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Ferrari, prestigieux vainqueur de l'édition du centenaire des 24 Heures du Mans l'an dernier, remet son titre en jeu à partir de 16h00 samedi face à l'armada des Porsche, Toyota et autres Cadillac, sur le légendaire circuit sarthois dans une 92e édition aussi ouverte que relevée.
Avec neuf constructeurs différents - du jamais vu depuis près de 30 ans -, qui alignent au total 23 Hypercars, les voitures de la catégorie reine, la course promet d'être plus serrée et plus passionnante que jamais.
"Je pense qu'honnêtement, il y a Toyota, Ferrari, Cadillac et Porsche qui sont des vrais candidats à aller chercher", pronostiquait vendredi le pilote français de Porsche Frédéric Makowiecki, résumant à peu près les opinions des experts du paddock.
Reste que les classiques "impondérables" des 24 Heures peuvent toujours venir semer la pagaille: la pluie, qui transforme la piste en patinoire, s'annonce par intermittence. Et comme si cela ne suffisait pas, le règlement interdit cette année de chauffer les pneus dans les garages. Or, assurait vendredi le pilote Ferrari James Calado, vainqueur en 2023, "sortir avec des pneus froids sur piste sèche, c'est comme rouler sur de la glace".
L'écurie de Maranello, malgré sa victoire l'an dernier, ne se considère pas du tout comme favorite. "Je crois que nous ne sommes pas l'équipe à battre cette année", a assuré à l'AFP le directeur de l'endurance de Ferrari Antonello Coletta. Porsche, avec ses six voitures, et Toyota, quintuple vainqueur de 2018 à 2022, lui paraissent mieux armés pour jouer la victoire.
- Zidane au départ -
La Porsche N.6, que le Français Kévin Estre a hissé à la première place des qualifications, s'élancera depuis la pole position sous les yeux de la légende du foot Zinédine Zidane, qui donnera le départ.
En première ligne à côté du bolide allemand se trouvera la Cadillac d'un enfant du Mans, Sébastien Bourdais. Les deux Ferrari d'usine occuperont la deuxième ligne, juste devant la première Alpine, la N.35.
Les Toyota, qui ont complètement raté leurs qualifications, partiront loin derrière (11e et 23e), noyées dans le peloton avec les BMW, Lamborghini, Peugeot et Isotta Fraschini.
Ce plateau royal devrait attirer la foule des grandes années: l'Automobile Club de l'Ouest (ACO), organisateur de la course, attend un nombre record de quelque 325.000 spectateurs, parmi lesquels Emmanuel et Geoffroy Charlier, venus de Belgique.
Si les deux amis se refusent au jeu des pronostics, ils ne peuvent que constater l'état de forme des Porsche, "bien parties" pour briller en Sarthe.
Et pour cause: l'écurie allemande a le vent en poupe puisqu'elle elle a remporté cette saison deux des trois premières manches du WEC, le championnat du monde d'endurance auto. Mais le constructeur de Stuttgart n'a plus gagné au Mans depuis 2017.
"Je verrais bien Cadillac aussi... à moins que Toyota cache encore son jeu ", avance Geoffroy, à quelques heures du départ, sous les nuages qui s'amoncellent au dessus du tracé.
- Schumacher, Button, Rossi -
Les fans pourront suivre les exploits de quelques anciens pilotes de Formule 1. Mick Schumacher, le fils de la légende Michael Schumacher, pilotera une Alpine. Robert Kubica sera au volant d'une Ferrari et Jenson Button, champion du monde de F1 en 2009, est engagé sur une Porsche du team privé Jota.
Mais l'homme le plus populaire de la semaine a été l'ancienne star du MotoGP Valentino Rossi. Traqué par les chasseurs de selfies, l'Italien débarque au Mans dans la catégorie LMGT3, la moins rapide, sur une BMW.
Porsche, en cas de victoire, améliorera son propre record de succès dans la Sarthe, qui s'élève pour l'instant à dix-neuf.
Au total, 62 voitures se jetteront à l'assaut du double tour d'horloge sur le circuit de 13,626 km: 16 voitures dans la catégorie inférieure LMP2 et 23 dans la nouvelle catégorie LMGT3, en plus des 23 Hypercars.
La disparité de vitesse entre les différentes catégories, avec le risque permanent d'accrochages lors des dépassements, sera un autre des pièges de cette édition des "24 Heures".
D.Graf--NZN