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A 20 ans, le champion en titre de Formule 2 Théo Pourchaire a choisi de poursuivre sa carrière de pilote en IndyCar, le championnat nord-américain de monoplaces cousin de la Formule 1, "une opportunité incroyable" sur laquelle le Français espère capitaliser pour piloter en F1, son "plus grand rêve".
Dans un entretien à l'AFP, Pourchaire, aussi pilote de réserve pour l'écurie Sauber en F1 cette saison, savoure tout de même ce "sacré virage auquel [il] ne [s]'attendai[t] pas", lui qui était engagé jusque-là en Super Formula, le principal championnat japonais de monoplaces.
QUESTION: Comment s'est faite votre arrivée - plutôt inattendue - en IndyCar avec McLaren en avril ?
REPONSE: "Une semaine et demie avant le Grand Prix de Long Beach (le 21 avril dernier, ndlr), j'ai été appelé par McLaren pour remplacer un pilote blessé (l'Américain David Malukas). Sans connaître personne, ni la voiture, ni les circuits, j'y suis allé car c'était une opportunité incroyable. Puis il y a eu une deuxième course dans la foulée à laquelle on m'a dit que j'allais participer. Tout s'est plutôt très bien passé, je me suis très bien adapté dans un championnat compliqué, même si les résultats n'étaient pas au top (son meilleur résultat est une 11e place, ndlr). L'équipe m'a donc proposé de finir la saison. J'ai accepté direct. Pour moi, c'est la plus grande opportunité de ma carrière. C'est un sacré virage auquel je ne m'attendais pas. J'ai maintenant envie de performer et de gagner en IndyCar, c'est un super championnat qui me permet d'être pilote professionnel".
Q: Cette décision remet-elle en question votre avenir en Formule 1 ?
R: "Je ne pense pas – et je pense même que cela peut m'offrir une meilleure opportunité. L'IndyCar est le deuxième ou troisième plus grand championnat au monde après la Formule 1, c’est un championnat où le niveau est super relevé, où on conduit des voitures proches des Formule 1. La chance que j'ai, c'est d'être lié à Sauber en F1 et désormais, je suis aussi dans une équipe d'IndyCar elle-même liée à la Formule 1. La F1 est évidemment un rêve pour tout le monde. Maintenant, si jamais je n'y vais pas, c'est comme ça. Pour moi, le plus important est aujourd'hui de performer en IndyCar et d'être pilote professionnel, de me faire plaisir".
Q: On sait qu'en F1, beaucoup de places sont encore libres pour 2025 – dont une chez Sauber. Si vous devez choisir entre la F1 et l'IndyCar, que choisirez-vous ?
R: "Cela dépend de beaucoup de choses. La F1 c'est mon plus grand rêve. Mais il doit y avoir des conditions. Je suis très bien ici en IndyCar. J'ai une équipe qui m'a offert une opportunité incroyable, qui m'aide énormément. C'est un championnat de très haut niveau. Concernant la F1, si c'est avec Sauber, dans la mesure où je suis toujours en contrat avec eux, ils m'ont aidé durant ma carrière en Formule 2 notamment, ils ont la priorité. Donc s'ils me veulent, bien sûr que je ne dirai pas non. C'est un rêve mais ça n'est pas un choix simple. Si je n'ai pas de baquet en F1, ma priorité restera de rouler et donc de viser un championnat, peu importe lequel – j'espère l'IndyCar".
Q: Etes-vous en discussion avec d'autres équipes de F1 ?
R: "Non. Je pense que Sauber est en train de faire un choix pour le deuxième pilote - un choix pour les trois-quatre prochaines années. Et je ne sais pas si je suis vraiment intéressant pour eux malgré mon titre de Formule 2. Je ne peux pas leur en vouloir, c'est leur choix. De mon côté, je pense avoir encore plusieurs possibilités pour accéder à la F1. J'ai encore trois années solides devant moi pour pouvoir y accéder. Je ne perds pas espoir. Mais si je venais à faire une carrière en IndyCar, ce serait déjà un rêve. J’ai tellement envie de gagner ici que je ne regretterais pas forcément de ne pas être en F1".
T.Furrer--NZN