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Deux victoires à zéro: le Paris Basketball a remporté l'Eurocoupe, deuxième compétition européenne, avant même le troisième match d'appui décisif, après sa victoire à Bourg-en-Bresse vendredi (89-81), un titre qui lui offre également un billet pour la prochaine Euroligue.
C'est justement sous les yeux des deux plus hauts dirigeants de la plus prestigieuse compétition continentale, l'ancienne légende serbe Dejan Bodiroga (président) et le Lituanien Paulius Motiejunas (PDG), que les Parisiens ont laissé éclater leur joie de rejoindre le grand monde et d'apporter un deuxième trophée, deux mois après le premier (la Leaders Cup), à leur jeune et ambitieux club.
Le tout, à l'issue de leur deuxième campagne européenne seulement, et sans avoir encore disputé les play-offs du championnat de France.
Créé de toutes pièces en 2018, transfiguré l'été dernier avec l'arrivée d'un entraîneur (le Finlandais Tuomas Iisalo), deux adjoints et six joueurs en provenance de Bonn, le Paris Basketball rejoint au palmarès à Monaco, vainqueur de cette C2 en 2021, en espérant à présent imiter la Roca Team qui a fait son trou en Euroligue.
"La progression est fulgurante. Je ne sais pas s'il y a un équivalent dans l'histoire du basket européen", a estimé Iisalo, déterminé à relever le défi Euroligue "car nous voulons accomplir quelque chose d'unique dans le basket européen".
Sa victoire finale - devant également François Hollande - consacre une saison continentale parfaite, où il aura seulement chuté une fois (pour 22 succès), en poules, et écrasé les play-offs, battant Badalone (1-0) et les London Lions (2-0), avant les Bressans.
Même s'ils ont beaucoup mieux résisté que lors du premier match mardi à Paris (défaite 77-64), et malgré le soutien sans faille et bruyant de leur public d'Ekinox (3.500 places),les joueurs de Frédéric Fauthoux ont fini par s'incliner devant une équipe irrésistible depuis fin janvier (série de 19 victoires en cours).
"La clé, c'est la confiance collective que nous avons tous, les joueurs envers leurs coéquipiers: +si je fais mon boulot et celui d'à côté aussi, alors nous allons réussir+. Et la confiance qu'ont les joueurs envers le staff. Je suis très fier de ce groupe", a estimé Iisalo, 41 ans.
- TJ Shorts encore grand -
Une formation qui impose une pression et un rythme effréné des deux côtés du terrain, le fruit d'entraînements extrêmement intenses et de nombreuses rotations, grâce à la profondeur de banc, qui essorent l'adversaire.
Des ressources illustrées par ces deux flèches derrière l'arc décochées consécutivement par le Finlandais Mikael Jantunen (15 pts) dans le dernier quart-temps, la seconde octroyant huit longueurs d'avance à son équipe (75-67, 34e).
Un effectif sublimé par TJ Shorts, meilleur joueur de la dernière Ligue des champions avec Bonn et de cette saison d'Eurocoupe.
Le meneur américain de poche (1,75 m) aux cheveux teints en rouge a fait honneur à son tout récent titre, terminant meilleur marqueur avec 22 points dont 13 en première période, durant laquelle il a maintenu Paris au contact (43-46) face à la "Jeu" adroite à longue distance (7/13) et qui a débuté en fanfare (16-9).
Mais, malgré Bodian Massa (12 pts) et Isiaha Mike (16), elle n'est pas parvenue à maintenir cette adresse et a été handicapée par les quatre fautes avant le quart d'heure de jeu de Jeremy Morgan.
Le retour de l'ailier américain a dynamisé Bourg-en-Bresse dans le dernier quart-temps, revenu à quatre longueurs à trois minutes de la fin. Un écart néanmoins annihilé par un tir primé de Nadir Hifi (83-76, 38e).
Longtemps contenu, le néo meneur international français (première sélection en février) a ensuite délivré une passe décisive pour un dunk de Justin Simon pliant la partie à une minute du buzzer (87-76).
Lorsqu'il a retenti, les Parisiens ont formé un joyeux tas sur le parquet, devant les deux dirigeants de l'Euroligue, ce grand monde qui s'ouvre à eux.
P.Gashi--NZN