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"C'est cool de courir contre ces gars-là": considéré à 23 ans comme l'un des plus grands talents de sa génération, l'Australien Oscar Piastri, qui effectue sa deuxième saison en Formule 1, savoure de pouvoir se mesurer à des vétérans comme Fernando Alonso et Lewis Hamilton, les idoles de sa jeunesse.
Dans une entretien à l'AFP, le pilote McLaren est également revenu sur ses débuts dans l'élite en 2023, et les défis auxquels il a été confronté.
Q: L'an dernier, vous décrochez votre premier podium en Grand Prix, en septembre au Japon, suivi une semaine plus tard d'une victoire sur la course sprint au Qatar et vous terminez 9e du championnat, un honorable classement pour un débutant. Qu'est-ce qui a été le plus difficile à gérer lors de cette première année ?
R: "Probablement le calendrier, surtout la deuxième moitié de la saison, avec beaucoup de courses hors d'Europe, beaucoup de nouveaux circuits aussi tout en essayant de gérer mon énergie,... c'était difficile. L'apprentissage de tous les nouveaux circuits n'a pas été facile non plus. Comparé aux catégories inférieures dans lesquelles j'ai couru (il a été titré en F3 en 2020 et en F2 l'année suivante, ndlr) ici (en F1), on a des pilotes... regardez Lando (Norris, son coéquipier), qui est encore très jeune (24 ans) et qui, pourtant, a déjà été sur tous les circuits cinq fois. Le rythme d'apprentissage est donc très important".
Q: Vous êtes aujourd'hui aligné face Fernando Alonso et Lewis Hamilton. Qu'est-ce que ça fait de se battre contre ces champions du monde ?
R: "J'ai grandi en regardant Lewis et Fernando à la télévision au début des années 2010. Je n'ai pas regardé le début de la carrière de Fernando parce que je n'étais pas encore né (rires), mais c'est cool de courir contre ces gars-là. J'ai travaillé au côté de Fernando en 2022 (Alonso était alors pilote Alpine, quand Piastri était pilote de réserve, ndlr) et j'ai certainement beaucoup appris de lui au cours de cette saison. Mais quand on est en piste, ils sont juste des pilotes parmi les pilotes que j'essaye de battre. Dans certaines situations, on se rend tout de même compte à quel point c'est spécial".
Q: Une anecdote par exemple ?
R: "C'était en Arabie Saoudite, je m'étais qualifié sur la même ligne que Lewis pour ma deuxième course en F1 (il partait 8e, devant Hamilton 7e). Lorsque je me suis placé sur la grille, je ne l'ai absolument pas remarqué, mais quelqu'un m'a envoyé une photo après coup de l'image télévisée de Lewis et moi côte à côte. C'était assez spécial à voir et vraiment cool".
Q: En 2022, vous étiez le troisième pilote d'Alpine, resté dans l'ombre des titulaires. Comment avez-vous vécu cela, avant votre arrivée chez McLaren ?
R: "J'ai eu un aperçu de ce qu'est le monde de la F1, du paddock et des activités hors-piste mais j'aurais certainement préféré piloter. Malheureusement, ça ne s'est pas passé ainsi. J'ai tout de même appris autant que j'ai pu, même s'il aurait été plus bénéfique d'être en course".
Q: Être pilote de F1, c'est aussi être énormément sollicité. Est-ce que cela vous plaît, sachant que vous êtes plutôt discret ?
R: "Nous faisons en sorte que ce soit aussi amusant que possible ! Je suis pilote de F1 parce que j'aime piloter. Je ne suis pas devenu pilote de F1 pour faire des interviews. Quant aux sponsors, ils sont une très grande partie du sport - et c'est ce qui permet aussi à la Formule 1 d'exister parallèlement aux fans. Mais ce que j'aime avant tout, c'est d'aller vite et essayer de battre les autres. Je comprends que tout le reste fait partie du travail et est nécessaire pour me donner une carrière et un moyen de subsistance. Mais la chose la plus divertissante est de loin le pilotage".
Q: Vous êtes considéré par beaucoup dans le paddock comme un futur champion du monde. Ressentez-vous une pression particulière ?
R: "Les compliments sont agréables. Je dois travailler dur pour y parvenir et l'équipe doit en faire de même. Mais c'est certainement mieux que d'entendre le contraire".
T.Furrer--NZN