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L'Europe du football trépigne d'impatience à quelques heures de la finale de la Ligue des champions entre le Real Madrid, grandissime favori samedi à Wembley avec ses quatorze titres et sa pléiade de stars, et le Borussia Dortmund, outsider bien moins habitué à ces sommets étoilés.
Techniciens, journalistes et officiels ont fait bourdonner dès vendredi l'enceinte du nord de Londres, théâtre d'un des chocs les plus attendus, regardés et commentés de l'année.
"C'est le match le plus important, et le plus dangereux aussi", a résumé Carlo Ancelotti, l'entraîneur du Real Madrid aux six titres en C1, deux comme joueur et quatre sur le banc.
Jusqu'ici, l'Espagnol Nacho et l'Allemand Emre Can, brassards au bras, ont déjoué toutes les embuches pour mener leurs troupes jusqu'à Londres et espérer soulever les 73,5 centimètres et 7,5 kilos du trophée suprême.
L'ancien propriétaire, Manchester City, s'est fait faucher en quarts de finale par l'éternel Real, maître de la compétition avec 17 finales disputées, 14 titres et seulement 3 échecs, dont le dernier en 1981.
Les "Merengues" disposent d'une expérience incomparable, d'une redoutable attaque à trois lames (Bellingham, Rodrygo et Vinicius) et d'une "confiance" inébranlable, un mot qu'ils ont répété à de multiples reprises vendredi face aux médias.
- "Un peu de peur" -
Samedi, il y aura tout de même "des émotions" à maîtriser, "un peu de peur" parmi les joueurs, "mais la peur est une chose importante pour faire les choses bien", a lancé Ancelotti avec son flegme légendaire.
Le Real Madrid ne peut pas décoller son étiquette de favori après avoir marché sur la concurrence durant une saison éclatante, seulement entachée par deux défaites en 54 rencontres, à chaque fois contre l'Atlético.
L'exercice a été plus laborieux en général pour le Borussia, cinquième en Bundesliga, son pire classement en près d'une décennie. Mais le club de la Ruhr s'est sublimé à chaque fois que l'hymne européen a retenti.
Il a d'ailleurs éliminé l'Atlético en quarts de finale, après avoir dominé le "groupe de la mort" (Paris SG, AC Milan, Newcastle) à l'automne, avant de faire chuter le PSG de Kylian Mbappé au printemps.
Le Real, "adversaire ultime", a certes "l'étiquette de favori, mais on s'en moque. Nous n'avons pas été favoris contre l'Atlético, nous n'avons pas été favoris contre Paris", a lancé l'entraîneur Edin Terzic. "Une finale ne se joue pas mais se gagne. Notre but est de soulever la Coupe".
- Sécurité renforcée -
Les Allemands n'ont pas la surface financière du Real, ni le clinquant de leur effectif doré, mais pas question pour eux de se présenter en victime expiatoire.
"Il n'y a rien de plus grand en Ligue des champions, rien qu'avec leur histoire", reconnaît Julian Brandt. Mais, s'est empressé d'ajouter l'attaquant, "si on n'y croit pas, on aurait pu rester à Dortmund. On a cette croyance et on veut la transposer sur le terrain".
Au rayon des individualités, ils ont avec Gregor Kobel un gardien aux mains d'or, des arguments offensifs portés par Jadon Sancho, et les vieux briscards Mats Hummels et Marco Reus, survivants de la finale perdue en 2013 contre le Bayern.
Les Jaune et noir seront en outre soutenus par leurs supporters passionnés, un supplément d'âme nécessaire dans la quête d'un deuxième titre européen, vingt-sept ans après celui de 1997 contre la Juventus.
"Ça ne sera pas seulement jaune, mais bruyant et c'est ce dont on a besoin. On a besoin que tout le monde vienne avec la croyance que quelque chose de grand est possible et on va tout mettre en place pour que ça devienne réalité", avance Terzic.
La fédération anglaise (FA), hôte de la finale, a mis les moyens humains et financiers pour éviter tout couac d'organisation, trois ans après les tentatives d'intrusion survenues en marge de la finale de l'Euro opposant l'Angleterre à l'Italie.
"Nous avons tiré des leçons et des mesures supplémentaires ont été mises en place", a affirmé Chris Bryant, un de ses dirigeants.
E.Schneyder--NZN