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Le handball s'apprête à perdre en même temps deux des meilleurs joueurs de l'Histoire: la star danoise Mikkel Hansen a emboîté le pas de son ami et rival Nikola Karabatic en annonçant à son tour, mercredi, qu'il prendrait sa retraite cet été à l'issue des Jeux olympiques.
Le clin d'oeil est même double puisque les deux seuls joueurs à avoir été élus meilleur handballeur du monde à trois reprises tireront, sauf blessure, leur révérence à l'issue de ces Jeux organisés par Paris, où ils ont joué ensemble sept saisons durant (2015-2022).
Les deux arrières gauches ou demis centres, séparés de trois années (Karabatic est né en 1984, Hansen en 1987), livreront-ils le 11 août, dans le stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d'Ascq (Nord), un ultime duel de légendes en finale, même s'ils ont moins d'impact dans leur équipe que lors de leurs plus belles années ?
La rivalité sportive entre "Niko" et l'homme au bandeau a nourri la chronique du handball ces 15 dernières années sur fond de domination quasi sans partage de leurs sélections, qui détiennent les quatre derniers titres olympiques (2008, 2012 et 2021 pour la France, 2016 pour le Danemark).
Hansen, aussi impitoyable avec son puissant bras droit sur un terrain qu'avenant et accessible en dehors, a ajouté un titre de champion d'Europe (2012) et trois mondiaux (2019, 2021 et 2023) à son palmarès.
C'est d'ailleurs lors d'un Mondial qu'il s'est révélé aux yeux de la France et du grand public.
- "Toujours aussi amusant" -
Celui de 2011, dont il a terminé meilleur buteur et achevé sur une finale d'anthologie à Malmö (Suède), où Français et Danois se sont rendus coup pour coup (37-35 pour les Bleus après prolongation). Et Karabatic et Hansen but pour but: 10 réalisations chacun.
Si les deux joueurs probablement les plus connus de la planète handball partagent également comme point commun d'avoir porté le maillot du FC Barcelone (mais pas ensemble), le Danois ne prolongera donc pas, comme son aîné, le plaisir jusqu'à ses 40 ans.
"Si je le voulais vraiment, je pourrais probablement jouer jusqu'à l'âge de 40-45 ans. Mais ce n'est pas moi. Je préfère m'arrêter avant l'heure que de m'arrêter un peu trop tard" a expliqué mercredi Hansen (266 sél., 1.350 buts), les larmes aux yeux, lors d'une conférence de presse.
"J'ai toujours dit que j'arrêterais le jour où le jeu et la joie ne seraient plus là. Ils sont encore là. C'est toujours aussi amusant. Je me consacre toujours à 100 % à ce que je fais, mais je pense que j'en suis arrivé à un point où je sens que d'autres choses m'attirent un peu" a ajouté le meilleur buteur de l'Histoire de l'Euro (296 soit... un de plus que Karabatic).
- La C1, un manque -
En attendant, Hansen entend "profiter le plus possible" de ces dernières mois, qu'il attend avec impatience, alors que des problèmes aux adducteurs l'ont tenu éloigné des terrains tout le mois de mars.
Au printemps 2023, il avait été arrêté pour stress, et son retour au pays, à Aalborg en 2022, avait débuté par une phlébite doublée d'une embolie pulmonaire qui l'avaient empêché de finir la saison avec le PSG.
Paris, un club où il ne sera pas parvenu, pas plus qu'avec le Barça, à remporter la Ligue des champions, malgré six participations au Final Four (pour deux finales perdues).
Il lui reste une ultime occasion, cependant ardue, pour combler avec Aalborg (qualifié pour les quarts cette année) le seul vide de son immense carrière.
X.Blaser--NZN