AEX
-11.9800
La capitaine de l'équipe de France Estelle Nze Minko est à une marche, dimanche à Budapest contre les Allemandes de Bietigheim, de remporter le seul titre qui lui manque, la Ligue des champions de hand avec Györ, le grand club hongrois où elle a "galéré" à son arrivée en 2019.
Championne olympique (2021), d'Europe (2019) et du monde (2017 et 2023) avec les Bleues, l'arrière gauche tourne autour de cette C1 avec Györ, rejoint juste après son cinquième titre dans la compétition.
Depuis, les Hongroises ont participé à tous les Final Four mais ont systématiquement buté sur l'avant-dernière ou la dernière marche, atteinte cette année après leur victoire samedi en demi-finale contre les Danoises d'Esbjerg (24-23).
"Bien sûr que j'ai envie de la gagner, la Ligue des champions, mais je ne m'en fais pas tout un truc. Si j'arrête ma carrière demain et que je n'ai jamais gagné la Ligue des champions, je ne dirais pas que je n'ai pas été au bout. Ce n'est pas ce qui me motive", a-t-elle assuré vendredi.
"Ce qui me motive, c'est collectivement d'arriver à se rapprocher au maximum du très fort potentiel qu'on a dans notre équipe sur le week-end le plus important de l'année", a-t-elle ajouté, soulignant la "pression" qui repose sur les épaules des Hongroises quasiment à domicile.
L'attente est d'autant plus grande que les joueuses de Györ ont laissé le championnat et la Coupe de Hongrie au grand rival Ferencvaros lors d'une saison compliquée, où elles ont changé d'entraîneur en mars.
Des résultats décevants, malgré une armada de stars --la Slovène Ana Gros, la Norvégienne Stine Oftedal, la Danoise Sandra Toft, la Sud-Coréenne Ryu Eun-hee, et Nze Minko, arrivée en 2019 en provenance de Siofok, déjà dans le championnat magyar.
- "Etre moi-même" -
Agée de 32 ans aujourd'hui, Nze Minko a mis du temps à se sentir à (sa) place" dans cet environnement "impressionnant", avec "que des +restas+ (stars)" et où il faut "donner à manger (faire jouer) à tout le monde".
"Tu te dis +Mais qu'est-ce que je vais apporter?+. Ça prend du temps à mettre tout ça en place, à comprendre son rôle, s'intégrer au club, à l'équipe. J'ai galéré. Mais j'ai bien fait d'insister parce que je me sens vraiment bien aujourd'hui et en même temps, je suis contente", a-t-elle raconté.
Elle développe: "J'aurais pu aller jouer dans un autre club, peut-être avec une petite jeune à mon poste, sans la pression de la concurrence, et continuer à avoir énormément de temps de jeu", a poursuivi la capitaine des Bleues.
"Mais je ne sais pas si je pourrais toujours avoir ce rôle en équipe de France si je ne m'étais pas +challengée+ dans un club qui me permettait de progresser", a-t-elle ajouté
L'arrière gauche a montré samedi qu'elle était devenue une pièce essentielle de Györ, avec trois passes décisives et six buts (sur six tentatives), dont un petit lob délicieux (27e) ou ce missile dans la lucarne très important, pour redonner deux buts d'avance (23-21) à quatre minutes de la fin en toute fin de possession.
"Je suis contente parce que le Final Four a été un moment archi-stressant pour moi lors des éditions précédentes. Et là, je m'étais un peu promis que si j'y retournais, j'essayerais d'être un peu plus moi-même", a-t-elle expliqué samedi après la qualification.
"Je suis contente d'avoir joué mon jeu, même si j'ai fait des erreurs. J'ai été mobile, j'ai essayé de piéger, j'ai pris des risques en attaque, j'ai été dangereuse", a-t-elle ajouté, déjà tournée vers la finale de dimanche.
F.Schneider--NZN