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Sous un soleil radieux, la flamme olympique a entamé une grandiose parade maritime dans la rade de Marseille mercredi, à bord du trois-mâts Belem, avant un débarquement prévu en soirée dans le Vieux-Port, devant 150.000 personnes, cent ans après les derniers JO d'été en France.
Cornemuses, sirènes et klaxons ont salué le Belem à 79 jours de la cérémonie d'ouverture des Jeux de Paris (26 juillet-11 août).
Toutes voiles abaissées, au moteur, escorté par un millier de navires de plaisance --voiliers, yachts ou canots-- mais aussi un colossal porte-conteneurs de la CMA-CGM aux couleurs des Jeux de Paris 2024, le mythique trois-mâts longe la côte marseillaise depuis l'Estaque dans le Nord de la ville.
A bord du célèbre voilier, les jeunes équipiers saluent depuis le pont, sourire aux lèvres, l'armada de plaisanciers et la foule dense présente sur une plage au loin, a constaté un photographe de l'AFP. "C'est de la folie", témoigne l'un d'eux, Yassine Nassah, 19 ans, étudiant en comptabilité originaire de Marseille.
Le Belem passera ensuite devant les plages des Catalans, l'anse de la Fausse Monnaie, puis les plages du Prado et enfin la Pointe-Rouge, avant d'aller s'exhiber devant l'archipel du Frioul puis d'entrer dans le Vieux-Port, dans cette même calanque du Lacydon où des marins grecs arrivés il y a 2.600 ans ont fondé Massalia.
- "Tifos" et confettis -
Sur le Vieux-Port, où le chaudron olympique sera allumé pour la première fois à 19h45 (17h45 GMT), la foule ne cesse de gonfler, sous la surveillance d'un important dispositif policier. Christelle Javelot, 53 ans, est venue spécialement de Paris avec son mari. Elle porte fièrement sur la tête la mascotte des JO inspirée du bonnet phrygien, un "symbole de l'esprit républicain, de combativité, de liberté de respect".
A 19h00 (17h00 GMT), elle verra le navire entrer en majesté dans le Vieux-Port. En présence du président Emmanuel Macron, il sera accueilli par un feu d'artifice de "confettis recyclés biodégradables", par la musique de l'Orchestre philharmonique de Marseille et par les incontournables "tifos", ces impressionnantes bannières des supporters du bien nommé Olympique de Marseille, le club de football emblématique de la ville.
Vers 19h40 (17h40 GMT), la flamme olympique débarquera du Belem, dans les mains de Florent Manaudou, champion olympique de natation en 2012. Premier porteur de la torche olympique sur le sol français, il descendra sur un ponton en forme de piste d'athlétisme.
Une image qui sera aussi regardée par un milliard de téléspectateurs à travers le monde et par quelque 1.500 journalistes accrédités sur place.
Puis le chaudron olympique sera donc allumé, Quai de la Fraternité, au débouché de la fameuse Canebière. Mais le suspense persiste autour de l'identité de celui qui sera chargé de cette mission, et qui ne sera peut-être pas Florent Manaudou.
- De la "Bonne Mère" à Paris -
"Il faut que ce soit Zidane, c'est le symbole de Marseille, si c'est lui tout le monde saute de joie", témoigne mercredi matin auprès de l'AFP Jessy Pedrajas, ouvrier de 21 ans, venu d'Istres (Bouches-du-Rhône) avec sa compagne, en évoquant la star du football français, né dans la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville.
Installé aux premières loges dès 08h00, avec glacière et chaises pliantes, le couple va attendre près de 12 heures en plein soleil, mais qu'importe: "On a à manger, à boire pour tenir toute la journée. On est venu pour la flamme et pour le concert", explique le jeune homme, qui va donc rester jusqu'au bout de la nuit, avec le show des rappeurs marseillais Soprano et Alonzo.
Côté sécurité, quelque 6.000 membres des forces de l'ordre sont mobilisés, dont des équipes de déminage et leurs 80 chiens, qui ont déminé les 3.400 bateaux amarrés dans le Vieux-Port. Avec les agents dépendant de la mairie (marins-pompiers, policiers municipaux...), les effectifs ont atteint les 8.500 personnes, plus que ceux déployés en septembre 2023 pour la visite du pape François.
L'arrivée de la flamme à Marseille ne fait toutefois pas que des heureux. Plusieurs collectifs ont ainsi appelé à une manifestation festive en début d'après-midi, pour "montrer qu'on peut faire une fête populaire au nom du sport, sans exploiter, opprimer ou détruire".
Jeudi, la flamme sera encore à Marseille, où elle entamera un périple de 69 jours à travers la France, métropole et Outre-Mer compris. Arrivée prévue à Paris, le 26 juillet, jour de la cérémonie d'ouverture, pour l'embrasement de la vasque olympique.
Ce long "relais des éclaireurs", qui passera par les châteaux de la Loire, les plages du Débarquement ou encore le Mont-Saint-Michel, partira dans la matinée à Notre-Dame de la Garde, la "Bonne Mère" surplombant Marseille.
F.Schneider--NZN