AEX
-3.3700
En chute libre en Ligue 1, l'OM abat jeudi la dernière carte qui puisse encore lui permettre de sauver sa saison avec la réception de Benfica en quart de finale retour de la Ligue Europa, mais les Marseillais ont l'obligation de gagner, ce qu'ils n'ont pas fait depuis plus d'un mois.
Battu 2-1 à l'aller à Lisbonne, l'OM est encore en vie et il a très envie de croire à une aventure européenne qui se prolonge encore un peu, au moins jusqu'aux demi-finales du mois de mai et pourquoi pas un peu plus.
Alors les Marseillais parlent de "match le plus important de la saison", comme Pau Lopez, ou convoquent la magie du Vélodrome, qui sera plein à craquer jeudi, avec des supporters qui laissent leur colère et leur frustration à la maison les soirs de Ligue Europa.
Les ingrédients de l'exploit sont connus, donc, mais il y a aussi la réalité: l'OM a perdu ses cinq derniers matchs et n'a plus gagné depuis le 10 mars et un laborieux succès contre Nantes (2-0), qui marquait le début de la fin de l'état de grâce de Jean-Louis Gasset.
"C'est vrai. C'est vrai...", a souri l'entraîneur marseillais quand on lui a abruptement rappelé mercredi la sombre dynamique qui accompagne son équipe.
"Mais comme on est toujours positifs, on reste sur la dernière impression. Et là dernière impression, c'est qu'à l'heure de jeu, avec une équipe improbable, avec Luis Henrique en piston droit, un petit de 18 ans (Emran Soglo, ndlr) en piston gauche, Kondogbia dans une défense à trois, on les a mis à mal, on les a fait douter, ils ont été sifflés", a-t-il aussi rappelé.
- "L'espoir et l'envie" -
"C'est très encourageant. On veut croire qu'on a mérité de garder l'espoir et d'être encore en vie. Si on commence jeudi comme on a fini là-bas, on va faire ce qu'il faut", a aussi assuré le technicien marseillais.
Présent à ses côtés, le défenseur central Leonardo Balerdi, qui est aussi une option pour un côté gauche sinistré par les absences de Quentin Merlin (blessé) et Ulisses Garcia (non-qualifié), retenait lui "l'espoir et l'envie".
"En championnat, on n'est pas très bien. Mais en Ligue Europa, on a vraiment l'espoir de faire un cadeau à ce public et à cette ville. Ils le méritent", a-t-il ajouté, évoquant "un match exceptionnel".
L'ambiance, au moins, promet de l'être, avec plus de 65.000 spectateurs attendus, dont quelque 2500 ou 3000 supporters de Benfica, dont le déplacement a été autorisé, ce qui avait permis de débloquer la situation de ceux de l'OM il y a une semaine à Lisbonne.
Si l'aller s'était déroulé sans incident, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône a tout de même annoncé un "dispositif de sécurité renforcé", avec un millier de policiers déployés.
- Aubameyang précieux -
Pour emmener son public avec lui, l'OM devra ensuite marquer, ce qu'il peine à faire depuis un mois, à l'exception de Pierre-Emerick Aubameyang, qui a toujours été performant cette saison sur la scène européenne.
Autour de lui, les autres devront hausser leur niveau et Gasset, qui n'a pas beaucoup d'autres ressources que le bricolage ces derniers temps, devra trouver les meilleures solutions avec le maigre effectif à disposition, Jonathan Clauss et Ismaïla Sarr étant vraisemblablement trop justes pour intégrer le groupe.
"On va devoir trouver un équilibre entre attaquer, leur faire sentir où ils sont et la nécessité de garder un oeil très attentif sur leurs transitions", a résumé Gasset.
"Je sens mes joueurs conscients du match qu'il faut faire, conscients qu'on l'a déjà fait, mais aussi conscients qu'on a un but de retard contre un grand club pour qui ce genre de match est la norme. A nous d'en faire un match hors norme", a-t-il ajouté. Le Vélodrome n'attend que ça.
A.Senn--NZN