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Tout proche de la retraite internationale, Olivier Giroud aborde sa dernière grande compétition avec l'équipe de France dans le rôle du "papa", "nostalgique" de ses années de gloire en bleu et assez fataliste quant à son statut de remplaçant durant l'Euro-2024.
Le meilleur buteur de l'histoire de la sélection (57 réalisations en 133 rencontres), présent en conférence de presse vendredi à Paderborn (Rhénanie du Nord-Westphalie), dit vouloir "renverser la tendance" pour gagner une place de titulaire et affirme n'être pas venu en Allemagne pour jouer les seconds couteaux. Mais dans son discours et sa posture c'est logiquement un joueur en fin de parcours, faisant un bilan de son immense carrière, qui est apparu devant les médias.
Le futur attaquant du Los Angeles FC sait bien qu'il n'aura que des miettes à se mettre sous la dent derrière Kylian Mbappé ou Marcus Thuram au poste de N.9, après l'avoir occupé tant d'années sous le maillot bleu. Mais pour celui qui a débuté sa vie en équipe de France le 11 novembre 2011, l'objectif est surtout de "profiter de chaque instant" avant de traverser l'Atlantique et de quitter le plus haut niveau à l'issue d'une ultime expérience à l'AC Milan (2021-2024).
"Il faut être lucide sur la situation. Je vais avoir 38 ans bientôt (le 30 septembre, ndlr), j'ai fait le choix d'aller aux Etats-Unis. On sait que pour être appelé en équipe de France, il faut évoluer dans un grand championnat européen. Il y aura beaucoup de nostalgie et de souvenirs mais j'essaye de ne pas trop y penser. L'objectif principal c'est le collectif, les objectifs personnels passent après", a déclaré le champion du monde 2018.
Dans cette position de doublure de luxe, l'ancien joueur de Montpellier, d'Arsenal ou Chelsea préfère être considéré comme un "papa" ou un "grand frère" plutôt qu'un "papy" et veut avant tout utiliser cette ultime campagne pour transmettre son vécu à la nouvelle génération.
- Ambigüité -
"J'essaye de beaucoup parler sur le terrain, d'être présent pour les plus jeunes si ils en ont besoin et de les mettre à l'aise. Il peut y avoir un décalage de quelques années, si ce n'est plus, mais je ne me sens pas tant que ça en décalage avec eux parce que dans ma tête je suis plus jeune que mon âge. J'ai tendance à rigoler et à chambrer moi aussi et j'apprécie le genre de musique qu'ils mettent", a-t-il expliqué.
Giroud l'assure: avec Thuram, son concurrent direct en attaque, il n'y a "aucun esprit de compétition". "Il faut maintenant passer le flambeau", a-t-il ajouté.
Avec le sélectionneur, les rapports restent en revanche empreints d'ambigüité depuis quelques années. Didier Deschamps n'avait pas montré un enthousiasme débordant à l'idée de lui rendre hommage dimanche à Bordeaux face au Canada (0-0) pour son dernier match en bleu sur le sol français. Il a quand même récupéré le brassard de capitaine pour l'occasion à la demande des joueurs, dont son vieux complice Antoine Griezmann.
Entre Deschamps et Giroud, l'Euro-2021 a marqué une césure. A l'époque, le rappel de Karim Benzema juste avant le tournoi avait relégué l'avant-centre sur le banc. Giroud a même disparu des radars en équipe de France avant de redevenir titulaire au Mondial-2022 à la faveur des soucis physiques et du forfait de l'actuel joueur d'Al-Ittihad.
"C'est l'histoire de ma carrière", a lâché le vétéran. "Ce ne serait pas raisonnable de résumer ma carrière à ça mais les périodes où j'ai été dos au mur, j'ai toujours réussi à rebondir".
Terminer son aventure internationale sur un trophée européen, le seul qui manque à son impressionnant palmarès, lui permettrait de partir la tête haute et d'effacer tous ces mauvais souvenirs, dont celui de l'Euro-2016, perdu en finale à domicile face au Portugal. Une défaite cruelle qui trotte toujours dans "un coin de (s)a tête".
R.Schmid--NZN