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"Je parle en connaissance de cause, il faut tout donner tant que ce n'est pas sécurisé": Youssouf Fofana et les Monégasques, traumatisés par les récents échecs du club, ne lâcheront rien avant l'officialisation de la qualification directe en Ligue des champions.
Avant d'aller à Lyon dimanche, Monaco possède six longueurs d'avance sur Lille, actuellement barragiste de la prochaine édition de la Ligue des champions. A quatre journées du but, le matelas semble suffisant.
Mais depuis dix ans, Monaco a vécu tellement de désillusions en tour préliminaire ou en barrages d'accession à la phase de poules de la C1 (Valence 2015, Donetsk 2021, Eindhoven 2022), qu'il est hors de question, pour la direction du club de vivre, à nouveau, un tel revers en août prochain.
Aussi, après leur joie profonde et communicative au coup de sifflet final de la victoire contre Lille (1-0) mercredi, les hommes d'Adi Hütter se sont vite replongés dans leur quotidien. Pour préparer au mieux le déplacement à Lyon, "3e sur la phase retour", prévient l'entraîneur.
"Ça va être un match à enjeu, compliqué, contre un adversaire de taille, en forme et bien organisé", déroule le jeune Maghnes Akliouche.
De plus, même une victoire en terres rhodaniennes conjuguée à une défaite lilloise à Metz ne qualifierait pas encore mathématiquement Monaco pour la plus belle compétition européenne, celle qui obsède le président milliardaire, Dmitry Rybolovlev, depuis sa dernière participation en décembre 2018.
A cette époque, les Rouge et Blanc avaient explosé en plein vol et terminé derniers de leur poule avec un point récolté. Thierry Henry, tout récent successeur de Leonardo Jardim, n'allait d'ailleurs pas rester bien longtemps. De cette époque, ne reste que le Russe Aleksandr Golovine, blessé jusqu'à la fin de la saison...
- "Le boulot n'est pas fini" -
Si battre Lille a donc été "un pas dans la course à la Ligue des champions, le boulot n'est pas fini", assure encore Akliouche. "Avoir pris six points contre deux concurrents directs (Brest et Lille, ndlr), ça veut dire qu'on est sur la bonne voie, poursuit Krepin Diatta. On est une équipe. On veut faire les choses ensemble, c'est le plus important. Mais il ne faut pas se dire que c'est déjà fait".
Comme le Sénégalais, Youssouf Fofana n'a jamais connu la C1 en Principauté. L'international français a donc mis en garde après Lille: "Je parle en connaissance de cause, en raison mes années passées ici. Il faut tout donner tant que cette place n'est pas sécurisée".
Avec huit matches sans défaites (six victoires, deux nuls), Hütter, qui a réussi à impliquer tout le monde, voit son équipe vivre "une belle série". Malgré le manque de réalisme de Wissam Ben Yedder (neuf matches sans marquer), "malgré nos absences (Golovine, Ben Seghir, Singo, ndlr), on garde un gros collectif", apprécie Fofana.
L'équipe a retrouvé des certitudes, comme sa capacité à bien défendre. "Elle est très stable, compacte et unie", soutient Thilo Kehrer. "On marque, on ne prend pas de but", renchérit Diatta. "Cette solidité est importante dans la dernière ligne droite".
La force du pressing et du contre-pressing monégasques use également les adversaires. Ces actions "sont collectives et constantes, comme sur le but", contre Lille, analyse Kehrer. "Un but qui montre notre style de jeu: gagner le ballon très haut dans le camps adverse" et attaquer vite, complète-t-il.
Voilà pourquoi, selon lui, Monaco a "tout dans ses mains". L'international allemand synthétise: "cette semaine, on devait répondre présent contre trois adversaires forts. Il reste Lyon. On est en bonne position. Mais on doit se focaliser sur notre travail pour continuer à jouer sur nos forces".
B.Brunner--NZN