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Julian Alaphilippe a bien cru pouvoir mettre fin à une disette de près d'un an dans la spectaculaire 6e étape du Tour d'Italie disputée jeudi en partie sur des chemins de cailloux blancs de Toscane, mais Pelayo Sanchez l'a privé in extremis de la délivrance.
Pour sa première participation au Giro, Alaphilippe, 32 ans, avait fait de cette 6e étape empruntant des sterrati, ces chemins empierrés qui serpentent au milieu des vignobles toscans, sa priorité.
Et comme attendu, le double champion du monde (2020, 2021) a joué les premiers rôles sur les 180 km entre Viareggio et Rapolano Terme, dont 12 km dans les graviers des Strade Bianche, classique qu'il a remportée en 2019, et un final tortueux et exigeant.
Attaquant de la première minute, tentant sa chance à plusieurs reprises, le Français a fini par trouver l'ouverture à 45 kilomètres de l'arrivée.
Son entente avec Pelayo Sanchez et l'Australien Luke Plapp leur a permis de compter jusqu'à trois minutes d'avance sur le peloton à la sortie de la deuxième portion de graviers.
Le trio de tête a ensuite vu le peloton réduire son retard rapidement mais avec un avantage de 30 secondes à cinq kilomètres de l'arrivée, la victoire ne pouvait plus leur échapper.
Plapp est passé le premier à l'attaque, profitant d'un moment de déconcentration de ses deux compagnons d'échappée qui sont partis à la faute et ont perdu quelques secondes.
Mais le champion d'Australie a craqué dans la rampe finale et Alaphilippe est passé à son tour à l'attaque, avant de devoir rendre les armes face à la pointe de vitesse de Sanchez.
A 24 ans, l'Espagnol de l'équipe Movistar a signé la victoire la plus retentissante de sa carrière, la première dans un Grand Tour.
- "Battu par plus fort" -
"C'est une journée complètement folle pour moi. On a été tout le temps à fond, j'ai suivi toutes les attaques, on a bien collaboré avec Plapp et Alaphilippe, mais je n'ai pas réussi à les décrocher avant le sprint final", a-t-il expliqué.
Beau joueur, Alaphilippe, dont la dernière victoire remonte à juin 2023 lors de la 2e étape du Critérium du Dauphiné, a rapidement donné une accolade au vainqueur du jour.
"Il a été fort, il a été malin, il a fait un beau sprint, j'ai été battu par plus fort", a-t-il reconnu.
"Je peux être content de ma course, j'ai pris du plaisir, j'ai vraiment donné mon maximum, je n'ai pas de regrets, c'est sûr que cela fait mal de passer si près de la victoire", a poursuivi le coureur de l'équipe Soudal Quick Step qui a collectionné les blessures et déceptions depuis sa terrible chute sur Liège-Bastogne-Liège en 2022.
"Je suis un peu déçu de passer près de la victoire, j'avais vraiment ça dans la tête aujourd'hui, mais ce n'était pas ma dernière occasion de gagner une étape d'ici la fin du Giro", a-t-il prévenu.
Tadej Pogacar, leader du classement général depuis sa victoire dans la 2e étape et grand favori de ce Giro 2024, a conservé son maillot rose de leader.
Il dispose toujours de 46 secondes d'avance sur le Gallois Geraint Thomas, tandis que le Colombien Daniel Martinez reste 3e à 47 secondes du Slovène qui vise le doublé Tour d'Italie/Tour de France, réussi la même année pour la dernière fois en 1998 par l'Italien Marco Pantani.
La 7e étape pourrait redistribuer les cartes: elle se dispute vendredi sous la forme d'un contre-la-montre de 40,6 km.
I.Widmer--NZN