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Andrey Rublev, N.8 mondial, et Félix Auger-Aliassime, ex-top 10 aujourd'hui 35e, s'affronteront dans une finale inattendue dimanche au Masters 1000 de Madrid, frappé par une hécatombe vers la ligne d'arrivée, à trois semaines de Roland-Garros (26 mai-9 juin).
Il y a d'abord eu le forfait du N.2 mondial Jannik Sinner mercredi, à la veille de son quart de finale prévu contre Auger-Aliassime, à cause de sa hanche droite douloureuse.
Il y a ensuite eu l'abandon après un set du N.4 mondial Daniil Medvedev, touché au même endroit que l'Italien, dans son quart de finale face au Tchèque Jiri Lehecka (31e) jeudi soir.
Il y a enfin eu celui de Lehecka, passé en 24 heures du rôle de celui qui console à celui qu'on console, contraint de dire stop après seulement six jeux dans sa toute première demi-finale en Masters 1000, blessé au dos.
Les deux joueurs étaient à égalité 3 jeux partout dans le premier set quand le jeune Tchèque a jeté l'éponge après une trentaine de minutes de match, après un dernier point fini à genoux et grimaçant. Au changement de côté précédent, visiblement gêné depuis quelques points, il avait quitté le court pour être soigné.
- Trois matches sur six en entier -
Auger-Aliassime se retrouve pour la première fois de sa carrière en finale en Masters 1000, à 23 ans, au bout d'un rare concours de circonstances : il a bénéficié coup sur coup du forfait de Sinner et de l'abandon de Lehecka. Il faut y ajouter un autre abandon plus tôt dans la quinzaine madrilène, celui du jeune Tchèque Jakub Mensik au troisième tour (à 6-1, 1-0).
"Un forfait et un abandon l'un après l'autre, ça ne m'était jamais arrivé dans ma carrière, c'est une situation bizarre", a-t-il commenté.
Quelles que soient les circonstances - trois de ses six matches seulement sont allés à leur terme -, se hisser en finale à Madrid reste une embellie considérable pour le jeune Québecois : il n'avait pas gagné plus de deux matches de suite depuis début 2024. Même depuis mars 2023, sa semaine victorieuse à Bâle en octobre dernier mise à part.
La récompense au classement ATP ? Un bond de quinze places au moins, jusque dans le top 20.
Joueur le mieux classé du dernier carré, Rublev restait lui sur quatre défaites consécutives à son arrivée dans la capitale espagnole. Après sa disqualification à Dubaï début mars, pour avoir crié sa colère à quelques centimètres du visage d'un juge de ligne, il avait gagné un match (à Indian Wells), puis plus rien. Ni à Miami, ni à Monte-Carlo, dont il était tenant du titre, ni à Barcelone.
- "Calme" -
Se faire une place en finale sur la terre battue madrilène, "je ne m' y attendais pas", avoue le Russe de 26 ans, victorieux de l'Américain Taylor Fritz (13e) 6-4, 6-3 en moins d'1h15 min dans l'après-midi et tombeur de Carlos Alcaraz, N.3 mondial et double tenant du titre, au tour précédent.
Mais "c'est une des semaines où j'ai été le plus calme sur le court, avec peut-être Wimbledon l'année dernière", où il avait atteint les quarts de finale, estime-t-il.
L'épisode de Dubaï a-t-il pu agir comme un déclic pour lui, connu pour ses coups de sang habituellement dirigés contre sa personne et sa raquette ?
"C'est une question difficile. J'ai déjà eu beaucoup, beaucoup d'avertissements dans la vie qui m'ont montré que je devais être plus calme, pas seulement Dubaï. Il y a de nombreuses fois où je suis passé pas loin de faire quelque chose de pas bien et où j'ai eu la chance que ça se termine bien, reconnaît Rublev. J'aimerais penser que c'est moi qui m'améliore en tant que tel, indépendamment des situations que j'ai connues."
Le voilà en tout cas en finale en Masters 1000 pour la cinquième fois de sa carrière, en quête d'un deuxième titre, et à une victoire de grimper lundi au sixième rang mondial, à une place de son meilleur classement, atteint en septembre 2021.
D.Graf--NZN