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L'escrimeuse française Ysaora Thibus a été innocentée par le tribunal disciplinaire antidopage de la Fédération internationale d'escrime, qui n'a prononcé aucune sanction à son encontre, ouvrant la voie à sa participation aux JO-2024, ont annoncé mardi la fleurettiste et son avocate Joëlle Monlouis à l'AFP.
Suspendue provisoirement depuis le 8 février en raison d'un contrôle positif à l'ostarine, un agent anabolisant, la vice-championne olympique par équipes de Tokyo a plaidé avec succès la "contamination par fluide corporel" via son compagnon.
"C'est beaucoup d'émotions et énormément de joie. Même physiquement, il y a un énorme soulagement. Je ressentais un tel poids ces derniers mois", a réagi la championne du monde en individuel de 2022 par téléphone auprès de l'AFP.
"Au vu de la situation, je n'ai commis aucune négligence", a ajouté Ysaora Thibus. "J'ai toujours voulu gagner d'une certaine façon, en accord avec mes valeurs. C'est important que mon intégrité soit reconnue."
La tireuse de 32 ans, immense chance de médaille pour la France, demeure sous la menace d'un appel entre autres de la FIE ou de l'agence mondiale antidopage (AMA) qui disposent de 21 jours pour faire appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) à compter de la notification de la décision motivée.
"Il y aurait une procédure sur le fond, avec des délais très longs. La seule possibilité (pour empêcher la présence d'Ysaora Thibus aux Jeux olympiques) serait une deuxième procédure qui viserait à obtenir des mesures provisoires, telles que donner un effet suspensif à la décision", a toutefois souligné Me Monlouis.
Par le biais d'analyses comparées de mèches de cheveux et d'ongles, la Guadeloupéenne a réussi à démontrer que l'ostarine détectée dans son échantillon le 14 janvier lors de l'étape de Coupe du monde à Paris était entré dans son organisme via les fluides corporels de son compagnon Race Imboden, ex-escrimeur américain de haut niveau.
Le toxicologue à l'oeuvre dans son équipe de défense, Jean-Claude Alvarez, avait déjà permis de réduire la sanction de la joueuse de tennis Simona Halep, de quatre ans à neuf mois de suspension en appel.
La défense par la contamination croisée avait déjà permis de blanchir le joueur de tennis Richard Gasquet, innocenté en 2009 après un contrôle positif à la cocaïne, mais aussi la vice-championne olympique de canoë en ligne canadienne Laurence Vincent-Lapointe ou de la joueuse américaine de softball Madilyn Nickles en 2020.
Interdite d'accès aux structures d'entraînement fédérales pendant la durée de sa suspension, Ysaora Thibus assure s'être "maintenue physiquement en forme".
"Depuis mes sept ans, j'ai grandi en faisant de l'escrime quasiment tous les jours. En être privée, c'était compliqué psychologiquement", a reconnu la fleurettiste. "Mais l'important était d'être prête. Si j'avais la chance et l'opportunité d'avoir cette décision, il n'était pas envisageable d'arriver complètement fatiguée."
Privé des pistes en compétition depuis janvier, il lui reste une ultime compétition pour se préparer avant les Jeux olympiques: les Championnats d'Europe à Bâle (Suisse) du 17 au 23 juin.
W.O.Ludwig--NZN