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La France ne compte plus aucun champion du monde de boxe. Arsen Goulamirian, dernier détenteur d'une ceinture mondiale, a été dépossédé de son titre WBA des lourds-légers aux points par le Mexicain Gilberto "Zurdo" Ramirez samedi à Los Angeles.
Goulamirian rêvait d'unification de ceintures, mais il devra désormais rebondir après avoir été largement dominé par un adversaire venu des catégories inférieures, qui a su le manoeuvrer à la perfection.
Gilberto "Zurdo" ("gaucher") Ramirez (46 victoires, 1 défaite) a été désigné vainqueur à l'unanimité des juges qui ont tous donné 118 à 110 en sa faveur, un score sans appel.
Goulamirian, champion WBA depuis 2018, avait défendu à quatre reprises sa ceinture, mais a payé selon lui son manque de combat, alors qu'il n'était monté sur le ring qu'une seule fois depuis début 2020.
"Il a gagné, il a été plus performant aujourd'hui. Je manque de +ring+. J'ai pourtant fait de bonnes semaines de +sparring+ (entraînement), mais on ne remplace pas le combat", a expliqué Goulamirian (désormais 27 victoires et 1 défaite), le visage grandement marqué.
Le Français a vu sa carrière freinée ces dernières années par des problèmes avec ses promoteurs, et n'a presque pas combattu.
"J'ai eu trop de problèmes avant le combat. Je pense que c'est ça qui m'a perturbé sur le ring. Mais le roi n'est pas mort, je suis toujours là, je vais revenir fort, et pourquoi pas pour une revanche", a-t-il espéré.
- "Inconfortable" -
Entré sur le ring avec les drapeaux français et arménien, son pays d'origine, Goulamirian, barbe fournie et regard concentré, combattait pour la première fois aux Etats-Unis dans le YouTube Theater à Inglewood (sud de Los Angeles), collé à l'immense SoFi stadium des Los Angeles Rams (équipe de football américain).
Devant quelques milliers de spectateurs, il a reçu les encouragements des membres de la grande communauté arménienne de Los Angeles, sans trouver la solution sur le ring.
Presque à chacune des douze reprises, Goulamirian a touché avec quelques coups puissants mais rarement nets, à l'inverse de Ramirez, moins puissant mais plus précis, et à l'aise pour esquiver et ralentir les manoeuvres du Français.
"Il est inconfortable, je ne m'imaginais pas à ce point là", a soufflé Goulamirian. "Le coach m'avait prévenu pourtant. C'est un serpent. Je n'arrivais pas à le toucher. Il gêne. Il passe de partout tu ne sais pas où le toucher".
Goulamirian a réussi quelques enchaînements et quelques bons uppercuts, ou encore trois crochets du droit hyper violents qui n'ont pas fait ciller le Mexicain, qui a l'art d'absorber les coups.
Ramirez, moins affûté mais bien campé sur sa jambe arrière, le buste penché en avant, a souvent contré Goulamirian, et l'a même fait vaciller après une droite lors de la 6e reprise.
Goulamirian avait signé pour ce combat avec "Golden Boy", société de promotion de l'ex-star du noble art Oscar De La Hoya, présent samedi pour soutenir Ramirez, l'un de ses protégés.
Le Français doit avoir encore un autre combat organisé par Golden Boy, qu'il espère au mois de juin aux Etats-Unis, alors qu'il s'entraîne à Big Bear dans les montagnes californiennes avec Abel Sanchez, l'ancien mentor de Gennady Golovkin.
Ramirez a, à l'inverse, parfaitement relancé sa carrière, lui l'ancien champion WBO des super-moyens de 2016 à 2019, qui est depuis monté de deux catégories mais avait été ralenti par une défaite en novembre 2022 contre le Russe Dmitry Bivol chez les mi-lourds.
F.Schneider--NZN