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"J'ai pris l'habitude avec Evian", de gérer la pression d'un évènement à domicile, a expliqué mercredi à l'AFP la golfeuse française Céline Boutier, qui espère briller aux Jeux olympiques de Paris (26 juillet - 11 août).
Victorieuse de son premier tournoi majeur l'an dernier à Evian, Boutier (30 ans), N.3 mondiale, reste sur la déception de ne pas avoir passé le cut du premier majeur de la saison, le Chevron Championship, la semaine dernière. Elle s'est exprimée à la veille de son entrée en lice au tournoi LPGA JM Eagle à Los Angeles où elle espère "changer le cours de [sa] saison".
QUESTION: Quelle place occupent les JO dans votre esprit?
REPONSE: "C'est un tournoi unique, en tant que golfeuse française c'est très important pour moi. Depuis l'année dernière j'y pense un peu, c'est un fait tout le monde a hâte d'y être. C'est difficile d'oublier que ça arrive vite! C'est un tournoi à part entière que je considère comme un autre majeur. C'est un tournoi qui va me porter à coeur, j'espère être en forme cette semaine-là."
Q: La compétition aura lieu sur un parcours que vous connaissez bien...
R: "J'ai intégré le pôle France girls en mon année de terminale (à 17 ans), c'était au golf national (à Saint-Quentin-en-Yvelines), là où on s'entraînait quasiment tous les jours. Je le connais bien ce parcours! C'est un parcours très exigeant, qui sera préparé de manière difficile pour les JO. Même en le connaissant, c'est un parcours qui requiert beaucoup de précision, je ne peux pas le faire +les yeux fermés+. Ca fait plus d'un an que je n'y ai pas joué, j'ai hâte d'y être, de voir ce que ça va donner avec les infrastructures des Jeux. Quand je m'entraînais encore au golf national, je ne m'attendais pas à atteindre ce niveau-là. Ca me fait bizarre, c'est assez incroyable la façon dont j'ai évolué, et dont le golf en France a évolué."
Q: Vous qui êtes souvent aux Etats-Unis ou en Asie, comment allez-vous gérer l'apport du public et la pression d'un tournoi à domicile?
R: "Ca vient avec l'expérience, ce n'est pas toujours facile à gérer. J'ai toujours un peu de mal. L'énergie du public peut être une grande force quand on est en position pour gagner. Il faudra l'utiliser d'une bonne manière. Ca peut être aussi un peu de pression supplémentaire. J'ai pris l'habitude avec Evian (tournoi LPGA majeur), où je reviens tous les ans. Evian c'est beaucoup de pression, je veux bien faire, ne pas décevoir. J'y ai appris sur moi-même, la victoire à Evian (en 2023) va m'aider, me donner plus confiance cette année dans ma capacité à gérer ces situations, spécifiquement aux Jeux olympiques."
Q: Comment les Jeux se démarquent dans votre quotidien d'un sport individuel?
R: "Le golf est tellement individuel, ces rares occasions sont spéciales. Les Jeux olympiques c'est un honneur et exceptionnel de représenter son pays, mais pas seulement. C'est aussi être inclus dans un groupe plus large que le golf. Je ferai partie du groupe +athlètes français+, c'est plus stimulant d'être dans un environnement où tout le monde a les mêmes objectif, le même parcours de sacrifices, d'entraînement..."
Q: Serez-vous présente sur la Seine pour la cérémonie d'ouverture?
R: "C'est une semaine avant les épreuves mais je vais faire l'effort de venir, c'est une fois dans sa vie. C'est à ne pas rater."
Q: Envisagez-vous de porter votre candidature comme porte-drapeau?
R: "J'y pense mais j'hésite encore à le faire. Il y a tellement d'athlètes incroyables qui le méritent. C'est difficile pour moi de me dire que je peux aussi être considérée. J'ai un peu de mal avec le fait de me mettre en avant. Ce serait une expérience incroyable, marquante dans une carrière. Ce n'est pas à prendre à la légère. Je suis encore hésitante. J'ai juste envie de faire partager le golf, un sport beau et difficile, à plus de personnes."
Propos recueillis par Robin GREMMEL
L.Zimmermann--NZN