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L'Agence mondiale antidopage (AMA) a exprimé lundi sa "préoccupation profonde" après l'annonce de l’arrestation en Tunisie du chef de l'agence nationale antidopage, réclamant sa "libération immédiate et inconditionnelle".
Selon un porte-parole du parquet de Ben Arous, près de Tunis, le président de la Fédération tunisienne de natation (FTN) et le chef de l'agence nationale antidopage ont été placés en garde à vue samedi et une enquête judiciaire a été ouverte après la dissimulation du drapeau tunisien lors d'un événement sportif international à la piscine olympique de Radès.
A cette occasion, le drapeau national avait été caché par un tissu afin de se conformer à des sanctions prises fin avril par l'AMA contre la Tunisie pour non-conformité au code mondial antidopage. En conséquence, neuf personnes sont poursuivies pour "atteinte au drapeau de la Tunisie", "formation d'une bande (organisée) pour commettre des agressions et provoquer le désordre" ainsi que pour "complot contre la sûreté intérieure" de l'Etat, d'après le parquet de Ben Arous.
Dans un communiqué, l'AMA a qualifié lundi ces informations de "très préoccupantes". L'Agence "soutient les efforts de l'Anad (l'organisation antidopage tunisienne) et des fédérations internationales pour faire respecter" les sanctions qu'elle a prises, a-t-elle indiqué. Elle réclame la "libération immédiate et inconditionnelle" du patron de l'agence antidopage tunisienne et "l'abandon de toutes les accusations portées contre lui".
Samedi, le président tunisien Kais Saied avait aussi ordonné la dissolution du bureau de la FTN et le limogeage de son président ainsi que d'autres responsables, après s'être rendu à la piscine de Radès la veille au soir. Sur place, il avait hissé l'étendard du pays et entonné l'hymne national, selon une vidéo diffusée par son bureau.
Dans son communiqué, l'AMA juge ces arrestations d'autant plus regrettables que "d'excellents progrès ont été réalisés", selon elle, en vue de mettre la Tunisie en conformité avec le code mondial antidopage, laissant entrevoir une levée des sanctions "dans un avenir très proche".
Dès le 3 mai, le ministère tunisien de la Jeunesse et des Sports avait annoncé la promulgation d'un décret visant à mettre le pays en conformité avec les conventions internationales antidopages.
E.Leuenberger--NZN