nourrit une ambition attisée par sa prestigieuse victoire début mars à Barcelone (37-34), la première de sa longue carrière.
"Je me suis servi du match à Barcelone pour expliquer aux joueurs que l'on n'avait aucune limite à avoir. J'en suis convaincu, on est capables de battre toutes les équipes, mais dès que l'on s'écarte du chemin on redevient une équipe plus ordinaire", a-t-il expliqué.
Pour Canayer comme pour son équipe, tout reste donc à écrire et à faire malgré l'imminence de la fin d'une histoire débutée en 1994 et marquée notamment par deux victoires en Ligue des champions (2003 et 2018), les seules d'un club français, et une présence ininterrompue en Coupe d'Europe.
"Cela sert à quoi de jouer une compétition si tu ne veux pas aller au bout? On a atteint un objectif respectable pour le club mais je suis très loin d'avoir atteint les objectifs que je me suis fixés avec cette équipe. Je ne vais pas me satisfaire d'un 8e de finale", a-t-il assuré.
- Allergique à la défaite -
Même si le MHB n'a pas les moyens des principaux favoris avec son budget de huit millions d'euros, le chevronné technicien n'exclut rien. Et il peut s'appuyer sur son expérience et sur la conquête de la seconde couronne européenne du club héraultais, décrochée en 2018 à la surprise générale après avoir écarté Barcelone, Flensburg, le tenant du titre Skopje et Nantes.
"A cette période de la saison en 2018, je ne pense pas que l'on était meilleurs. On avait des points forts différents, mais d'autres points faibles. Cela ne nous a pas empêchés de gagner", explique-t-il.
En 2018, dans les jours précédents le Final Four à Cologne, Montpellier avait en effet chuté à Saint-Raphaël, abandonnant au Paris SG le titre de champion de France qui lui tendait les bras.
L'échec la semaine passée en demi-finale de Coupe de France devant un PSG diminué par de multiples absences, qu'il n'a pas digéré, peut donc alimenter un même sentiment de revanche.
Patrice Canayer, qui n'a pas encore confirmé de quoi son avenir professionnel sera fait, est de toute façon allergique à l'échec et veut repousser la sanction d'une élimination et d'un dernier revers européen avec le MHB, toujours aussi insupportable à ses yeux.
- Pas un "vieux con" -
"J'ai un mal terrible avec la défaite. Elle me ronge la tête. J'aime la victoire, mais je déteste encore plus la défaite (...). La défaite, c'est une souffrance. J'essaie de me raisonner, mais je n'y arrive pas", raconte-t-il.
Pour échapper au piège croate, le Gardois va désormais tenter de déminer le terrain à ses joueurs, qui vont affronter une salle à l'ambiance souvent hostile.
"Je sais où je vais, mais je veux y aller sans peur. A Zagreb, nous serons confrontés à un double contexte, celui des matches à élimination directe, avec des ballons décisifs à jouer, et celui de l'environnement. J'ai une petite idée de ce qui va se passer. On a plutôt intérêt à être bien dans nos têtes."
En 2003, en quart de finale, sur la route de son premier titre européen, le MHB de Canayer avait résisté aux projectiles et aux chants hostiles des Ultras du club de foot du Dinamo Zagreb, venus renforcer leurs voisins du hand.
"J'espère pouvoir aider mes joueurs, mais je ne veux pas être le vieux con qui rabâche les choses. L'important n'est pas de parler, mais d'être entendu", assure le manager, qui n'a décidément rien d'un ancien combattant avant son dernier combat européen avec le club héraultais.
T.Furrer--NZN