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C'est avec les larmes aux yeux et une "immense fierté" que Madeleine Malonga a savouré dimanche sa victoire au Grand Chelem d'Antalya. Pas encore sélectionnée aux Jeux olympiques, elle savait qu'"il n'y avait qu'une issue, c'était la gagne", a-t-elle expliqué à l'AFP et l'Equipe.
Malonga est en concurrence avec Audrey Tcheuméo dans la catégorie des -78 kg, la seule encore non pourvue alors que la fédération a déjà sélectionné 13 judokas pour les Jeux de Paris. Le comité de sélection doit se réunir mardi, alors que Tcheuméo reste sur une 5e place au Grand Chelem de Tbilissi la semaine dernière.
Q: Quel est votre sentiment après cette victoire?
R: "J'ai une immense fierté, parce que l'olympiade a été très difficile. Il y a un an, je savais qu'en ne faisant pas les Championnats du monde (sa concurrente Audrey Tcheuméo avait été choisie et avait récolté l'argent, NDLR), pour aller chercher cette qualification olympique il allait falloir se lever très très tôt. Et je me suis levée très très tôt, je me suis entraînée très fort, je me suis remise en question et je me suis battue jusqu'au bout et à chaque sortie ça a été difficile. Mentalement... (elle marque une pause) ça fait dix mois que c'est difficile mais je n'ai pas lâché. J'ai eu la chance d'avoir le soutien aussi du club (Blanc Mesnil, NDLR), et aujourd'hui ça paie. Je suis fière de moi".
Q: Comment avez-vous abordé cette journée décisive ce matin ?
R: "Déterminée, il n'y avait qu'une issue c'était la gagne. Ca m'a tellement mis un coup après Paris (elle n'avait pas été sélectionnée après sa médaille de bronze en février et alors qu'elle avait battu Tcheuméo, NDLR) que je me suis dit 'Ah ouais? OK pas de soucis, je vais me sélectionner toute seule'".
Q: Le débat est-il clos désormais ?
R: "Les décideurs décideront comme toujours. Je ne vais pas m'exprimer là-dessus. Je me suis donnée et je suis trop contente".
Q: En demi-finale contre l'Allemande Wagner, vous marquez un point avant d'avoir un moment de flottement pendant deux minutes. Que s'est-il passé?
R: "Oui, je ne sais pas si c'est la peur, le stress aussi forcément. Je savais que c'était un combat important. C'était un gros enjeu aujourd'hui. Il ne fallait pas passer à côté".
Q: Vous l'avez montré aujourd'hui, votre mental est-il votre plus gros atout?
R: "Je sais que je peux être très forte mentalement, et si je suis 100% moi-même, ça peut très très bien se passer. Mon objectif c'était de gagner mais quelque part aussi de rester moi-même, déterminée, agressive, et de n'avoir aucun regret quoiqu'il arrive. Rester tout le temps moi-même, ça c'est ma devise".
Propos recueillis par Olivier LEVRAULT à Antalya
W.O.Ludwig--NZN