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Leader du Top 14 depuis début février, le Stade français n'est pas "le club le plus sexy, le plus glamour" du championnat mais au moins il est efficace, a assuré à l'AFP son talonneur Lucas Peyresblanques, avant d'affronter Bayonne samedi lors de la 21e journée.
QUESTION: Vous êtes arrivé à l'été 2022 de Biarritz, relégué en Pro D2, avec votre ami Mathieu Hirigoyen: comment s'est passée votre acclimatation?
REPONSE: "Déjà, il a fallu déménager loin de chez moi, dans une ville comme Paris que je connaissais vite fait mais pas beaucoup. Après, j'étais heureux de venir ici car c'est ce que je voulais. Et j'étais avec Mathieu donc c'était plus facile. Au début, on est resté trois mois en coloc', on a passé l'été ensemble à s'entraîner au quotidien. C'était bien pour ne pas se sentir seuls, sachant que nos copines n'ont pas pu nous rejoindre de suite. On s'est adapté comme on pouvait, on a visité Paris... C'est vrai que c'est un grand bouleversement (sourire). Mais c'est ce qu'il nous fallait dans nos vies. C'est ce qu'on recherchait pour grandir rugbystiquement et humainement".
Q: Et votre intégration dans l'effectif parisien?
R: "Je me suis senti très vite super bien parce que je connaissais des anciens des équipes de France jeunes, comme Pierre-Henri Azagoh et Arthur Coville, ainsi que Kylan Hamdaoui et Alex Arrate avec qui j'avais joué à Biarritz. Ils m'ont beaucoup aidé. Après, je sortais d'une blessure (aux ischio-jambiers, ndlr) dont je n'étais pas totalement guéri. Je sentais que j'avais besoin de travailler, d'enchaîner les entraînements, la +prépa+ physique... J'ai pris mon mal en patience et parfois ça ne matchait pas trop avec l'ancien staff mais bon, j'ai toujours essayé de rester en forme, de me tenir prêt. Et puis je suis arrivé au sein de la meilleure conquête du Top 14 donc ça m'a beaucoup aidé à progresser, forcément".
Q: Cette saison, vous êtes plus souvent titulaire, vous avez joué en Champions Cup et vous êtes bien parti pour disputer à nouveau les phases finales...
R: "Oui. De nouveaux entraîneurs, ça signifie de nouvelles chances et plus de rotation... Donc ça me sourit un peu plus, je suis davantage performant donc le staff me fait plus confiance. Je me sens mieux donc je peux tenter plus de choses, je suis plus serein aussi, je me mets moins la pression et ça me correspond plus. C'est vraiment ce que je suis venu chercher en fait: jouer dans une équipe très ambitieuse qui vise chaque année la victoire dans le Top 14 et la Coupe d'Europe. Et je suis complètement aligné avec ça. En Champions Cup, rien que la musique d'avant-match... Tout petit, je suivais Biarritz et la Coupe d'Europe était dans l'ADN du club, ça me faisait rêver donc pour moi, cette compétition, c'est une super découverte".
Q: Que pensez-vous du fait que votre solide place de leader étonne, voire irrite?
R: "C'est parce qu'on n'est pas très +sexy+, pas très +glamour+, on ne plait pas trop aux fans de rugby qui aiment le jeu +à la toulousaine+ et peut-être aussi parce c'est le club de la capitale... Maintenant, il y a plein de styles de jeu pour gagner. Regardez les Sud-Africains: ils ne font pas rêver grand monde mais leur jeu est efficace. Donc si on peut être comme eux, je ne dis pas non".
Q: Et les Bleus, vous y pensez?
R: "C'est qu'à mon poste, il y a beaucoup, beaucoup de concurrence! Quant à la tournée en Argentine, là tout de suite, je n'ai pas envie d'y être car ça voudra dire qu'on n'est pas qualifié pour la finale... Mais si on est éliminé et que j'en suis, alors une mauvaise chose en emmènera une bonne. Mais ça reste encore très, très loin".
Propos recueillis par Laure BRUMONT
O.Krasniqi--NZN