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Afin d'effacer la défaite du Paris SG et sa performance médiocre au match aller, Kylian Mbappé est très attendu contre Barcelone mardi en quart de finale retour de Ligue des champions: par le club, les supporters mais aussi l'Espagne qui devrait être sa destination cet été.
Le Parc des Princes était prêt, mercredi dernier, à s'enflammer pour sa superstar et lui pardonner son départ annoncé du PSG fin juin. Mais l'étincelle n'est jamais venue et c'est plutôt Ousmane Dembélé qui a été la coqueluche du public parisien, avant l'effondrement de l'équipe (3-2).
De part et d'autre des Pyrénées, les chroniqueurs n'ont pas eu assez de mots durs pour qualifier la performance du Français, incapable de s'extraire du marquage des défenseurs catalans. Le quotidien madrilène Marca, qui encensait un "Mbappé inarrêtable" au tour précédent contre la Real Sociedad, l'a cette fois-ci qualifié de "fainéant".
Et le journal proche du Real Madrid, futur club plus que probable du capitaine des Bleus, de remarquer: "Mbappé pourrait éclaircir très vite son avenir si son équipe n'est pas capable de revenir" à Barcelone.
Le PSG affiche un optimisme de circonstance avant la manche retour. Mais concernant son numéro 7, plane en interne le sentiment qu'il a la responsabilité de faire mieux, au vu de son salaire et son statut. Surtout s'il veut partir du club sur une bonne note.
- "Les points sur les i" -
Côté supporters, Brice Colmenero, 33 ans, qui va faire le déplacement, s'exclame à propos du trou d'air traversé par l'attaquant (un seul but sur ses cinq derniers matches): "C'est le karma! Il a tellement fait le mariole en conférence de presse qu'il subit un retour de bâton".
Le 22 mars avant le match amical France - Allemagne, fort d'un triplé contre Montpellier quelques jours plus tôt, Kylian Mbappé avait tancé un journaliste: "Quand tu vois mes dernières performances tu vois un gars perturbé" par les commentaires? Depuis, il n'a inscrit aucun but.
Le supporter estime que le match de mardi en dira long sur l'étoffe du joueur: "C'est là où on va voir s'il devient grand... Je pense que lui-même a les boules (d'avoir raté le match aller). Mardi ce sera en Espagne, sa prochaine destination, il doit mettre les points sur les i, lui-même sait que sinon, il sera la risée".
Pour Alexandre, 30 ans, membre d'un groupe d'Ultras, "on sait quel joueur il est, il peut en planter un, deux, trois". "Je ne l'ai pas trouvé très impliqué à l'aller, est-ce qu'il est déjà parti dans sa tête?", s'interroge le supporter.
Son entraîneur Luis Enrique, lui, s'est plutôt appliqué à protéger son joueur après la défaite: "L'entraîneur est responsable, il ne faut pas parler de tel ou tel joueur".
- Pierre blanche -
Pourtant le coach a bel et bien pris un risque en tronquant le temps de jeu de son meilleur joueur depuis l'annonce par celui-ci de son départ aux dirigeants.
Si une explication entre les deux hommes à l'entraînement le 2 mars semblait avoir aplani les tensions, celles-ci ont repris en fin de mois quand Luis Enrique a sorti le joueur à l'heure de jeu contre Marseille, un rendez-vous que Mbappé, décevant ce soir-là, avait pourtant marqué d'une pierre blanche.
Que Kylian Mbappé, qui n'avait jamais été autant placé sur le banc depuis son arrivée au PSG, ait gambergé ou pas, le match de mercredi dernier dessine aussi une réalité plus inquiétante pour le joueur: le jeu de l'équipe ne passe pas tant par lui que par Ousmane Dembélé et Vitinha.
Et en face, son partenaire en équipe de France Jules Koundé a paru très bien préparé pour le neutraliser, aidé par Ronald Araujo.
Se transcender mardi sera donc une obligation si le natif de Bondy, qui a toujours voulu gagner la Ligue des champions avec le PSG, ne veut pas vivre là son dernier match dans cette compétition avec le club. Le défi est à la hauteur de son statut: mener son équipe vers une victoire en forme de "remontada" inversée.
Y.Keller--NZN