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Non-retenue pour les JO de Paris, la Française Audrey Tcheuméo a réussi à surmonter sa déception pour aller chercher un cinquième titre continental dans la catégorie des -78 kg, samedi à l'Euro de judo de Zagreb.
La pensionnaire du PSG s'est imposée au terme d'une finale épique contre l'Allemande Anna-Maria Wagner, N.3 mondiale.
Après un départ timide, la combattante de 34 ans n'a rien lâché, réussissant à se sauver d'un waza-ari à 30 secondes de la fin. Poussée à la prolongation, l'Allemande a progressivement baissé de rythme alors que Tcheuméo montait en puissance, jusqu'à faire voltiger son adversaire d'un magnifique ippon après deux minutes de golden score.
"Il y a eu toutes les émotions mais j'ai su rester +focus+ jusqu'à la fin et j'étais sereine, je ne sais pas pourquoi", a-t-elle réagi auprès de l'AFP. "J'étais sûre de moi, je n'avais qu'une seule chose en tête: gagner, et je suis allée jusqu'au bout."
Malgré ce cinquième titre continental (après 2011, 2014, 2016 et 2017), Tcheuméo ne participera pas aux JO de Paris ce été, la Fédération lui ayant préféré Madeleine Malonga, vice-championne olympique à Tokyo et actuelle 5e mondiale.
Alors que la décision a été officialisée il y a à peine deux semaines, on pouvait se demander comment l'expérimentée Française allait digérer cette désillusion. Et bien la double médaillée olympique (argent en 2012, bronze en 2016) a montré sa valeur de belle manière sur les tatamis de la capitale croate.
Après avoir démarré sa journée en expédiant, en 23 secondes, la Russe sous bannière neutre Nadezhhda Tatarchenko, elle a ensuite dominé l'Allemande Alina Boehm, double tenante du titre qui l'avait battue il y a quelques semaines.
- "Le passé est passé" -
En demi-finale, c'est une sacrée cliente qui s'est dressée devant elle, en la personne de l'Israélienne Inbar Lanir, N.1 mondiale et championne du monde en titre. Mais la Française s'est montrée extrêmement solide et a dominé son adversaire physiquement et techniquement pour aller chercher la finale.
"C'était une dure journée, mais c'est ça la magie du judo. On est tous pareil et c'est le mental qui joue le jour-J", a estimé Tcheuméo, se montrant philosophe à propos de sa non-sélection pour Paris: "La vie, c'est des défis. J'ai fait le choix de venir aux Europe parce que je voulais gagner et j'ai voulu kiffer l'instant présent. Le passé est passé, maintenant on va de l'avant."
Elle aura de nouveau une occasion de briller dans moins d'un mois lors des Championnats du monde.
Deux autres médailles sont venues garnir l'escarcelle bleue samedi, grâce à Julia Tolofua et Léa Fontaine dans la catégorie supérieure (+78 kg).
Pour ses premiers championnats d'Europe en sénior, Tolofua s'est offert la médaille d'argent après sa défaite en finale contre l'Israélienne Raz Hershko, N.2 mondiale.
Comme Tcheuméo, la combattante de 26 ans, de retour après une longue blessure à une épaule, ne disputera pas les JO cet été, Romane Dicko ayant été sélectionnée chez les lourdes.
Quelques instants plus tôt, Léa Fontaine avait elle décroché la médaille de bronze, se hissant ainsi sur son deuxième podium continental après la deuxième place en 2021.
Chez les hommes, Loris Tassier et Alexis Mathieu ont été battus en repêchages des -90 kg, tandis que les lourds Khamzat Saparbaev et Mathéo Akiana Mongo ont été éliminés prématurément.
Au terme des trois jours de compétition individuelle, les Bleus comptent donc un titre, deux médailles d'argent et trois médailles de bronze. Ils auront une dernière chance de s'illustrer dimanche lors de la compétition par équipes.
A.Weber--NZN