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Titulaire au début du Tournoi des six nations, le troisième ligne Cameron Woki a fini hors du groupe France avant de renaître au Racing 92, où il demeure un rouage essentiel de la machine Ciel et Blanc, qui ira défier Toulouse samedi en Top 14.
A 25 ans, il avait été le seul Bleu à disputer, au poste de deuxième ligne où il peut également évoluer, l'intégralité des matches de la Coupe du monde 2023, terminée en quarts de finale face aux Springboks, futurs champions du monde. Quelques mois plus tard, Woki s'avançait donc dans le Tournoi 2024 avec des ambitions.
Las, remplaçant lors de la déroute contre l'Irlande (38-17), le Racingman avait enchaîné deux titularisations lors de la victoire heureuse en Ecosse (20-16) puis du nul piteux devant l'Italie (13-13)... avant de disparaître.
"Usé et fatigué", selon le sélectionneur Fabien Galthié qui mettait alors en avant les trente-trois matches disputés par Woki depuis début janvier 2023, le troisième ligne. Il avait pourtant été aligné -- à sa demande -- en club face à Toulon au moment même où les Bleus battaient le pays de Galles (45-24).
Car, après une première saison compliquée, minée par les blessures, Woki se plaît dans les Hauts-de-Seine et il avait à coeur d'aider son club. "Il est très motivé. J'ai eu deux ou trois très bonnes discussions avec Cameron: je voulais le connaître un peu mieux pour trouver les outils et les clés qui lui permettraient d'être un joueur de classe mondiale. Je pense vraiment qu'il peut le devenir", a récemment expliqué son entraîneur au Racing 92 Stuart Lancaster.
- Comme Courtney Lawes -
"Il me rappelle un peu Courtney Lawes, par son profil, par sa façon de jouer... Sa personnalité est similaire aussi, il peut évoluer deuxième et troisième ligne... Courtney, au même âge, était dans une position similaire. Il est devenu encore meilleur avec l'âge", a encore estimé l'ancien sélectionneur de l'Angleterre (2011-2015), qui a installé le futur Briviste, 35 ans et 105 sélections, au sein du XV de la Rose.
Rejeté par les Bleus, Woki entendait retrouver des couleurs chez les Ciel et Blanc. Et il l'a démontré en enchaînant les matches et les prestations de haut vol devant Castres, Clermont ou Oyonnax. Avant de défier le grand Toulouse dans la dernière ligne droite du Top 14.
"Je crois que c'est la haine, la colère d'avoir été sorti de l'équipe de France, comme ça, qui l'a aidé pour basculer et faire de belles performances. Je ne m'inquiète pas pour lui: s'il continue à travailler, qu'il conserve cette colère, s'il comprend qu'il peut être un jour tout en haut et un autre tout en bas, qu'il arrive à ne pas subir ce changement de statut et à garder toujour le même comportement, il a les qualités pour se régaler pendant des années en équipe de France", a assuré de son côté l'ailier Juan Imhoff.
- 'Personnage central' -
Même son de cloche du côté de Gaël Fickou. "Ca affecte toujours de ne pas être convoqué en équipe nationale. T'es toujours attristé, c'est le genre de matches qu'on veut jouer. Mais ça va lui remettre un coup de boost pour travailler plus dur et y être", a promis le centre international du Racing.
"En équipe de France, la concurrence est rude à tous les postes. Cameron a prouvé qu'il était un excellent joueur et qu'il avait sa place au niveau international. Des fois, ça marche un peu moins bien que d'autres. Mais il est très jeune, il peut encore apprendre et progresser. Il va continuer à performer: il nous apporte énormément, il fait de super matches avec nous, c'est un atout. Cameron, dans l'avenir, ça sera encore un personnage important du rugby français."
Ce n'est pas le Racing 92 -- troisième du Top 14 à quatre longueurs de Toulouse, deuxième -- qui s'en plaindra.
O.Meier--NZN