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Avec 32 buts inscrits sur l'ensemble des rencontres et un record vieux de vingt ans battu, les quarts de finale de la Ligue des champions ont été un formidable coup de pub pour la coupe aux grandes oreilles qui veut tuer dans l’œuf la création d’une Super Ligue concurrente.
En 2003-2004, 30 buts avaient été marqués lors des quarts entre le FC Porto et l'Olympique lyonnais (4-2, score cumulé à l’aller et au retour), l'AC Milan et La Corogne (4-5), le Real Madrid et l'AS Monaco (5-5) et Chelsea et Arsenal (3-2).
Et si cette saison, la profusion de buts a surtout eu lieu lors des matches aller, le suspense produit au retour tombe également à pic alors que le projet de Super Ligue a refait surface il y a quelques mois.
Exposée en 2021 par douze clubs - dont le Real Madrid, le FC Barcelone et trois clubs italiens (Inter Milan, AC Milan, Juventus) -, la première mouture de projet de Super Ligue a vite été enterrée en raison de l'opposition des supporters des clubs anglais notamment et des menaces de l'UEFA et de la Fifa. Mais le projet de compétition concurrente a été relancé cet hiver à la suite de la décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE).
- Des buts, des stars et du suspense -
La première formule réservait à douze clubs seulement le droit d’entrée dans la ligue, en concurrence directe avec les coupes européennes organisées par l'UEFA. L'organisation A22, qui porte le projet, évoque à présent une compétition ouverte à 64 clubs répartis en trois ligues.
A la suite de ces quarts de finale de C1, les défenseurs de la vieille Ligue des champions auront trouvé de solides arguments pour convaincre les hésitants de rester dans le giron de l'UEFA.
La C1 aujourd'hui est l'assurance de voir des buts donc, mais aussi les meilleures équipes du monde qui s'affrontent, faisant de cette compétition l'objectif N.1 de leur saison.
Elle permet annuellement d'assister à plusieurs immenses affiches comme Manchester City - Real Madrid qui se sont affrontés lors des trois dernières éditions, Bayern Munich - Arsenal ou PSG - Barcelone, cette saison.
Hormis les stars Cristiano Ronaldo, Lionel Messi et Neymar qui ont quitté l'Europe pour l'Arabie Saoudite ou les États-Unis, les plus grands joueurs actuels ont tous participé aux quarts de finale: Vinicius, Mbappé, Bellingham, Haaland, De Bruyne...
Ce grand rendez-vous de stars a donc été l'occasion d'un festival: avec 32 buts, c'est une moyenne de quatre buts par match sur l'ensemble des rencontres des quarts de finale en Ligue des champions. La double confrontation Barça - PSG a été la plus prolifique avec dix buts inscrits au Parc des Princes et au stade olympique de Montjuic.
Et quand les attaquants ont été moins en réussite, le spectacle tactique ne s'est jamais démenti comme lors du retour Manchester City – Real Madrid, fermé à double tour par la défense hermétique des Merengue et durant lequel l'opposition de style a ravi les amoureux du football.
Le format de la compétition avec des matches aller-retour à élimination directe réserve régulièrement des surprises, ce qu'une Super Ligue permettra moins facilement.
- Scénarios imprévisibles -
Fermée, cette compétition ne pourrait par définition pas garantir de scénarios imprévisibles, comme de voir Dortmund cette saison ou même le Bayern dans le dernier carré européen.
Qui d'ailleurs, à l'issue des quarts aller, aurait pu prévoir avec certitude que le Paris SG et le Real les accompagnent en demie ?
La C1 aujourd’hui permet ce mélange de "classique" (les grandes équipes sont là) et de surprises. Qui encore peut prédire avec assurance qui du PSG, du Real Madrid, de Dortmund et du Bayern soulèvera la coupe aux grandes oreilles le 1er juin prochain à Wembley ?
Seul le Real a conservé le titre trois années d'affilée en 2016, 2017 et 2018. Même Manchester City, tenant du titre et probablement la meilleure équipe au monde actuellement, ne pourra pas conserver son trophée.
Et même si la règle du but à l'extérieur a été supprimée, enlevant un peu de piment aux confrontations, le suspense reste entier et l'intérêt de la Ligue des champions également. Vivement les demies.
A.P.Huber--NZN