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Accéder aux barrages de Top 14 prouve que Toulon "grandit" mais "il ne faut pas se contenter d'être là", affirme à l'AFP le demi de mêlée Baptiste Serin avant le premier match de phase finale du RCT depuis six ans, face à La Rochelle samedi.
QUESTION: Dans quel état d'esprit êtes-vous après votre défaite face au Stade français et avant d'affronter La Rochelle?
REPONSE: "Le groupe était hyper-déçu après la défaite car le match s'est joué sur des détails et quelques scories qui auraient pu nous permettre de gagner. On va jouer ce barrage à domicile et on a l'avantage indéniable d'avoir l'un des meilleurs publics de France. Mayol est redevenu un antre avec de l'ambiance, un public qui pousse. On sait qu'on peut compter sur les supporters pendant les matches lorsqu'il y a des moments compliqués! Ce sera très dur, on connaît le morceau qui nous attend: La Rochelle est habitué à jouer ce genre de rencontres mais on pourra s'appuyer sur le public, ce qui est un atout indiscutable."
Q: Malgré vos débuts professionnels en 2012, vous n'avez jamais eu l'opportunité de disputer la phase finale du Top 14. Attendez-vous ce moment avec impatience?
R: "Pour moi, c'est juste un match de plus. Je n'ai pas comme objectif de simplement jouer une phase finale. La phase finale est un objectif de passage pour être champion de France. Je ne le prends pas du tout avec un stress particulier. En revanche, il me tarde d'y être pour évacuer la frustration provoquée par le match au Stade français (défaite 23-20, NDLR). On a commencé la saison avec cet objectif-là en tête. Maintenant, on y est et un gros morceau nous attend ce week-end. Il faut le passer et on verra ensuite mais il faut uniquement se concentrer sur ce match et ne pas voir plus loin que samedi."
Q: La saison du RCT a notamment été marquée par neuf défaites en onze matches cet hiver, pendant votre absence en raison d'une blessure à une épaule. Comment avez-vous vécu cette période?
R: "C'était très compliqué. Déjà, individuellement, parce que je me suis blessé et ça m'a coupé dans mon élan alors que j'étais plutôt en forme. Puis l'équipe a perdu en confiance, c'était dur car je ne pouvais pas aider mes coéquipiers. J'essayais d'avoir un rôle différent, de participer aux réunions et de donner mon point de vue quand on me le demandait mais c'était compliqué à gérer car je n'étais pas sur le terrain. J'avais l'impression de ne servir à rien alors je me suis dis que c'était le destin et que je ne pouvais rien y changer. Je m'étais promis de revenir le plus vite possible pour aider l'équipe mais ça m'aurait encore plus frustré si on avait pas obtenu cette qualification à la fin de la saison régulière."
Q: Vous avez remporté un titre en Challenge Cup la saison dernière, vous avez qualifié le club pour sa première phase finale de Top 14 depuis six ans... Peut-on parler de renouveau pour Toulon?
R: "Je pense qu'il a déjà commencé avec les finales auparavant et ce titre est venu couronner un peu nos efforts. Il a relancé un peu l'engouement autour du club: tout le monde voit les efforts, ceux des joueurs, du staff et du président... On sait qu'il y a encore beaucoup de choses à travailler mais quelque chose se passe. Cette qualification montre qu'on grandit mais il ne faut pas se contenter d'être là et appuyer un peu plus. Un ancien joueur du club m'a dit +Quand tu y es, il ne faut pas juste être présent mais il faut savoir croquer dedans+. Cette phrase me reste en tête, on veut montrer qu'on mérite notre place."
Propos recueillis par Lucas BERTOLOTTO
F.Carpenteri--NZN