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Sur la lancée de sa bonne fin de saison avec le Paris SG, Fabian Ruiz a réussi une performance de tout premier plan samedi avec l'Espagne à l'Euro, passeur décisif puis buteur magnifique lors de la raclée infligée à la Croatie (3-0).
Avant le match, on avait beaucoup parlé de la jeunesses espagnole, incarnée par Lamine Yamal, Pedri ou Nico Williams. On avait aussi parlé de Luka Modric, de son âge (38 ans) et de la science du jeu du milieu de terrain croate. Mais on n'avait pas beaucoup parlé de Fabian Ruiz, dont on ne parle d'ailleurs jamais beaucoup.
"C'est quelqu'un de très humble et calme, de bien intégré dans le vestiaire", expliquait ainsi en janvier à l'AFP une source au sein du club parisien. Ce côté garçon bien élevé et bien peigné a pu parfois jouer contre l'élégant milieu de terrain, souvent présenté comme trop lent ou pas assez spectaculaire pour les hautes sphères du football mondial.
Pourtant, le N.8 du PSG et de la Roja s'est installé comme un solide titulaire dans ses deux équipes. Et samedi au stade olympique de Berlin, devant un public très majoritairement favorable à la Croatie, on a compris pourquoi.
Alors que le match filait au rythme des Croates, lentement, c'est lui qui a le premier appuyé sur l'accélérateur avec une passe en profondeur limpide pour Alvaro Morata, dont l'appel a transpercé la charnière au maillot à damiers (1-0, 28e).
Mais le plus beau est venu trois minutes plus tard, avec un but de classe, inscrit après une passe à l'entrée de la surface de Pedri. Fabian Ruiz a alors éliminé Luka Modric et Matteo Kovacic de deux crochets, pied gauche puis pied droit, avant de frapper croisé du gauche (2-0, 31e).
- "très bonnes sensations" -
L'Espagne a ensuite contrôlé le match et son tempo, une mission que l'ancien joueur de Naples, élu homme du match, a assuré avec calme, toujours disponible, se déplaçant, demandant les ballons et les distribuant.
Ce rôle de milieu relayeur, l'Espagnol l'a aussi endossé avec un certain succès, mais un peu moins d'éclat sans doute, lors d'une deuxième partie de saison aboutie avec le Paris SG.
"La vérité c'est que j'ai terminé la saison avec de très bonnes sensations. C'est vrai qu'au début j'ai dû me battre pour gagner une place de titulaire, mais avec du travail, des efforts et des sacrifices, j'ai pu renverser la situation", a-t-il ainsi déclaré en début de semaine à plusieurs médias, dont l'AFP au camp de base espagnol.
Depuis janvier, quand il est revenu de blessure, le grand milieu de terrain s'est en effet installé tranquillement, à son rythme, au sein d'un trio où il accompagne efficacement Vitinha et Warren Zaïre-Emery.
Ses débuts parisiens avaient pourtant été compliqués, avec une première saison sans éclat sous les ordres de Christophe Galtier, et quelques doutes au début de la suivante, à l'arrivée de Luis Enrique, un coach qui ne l'avait pas appelé pour le Mondial-2022 au Qatar.
Mais finalement, les deux hommes se sont trouvés et Ruiz a fini la saison parisienne dans la peau d'un titulaire.
"Je suis très heureux et aussi reconnaissant pour toutes les opportunités qu'il (Luis Enrique) m'a données cette année et pour toutes les minutes que j'ai jouées", a-t-il assuré mercredi.
Samedi à Berlin, il en a encore joué 90 plus le temps additionnel. Tous les joueurs de l'attaque et du milieu de terrain espagnols sont sortis, mais pas lui.
A.Senn--NZN